Les autres gens, tome 6 et 7

- Ce sont mes amis, Stéphane.
- Et lui ? C'est ton ami ? Ton amant ? C'est quoi ? Ton sex-friend ? Un coup en passant ? Une bite confortable pour néo-millionnaire en détresse ? Merde, Mathilde ! Je ne comprends pas que tu ne comprennes pas !

- Vous êtes le premier couple que je connaisse dont la politique soit à ce point un moteur. Faites gaffe, si un jour la gauche revient aux affaires, vous allez vous emmerder.
- C'est quoi que tu appelles la gauche?

Les amis servent à ça : à te dire pire que ce que tu imagines. C'est pour ça que je n'en ai pas. On n'est jamais déçu par un ami, il fait toujours pire que ce qu'on attend de lui.

Ce n'est pas aussi important que tu veux le faire croire! Nous ne nous levons pas avec Sarkozy, nous ne nous couchons pas avec lui. Je me lève la tête dans le cul et je me couche avec toi et l'envie de te sauter même quand tu dors et q'il est 3h du matin!

-Tu y crois toi à ça ?
- Quoi ?
- Qu'un oeuvre peut changer des vies.
- C'est l'évidence. Comment peut-on ne pas y croire ?
- Bien sûr que l'art change la vie, tout ça... Mais de manière générale. Mais le coup de "J'ai lu Proust et ma vie a changé" ou "J'ai entendu Hendrix et depuis, ma vie n'est plus la même", je ne sais pas, j'ai du mal.
- Parce que tu es une muraille.
- Pardon ?
- Tu es complètement emmitouflé dans tes armures.
- Tu crois ?
- C'est quand, la dernière fois que tu t'es laissé aller, que tu as été toi-même sans te poser de questions ?
- Maintenant ?
- Ah ah ! Bien !
(...)

- Quelle mort est-ce que je t'inspire ?
- J'aime cette approche constructive ! Alors si c'est pour toi... Tu veux que la famille puisse en bénéficier, ou au contraire qu'elle en souffre ?
- Tu penses à tout, c'est admirable. Disons que je préférerais que ça pose un vrai problème d'image à la famille, mais je doute que ce soit une option acceptable.
- En effet, ce serait délicat. Bon on va opter pour une mort hors contexte familial, l'accident. Un accident qui ne mettrait pas en scène trop de richesse, ça ajouterait au caractère "tragédie Offman", à la Kennedy... ça exclue l'accident de pilotage.
- Trop vu.
- En effet.
- Une explosion de gaz. Dans ton appartement. Une destruction totale.
- Ce n'est pas raisonnable. Je te rappelle que la police nous surveille un peu, ça ferait attentat... Et puis je n'ai plus d'appartement. (...)
- Finalement, le mieux, ce serait peut-être une mort soudaine, le corps qui s'arrête, soudain, comme ça, dans une rue. (...)

Tu sais quoi ? Je crois que je vais demander à ma fille milliardaire de financer ma retraite et que je vais me casser de tout ça. Rien à foutre, de ma fierté, j'en ai plus l'usage. Et puis je partirai loin de toutes ces têtes de cons et j'irais hurler à la lune avec les loups.

- Iseult ?
- Oui Emmanuel ?
- J'ai très envie de faire l'amour avec toi.
- Oh mon Dieux ! Waw !
- Il ne s'agit pas d'en faire toute une histoire, je ne te demande pas de m'épouser, j'ai juste là maintenant, très envie, mais vraiment très envie, de te faire l'amour.

Dans quoi est-ce que je me suis embarqué ? Je ne sais pas où je suis... C'est du pur délire.

- Il faut toujours que les mecs les plus attirants soient les plus inaccessibles.
- Je suis tout ce qu'il y a de plus accessible et je peux vous assurer que vous êtes très sexy. Je suis juste terriblement amoureux et j'essaie de rester fidèle.