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EAN : 9782073018649
384 pages
Gallimard (21/03/2024)
3.74/5   40 notes
Résumé :
Jésus vit à Nazareth avec sa mère, qui l'a eu très jeune, et son père, Joseph, un charpentier taciturne. Lorsque celui-ci abandonne sa famille sans laisser de trace, Jésus décide de partir à sa poursuite. Ce jeune fugueur embarque alors avec une troupe d’acrobates pour un périple plein de surprises.

Cet ancien enfant farceur, parfois blasphémateur, va découvrir l’amour charnel, la trahison, la douceur et la violence. Il veut vivre pleinement ; comme c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais entendu dire beaucoup de bien de Giosuè Calaciura mais il faut que le résumé m'attire et ce titre me semblait prometteur.
Cette fois-ci, je m'attendais à une fiction fantaisiste mais non rien de tout cela. C'est gentil mais sans plus. Rien à voir avec les lectures jubilatoires de L'évangile selon Pilate ou Soif.
Le style est fluide et il y a de beaux passages mais je m'y suis ennuyée même si la fin est amusante.
Ma première déception de l'année.
Dans ces cas-là, un seul conseil : allez voir vous-même.
Merci aux éditions Noir sur Blanc Notabilia
#JesuisJésu #NetGalleyFrance
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C'est vrai que c'est original, bien pensé, de s'intéresser aux premières années de Jésus. de le romancer en tout cas dans un joli style, de trouver des moyens de démystifier l'aspect miracle & co, sa naissance par exemple, ses premiers amours (si si !). avant qu'il ne prenne la route que l'on connait. On y retrouve Marie, Joseph bien-sûr mais aussi Jean, Lazare, Judas. ceci dit, c'est surprenant pour pas dire frustrant : à la fin, j'aurai presque voulu un peu de magie et de symbolique ! Que nenni. La fin du livre est le début de l'Histoire - et ça Marie le savait déjà, énigmatique Marie.
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Bien, je vais être franche, je n'ai pas compris à quoi servait vraiment ce livre. Un exercice de style ? L'auteur fait parler Jésus, né à Nazareth auprès d'une mère qui ne tarde pas à se retrouver seule lorsque Joseph part sans plus donner de nouvelles. Défilent une enfance puis une adolescence sur les chemins de Judée, aux côtés d'une troupe d'acrobates. Il découvre la violence, le mensonge, la trahison... lorsque le livre se termine il a une trentaine d'années et son destin devant lui. Peut-être que je manque de références ? Quoi qu'il en soit je n'ai rien trouvé de captivant dans la façon dont l'auteur entreprend de relater ces aventures dans un décor qui aurait gagné à être plus travaillé. Je reconnais simplement une plume agréable, fluide mais qui dans cet exercice manque singulièrement de force et d'inspiration. Je crois que quitte à lire un roman d'aventures je préfère ne pas me demander à chaque coin de page ce que l'auteur a voulu faire ou tenter de comprendre les subtils rappels à l'histoire initiale. Il m'arrive rarement de terminer un livre en me demandant "mais pourquoi ?". Bref, échec total de mon côté, je vais guetter d'autres avis pour tenter de comprendre à côté de quoi je suis passée.
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Giosuè Calaciura nous avait ravi avec Borgo Vecchio (Notabilia, 2019), formidable portrait d'un quartier populaire de Palerme, à travers le regard de deux enfants et l'histoire, aussi cocasse que fantastique, d'un brigand, sorte de Robin des bois local, impitoyablement traqué par les carabiniers et leurs fusils. Dans Je suis Jésus (Notabilia, août 2022), il entend, cette fois, combler un vide, remplir un territoire inconnu des Evangiles, évoquer l'adolescence et les débuts de l'âge adulte du futur Christ. A trente ans, alors qu'il se trouve à un tournant tragique de son existence, son « Jésus » se penche sur ces années d'apprentissage, racontant sa fuite loin du foyer familial, puis son retour auprès de sa mère. Disons-le d'emblée, on peut être un lecteur athée, malgré tout intéressé par le texte des Évangiles et admirant le message moral et social, plein de bienveillance, du « Messie »… et goûter pleinement toute la saveur du récit de Giosuè Calaciura !
