Citations sur Rhapsodie italienne (118)
En bonne Sicilienne, elle connaît l'existence de ces « femmes de Cosa Nostra », lien indispensable entre le chef et la famille des hommes. Ce sont elles qui souvent apportent les subsides aux veuves ou à celles dont le mari est en prison et qui font des cadeaux aux enfants. On les craint autant qu'on les aime. Car elles peuvent être aussi généreuses que terribles et sans pitié en cas de trahison.
Le Fascio est monté très vite en puissance au début, puis sa course s'est infléchie,les socialistes et les pipisti ont gagné les élections de 1919. Mais l'année 1920, les premiers mois de 1921 montrent le renversement de l'opinion.Les drapeaux rouges partout, l'appel aux bolchéviques font peur aux Italiens qui veulent la paix et l'ordre. Ils veulent de l'aisance aussi. Le Fascio promet les trois. Mieux, il les annonce : « Donnez-moi le pouvoir, dit le Duce, et vous les aurez ! » Il ne parle pas de liberté, de démocratie, de droits. Mais les Italiens s'en moquent. Ce sont des mots qu'ils ont trop souvent entendus, vides de sens à force d'être répétés.
Le programme des Fasci fait frémir, c'est pire que les bolchéviques. Ils veulent distribuer les terres aux paysans, abolir les titres et la monarchie... Et surtout, ils détestent la religion. Ce Mussolini ne s'est jamais marié à l'église et il vit de l'argent de cette femme, cette juive, avec qui il couche publiquement alors qu'elle est mariée.
- Margherita Sarfatti ?
- Oui, la Sarfatti ! Eh bien, dans notre milieu, cette femme et son gandin, nous n'en voulons pas !
Il raconte comment les hommes courent en grimpant avant que les mitrailleuses entrent en action. Dès les premières rafales, il faut se jeter à terre et se relever afin d'avancer encore dans les intervalles où les servants doivent changer la bande qui contient des cartouches, ou mettre fin au feu pendant quelques minutes pour refroidir le canon en versant de l'eau. C'est alors qu'il faut bondir et courir, encore en profitant de ce silence qui ne dure pas.
Sur le front de Stalingrad, la température a chuté d'un coup. Il fait moins 15 degrés le jour, moins 25 la nuit. Il faut allumer des foyers sous les tanks pour empêcher le carburant de geler.
Paulus attend pour son offensive de nouveaux renforts qui n'arrivent pas. Les containers de munitions largués par la Luftwaffe, qui ne peut atterrir sur les pistes verglacées, sont tombés côté russe. Paulus enrage.Il est au téléphone avec l'OKH. L'offensive doit être retardée. La réponse d'Hitler tarde à venir. Goering promet de renvoyer des avions dès que le temps le permettra.
- Le comte Ciano, carissima, est le gendre de notre Duce, en même temps que l'époux d'Edda, sa fille préférée. Il vient de rentrer d'Ethiopie, où il a fait oeuvre d'actes héroïques dans la tradition fasciste, rapportés dans les journaux et les actualités Luce. Accessoirement il est ministre de la Propagande, mais les esprits informés le donnent comme notre futur ministre des Affaires étrangères.
Elle parle encore de Mussolini, elle reconnaît qu'il est l'homme le plus aimé d'Italie. Les femmes l'adorent et lui adressent des lettres enflammées. Il y en a une qui va lui faire sa cour au palais Venezia, avec l'accord de sa mère qui l'a vendue, une certaine Claretta Petacci. Elle a vingt-huit ans de moins que lui!
Lorenzo est attablé avec son ami Alberto dans un café de la piazza Bra, face aux arènes, où se retrouvent les officiers anciens combattants. D'autres viennent les rejoindre. La discussion est animée. Car on sait que les Alliés, la France, l'Angleterre et surtout les Etats-Unis ne sont plus disposés à leur accorder ces terres (les terre irredenti), reprochant à l'italie d'avoir moins de sept cent mille morts contre plusieurs millions de morts pour les autres.
Ils font valoir que leur pays est entré tardivement dans la guerre et a, comme dit l'ambassadeur britannique, "attendu l'armistice pour déclencher la dernière offensive".
Pour une fois, Cavalcanti parle de lui, de sa vie sur le continent, à Rome ou à Milan, où se trouvent ses éditeurs, du combat qu'il lui a fallu mener pour faire oublier ses origines siciliennes dans un milieu où les gens du Sud sont l'objet d'un mépris certain, où un médecin de Vérone, le dottore Lombroso, a fait fortune en créant une école de médecine qui n'a pour but que de décrire les caractéristiques raciales de la population du Sud, démontrant "scientifquement", à l'aide de schémas, de croquis et de portraits, que l'homme du Mezzogiorno est un "criminel-né".
Un type dit à son ami : «le beau temps est revenu grâce à Dieu».
L'autre: « non grâce au Duce».
Le premier : « Mais que dira-t-on quand le Duce sera mort ?
- alors on dira grâce à Dieu».