Chère maman, je me porte bien, le travail est dur mais les collègues sont honnêtes
En fin de journée, il me faisait déshabiller plus nue que quand ils me baisaient et il contrôlait si par hasard je n'avais pas mis des économies dans les revers de mes étoffes de pute imaginative, dans les élastiques des slips de nylon transparent[...]
Et une nuit c'est Dieu qui se présenta pour nous baiser. Il avait une voiture avec chauffeur, et quand il baissa la vitre je sentis le parfum d'encens, les effleuves de sacristie. D'un geste il nous fit monter toutes les deux sur le siège arrière, une d'un côté l'autre de l'autre…
Nous partîmes la nuit suivante et ce fut le noir. Dans la soute, il n'y avait plus ni lueurs ni reflets, que le noir répété mille fois jusqu'à n'être un nombre, et mille fois le râle de l'asphyxie, la neuvaine du salut, la prière des torturés.
Chère maman, je suis allée au zoo où on garde les animaux en cage pour essayer de les faire s'accoupler. mais ils ne veulent pas, ils préfèrent se laisser mourir. On les met ensemble dans une cage, et le matin, le gardien en trouve toujours un qui s'est laissé tombé dans la sciure. L'autre reste immobile dans un coin et regarde ailleurs.