La mémoire de Jésus lui rappelle d'abord les premiers temps de l'enfance, marqués par la tendresse d'une mère et l'angoisse protectrice du père. Si ni Marie, ni Joseph ne semblent particulièrement conscients de l'avenir messianique de leur fils, leur esprit s'est néanmoins trouvé bouleversé à jamais par l'épisode de la crèche, cette naissance dans un cadre misérable, au milieu de nulle part, faute d'avoir pu obtenir hospitalité et confort, une naissance en même temps célébrée étrangement par tout un peuple accouru, et l'évocation de cette scène initiale nourrit les histoires de Marie. Les années passent, les parents emmènent l'enfant au marché et au Temple, lui laissant constater déjà le déplaisant mélange des affaires et de la religion, la pernicieuse dégradation des relations humaines par l'usage de l'argent, mais aussi la tyrannie exercée par le roi Hérode et les armées romaines. Un jour, le père, Joseph, quitte le foyer familial, pour n'y plus revenir…, et très vite, face à la tristesse de sa mère, l'adolescent Jésus choisit de partir à sa recherche, avec l'espoir de le ramener. C'est le début d'une vraie vie d'aventure à travers la Judée, au cours de laquelle l'adolescent, après avoir été pris sous la coupe bienveillante d'un vieux charpentier, un autre Joseph, rejoint une compagnie d'acrobates et de magiciens, dirigée par un certain Barrabas, un escroc fantasque, dont on connait le sort que lui réservera son casier judiciaire ! C'est l'occasion pour lui de découvrir toute la misère du peuple, la violence des rapports humains, mais aussi les heurs et malheurs de l'amour, avec Delia, aussi belle que blessée par la vie. Mais bientôt, une trahison l'oblige à quitter ses compagnons…
Dans une langue particulièrement élégante, révélant une nouvelle fois tout son talent de conteur, Giosuè Calaciura sait trouver les mots et peindre les scènes pour émouvoir le lecteur et donner à son éminent protagoniste un destin d'homme lucide, aussi soucieux d'explorer les mystères qui semblent affecter le noyau familial que d'améliorer la condition humaine, jusqu'à imaginer peut-être, face à l'oppression que font régner les autorités du temps, une révolution possible… dressant le portrait, avec une fin du roman très ouverte, d'un « Jésus avant que d'être Dieu », un homme que l'on accepterait assez facilement de suivre !
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Une écriture sublime, vraiment phénoménale, rarement lu un texte d'une telle beauté. J'avais déjà adoré Borgo Vecchio, mais là, je trouve qu'il va encore plus loin, avec une langue d'abord féerique, ronde qui s'assèche progressivement avec le coeur de Jésus. Ensuite, en se donnant la liberté d'inventer une adolescence au Christ (adolescence dont on ne sait rien), l'auteur italien nous embarque dans un roman qui est à la fois roman d'aventures dans la Galilée de l'an 0, plein de personnages croustillants, la troupe d'acrobates complètement à côté de la plaque, Barrabas le bandit génial, et ce Jésus adolescent à la fois naïf et plein de fougue, de vie. Un vrai roman épique, complètement prenant, plein de mystères évidemment, avec un petit côté poupée russe ou Mille et une nuits, qui s'accompagne d'une réflexion plus profonde sur une époque troublée, tragique, où la révolution menace, qui ressemble drôlement à la notre. Et Marie!!!! Quel personnage extraordinaire, tout en silences, en sous entendus, Marie qui invente à son fils le mythe de sa naissance pour le calmer dans leur longue fuite à dos d'âne dans le désert de Palestine, qui est convaincue qu'il est extraordinaire, spécial, et qui instille le doute qui transformera toute sa vie. Délia, Anne, tous les personnages féminins sont d'une force incroyable, d'une telle originalité. Pour moi, c'est mon coup de coeur absolu de la rentrée littéraire. Et la fin!!!? de toute beauté!
