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Citations sur Rhapsodie italienne (118)

Des policiers, des miliciens, des soldats font irruption dans les maisons et les appartements à Misilmeri, à Piana dei Greci, à Palerme, à Catane, partout en Sicile, avec, pour seule arme juridique, la voce pubblica qui dénonce une appartenance mafieuse. Le matin, la nuit, peu importe l'heure, ils déboulent dans les chambres, menottent les hommes et les femmes à peine sortis du lit. Si l'on tarde à ouvrir, ils enfoncent les portes. Ces hommes et ces femmes protestent, crient, jurent et blasphèment, menacent aussi. On les pousse dans le fourgon dont le moteur n'a pas cessé de tourner et on passe au suivant. Pas d'explication, pas de document judiciaire. Cette seule formule répétée à l'envi par les sbirri : C'est la loi du préfet Mori !
Elle dure huit ans, cette loi, aussi implacable que ceux qu'elle combat. [...]
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Il vient beaucoup de monde aux obsèques de don Tomasini, des cousins, des arrière-cousins, des faux cousins, des correspondants d'affaires, des hommes politiques et quelques personnages délégués d'organismes fictifs, qui en réalité représentent cette institution typiquement sicilienne dont on ne prononce jamais le nom. Il ne vient pas d'amis parce qu'il n'en a jamais eu.
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Lorenzo reçoit cette lettre le 29 juin 1915 à six heures du soir, la veille de la grande offensive du général Cadorna. Les distributions de courrier à cette heure inhabituelle sont destinées à renforcer le moral des troupes avant une action décisive de l'état-major. En réalité, les lettres des familles produisent l'effet inverse. Après cinq semaines de combats dans la chaleur épouvantable de l'été sur l'Isonzo, les hommes n'ont qu'une envie, rentrer chez eux ! Et le rappel des douceurs de leur foyer, de l'ambiance des villages d'où on les a arrachés, les renforce dans cette détermination sourde mais affirmée.
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Ils rient. Ils ont les désirs de leurs vingt ans et, au village, il n'est pas question de papillonner auprès des filles, sauf à afficher une volonté de mariage. Pères et frères veillent au grain et ont le couteau facile. Une fille qui cède à un garçon qui ne l'épousera pas est une fille perdue dont personne ne voudra, et son amant d'un mois, d'un soir, un homme mort. Les villages sont pleins de ces histoires de filles, enceintes ou déflorées, qui ont dû quitter leur famille pour aller se louer comme domestiques, dans des endroits où personne ne les connaît. Quant à l'amant, si on l'identifie, une fois mis en demeure de régulariser la situation et s'y étant refusé, il doit, lui-aussi, s'exiler dans une contrée lointaine, à l'autre bout de l'île (la Sicile) ou même sur le continent. A défaut, on le retrouvera comme le père de Nino, un beau matin, sur le bord d'un chemin, le lacet encore noué autour du cou.
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Ce que tous deux ignoraient, c’est que leurs raisons d’entrer dans les troupes d’assaut se ressemblaient, un manque, un vide cruel dans la vie
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[...] Sans argent, il n'y a pas de parti possible, et sans parti, il n'y a pas de pouvoir. Il y a un temps pour la révolution, un autre pur le pouvoir. Ces deux temps se succèdent, mais les deux,s 'ils ne se confondent pas, sont indispensables l'un à l'autre.
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C'est l'assaut des arditi. Grenades et lance-flammes. Il faut bousculer les Autrichiens pour permettre à la vague des bersaglieri d'occuper le terrain. Lorenzo Mori et Nino Calderone courent l'un à côté de l'autre. Tous hurlent Avanti Savoia ! et les bersaglieri, derrière, ont le même cri de guerre. Les Autrichiens se défendent bien. Mori presse le levier du lance-flammes qui projette son jet à dix mètres. Mais, côté autrichien, on actionne les mortiers depuis l'arrière. Un obus explose juste devant. Il y a aussi une rafale de mitrailleuse qui vient d'un poste parfaitement dissimulé, et la première ligne des arditi s'écroule, tous fauchés ensemble.
A l'arrière des combats, dans une tente qui sert d'hôpital de campagne les chirurgiens opèrent à la chaîne. Il n'y a presque plus de morphine. On sert un coup de gnôle à ceux qui sont encore conscients et on coupe. Bras, mains, jambes sont balancés dans un seau qu'un soldat va vider dans une décharge quand il est plein. Mori a perdu connaissance, ce qui vaut mieux, car on est en train de l'amputer de la main droite.
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Au fur et à mesure, ses souvenirs remontent, parfois déformés, souvent magnifiés.
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