-Il me faut un latte ! leur annonce Cassie. Et une clé à molette. Pourquoi les mecs s’évertuent à tout gâcher ? Vous me saoulez, bordel !
Elle attrape son sac, puis peste de plus belle.
-Allez au diable !
Prospect le grade le plus bas dans la hiérarchie des bikers. En gros, il correspoind au laps de temps pendant lequel tu deviens la boniche des membres du MC. Ils testent ta force physique, mentale, te poussent à bout. Si tu flanches, alors tu perds toutes tes chances d'entrer dans le club. Si tu réussis à garder la tête haute, tu trouves ta famille.
(-page 74)
On ne frappe pas dans un miroir déjà brisé dans l'espoir de le réparer, n'est-ce pas ?
À cet instant, un truc s’éteint dans mon être. Par obligation. Je laisse l’adolescent en moi de côté pour laisser la rage qui me meurtrit. Je dois l’expulser, m’en débarrasser... quel qu’en soit le prix.
Je saisis sa main de toutes mes forces.
-Je suis désolé ! m’exclamé-je.
-Alex...
-Pardonne-moi, je suis désolé !
De tout ce que j’ai fait. D’être devenu un mec aussi détestable. De me comporter comme un con. De te décevoir.
-Calme-toi, ça va aller.
Comment peut-elle dire ça ? Ça n’ira plus jamais !
Ses mots me blessent. J'avais l'intention d'essayer de lui remonter le moral ; là, j'ai juste envie de le balancer de ma voiture et de l'abandonner sur un trottoir.
Il ne reste que nous deux, c’est tout. Deux âmes rescapées du Styx, égarées parmi les vivants.
Mes larmes ne coulent plus ; pourtant, à l’intérieur, je n’ai jamais arrêté de pleurer.
La souffrance reste.
Elle me laboure le ventre autant que les regrets.
Ma façon de m’habiller. Ça fait « laboure-moi dans le champ de maïs », pas « discutions au coin du feu en écoutant de la country » n’est-ce pas ?
Réapprendre à vivre me semble tellement impossible.