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critiques presse (1)
LaCroix
06 septembre 2022
Âpre et tendre, le puissant récit, de Giosuè Calaciura « invente » en toute liberté un Jésus tourmenté, lesté d’un destin qu’il ignore.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quand j’étais jeune, je savais y faire avec les mots. C’étaient les lectures enfantines auprès de ma mère, doigt pointé ligne après ligne pour que je suive bien, qui m’avaient ouvert à l’érudition. Mon vocabulaire était riche et articulé. Je connaissais par cœur des chapitres entiers des Écritures. L’après-midi, quand je parvenais à échapper à la tendre vigilance de ma mère et à l’attention inquiète de mon père, quand je n’avais pas de camarades avec qui partager mes jeux, sur les bords du fleuve en Égypte d’abord, puis au milieu des pierres brûlées de Nazareth, je m’amusais à réciter les paroles des Textes avec des rimes de mon cru que j’inventais au fur et à mesure sur les cadences de la sacralité aride et inaccessible des rabbins. Aujourd’hui, je serais accusé de blasphème. Comme je m’amusais ! Je riais tout seul de mes trouvailles, de mon humour habile à désacraliser la pompe hautaine – obscure – des dogmes. Je jouais au prophète, au petit Messie : un Dieu irresponsable aux genoux écorchés par les chutes et les ronces, qui errait sur la terre à peine engendrée par l’obscurité du néant. Je jouais à la Création. Je me rappelle combien j’aimais imaginer des animaux nouveaux, des créatures bizarres à mettre en marche de par le monde, ou alors des bêtes connues que je réinventais avec la tête à la place de la queue, un œil devant et l’autre derrière, toutes les parties interverties, des ânes à huit pattes, des chiens avec des ailes, des oiseaux munis de pieds, des poissons amphibies et des serpents pourvus de pattes. Un bestiaire tout à moi dans un monde tout à moi où le soleil ne se couchait jamais pour que la nuit ne vienne pas me terrifier. Je guidais cette armée d’animaux jamais vus à travers un monde repensé, adapté aux exigences de mes inventions, car je créais la mer là où s’ouvrait le désert, j’aplanissais les montagnes pour que mon père n’ait pas de difficultés à affronter dans ses déplacements de charpentier, je faisais jaillir des sources d’eau tout près de la maison pour que ma mère puisse plus facilement remplir ses cruches. Aujourd’hui, dans le crépuscule du jardin, j)e me demande pourquoi il ne m’est jamais venu à l’esprit, enfant, de créer des hommes différents. Meilleurs. Qui sait, peut-être que je l’ai fait, mais je ne m’en souviens plus.
(PP.98-99)
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Il m'expliquait comment tenir la planche entre mes petites mains, et j'y mettais toutes mes forces sans m'apercevoir que le bois était déjà coincé par l'étau. Mon père rabotait avec le verre, et des corolles de bois, des boucles, de la sciure fleurissaient du néant, couvraient le sol jusqu'au moment où nous avions l'air nous aussi d'arbres sortis du terreau des copeaux.Quand la journée était finie et que la lumière manquait pour éclairer le travail, il prenait un moment pour jouer avec moi. Écartant outils et colles, il choisissait les copeaux les plus beaux et les mettait dans mes cheveux, boucles supplémentaires de tendresse.
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Elle chuchotait ses paroles dans ce tourment de vent et de pluie d'une horrible nuit égyptienne qui semblait ne jamais prendre fin. Le démon de la peur était apparu, il rugissait d'obscurité, tonnait de menaces , montrait les éclairs de ses dents. Je m'agrippais au tissu de la robe de ma mère, je le serrais dans mes poings. À chaque coup de tonnerre, je plongeais la tête dans le parfumde son aisselle. Et plus le noir se faisait impénétrable, plus elle remplissait d'étoiles, de comètes et de présages ma nuit natale.
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Ceux-ci ne voulaient pas nous tuer. De leurs bâtons, ils frappaient les jambes et les bras, comme s'ils connaissaient l'anatomie la plus secrte des hommes, celle de l'âme : ils ne brisaient pas les membres, mais pliaient jusqu'à la résignation la force du désespoir de tous ceux qui voyaient s'évaporer dans le ciel nocturne l'intimité de leur maison, la peine d'en avoir posé chaque pierre, les poutres du toit, les tables où ils avaient consommé la frugalité de leur repas du midi et du soir, les couches de leur repos où ils avaient conçu leurs enfants.
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Les jeunes gens sont comme les insectes pollinisateurs : ils n'ont pas le temps de s'arrêter sur la fleur la plus acceuillante. Ils doivent suivre leur mystérieux projet. Le souci de ne pas laisser échapper ne serait-ce qu'un souffle de l'illusion de printemps les a déjà emportés ailleurs. Mon illusion, c'étaient les yeux de Delia.
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Payot - Marque Page - Giosuè Calaciura - Pantelleria
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