La belle scandaleuse

La rage naît de la passion, voyez-vous, et rien ne m’inspire plus de passion – et les femmes encore moins – depuis des années.

Ce sont des gens horribles. Tous. Ils ignorent la loyauté, la décence. Ils ne pensent qu’à eux et à leur précieux argent. Ils peuvent ruiner la vie de quelqu’un avec un seul soupir bien placé. Qu’ils disent ou non la vérité n’a aucune importance. Il leur suffit d’avancer quelque chose pour que ce soit tenu pour vrai.

Et puis, elle méprisait profondément ces gens du « beau monde », leur hypocrisie, leur snobisme, leur fourberie. Ceux qui, comme le marquis, s’imaginaient pouvoir traiter les êtres humains à leur convenance sous prétexte qu’ils avaient de l’argent. Ceux qui avaient conduit son père à la ruine. Ceux qui lui avaient froidement tourné le dos quand elle avait eu besoin d’eux.

Je n’aime pas les ragots, vous le savez. Et encore moins quand ils concernent le beau monde. Je ne trouve rien de plus assommant que les méfaits et les tribulations des gens riches.

Il n’y a rien de pire qu’un joueur – excepté, peut-être, un joueur qui ne paie pas ses dettes.