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Critiques filtrées sur 3 étoiles  

C'est une autobiographie.
attention je vais spoiler, mais ce n'est pas comme si il y avait une "intrigue" à ne pas dévoiler .
Le nombre d'épreuves que traverse cette femme est impressionnant: agressions à Londres,
stérilité et désir d'enfant déçu, trompée par son mari et échec du couple,
victime de l'ostracisme des habitants sur l'île, du sexisme et du racisme, accidents (elle a les deux mains cassées et un grave accident auparavant ) mort en voiture de sa meilleure amie ... Extrême dénuement, elle endure le froid, elle en arrive à un mode "survie" en se nourrissant de brins d'herbes et d'écorces d'arbres. Elle songe à mourir, tant elle est épuisée physiquement et psychiquement.
Déjà, un immense respect pour toutes les épreuves surmontées par cette femme, sa force morale incroyable .
J'ai beaucoup aimé ses descriptions de la nature sauvage, maritime et celtique, son rapport cosmique avec les éléments et les animaux, son amour pour tout être vivant, la profonde spiritualité à laquelle elle aboutit .
Le style littéraire
n'est pas celui d'un auteur (sur les considerations existentielles) ; cela m'a dérangée dans la lecture au début et j'ai pris le parti de ne pas y attacher de l'importance .
La traduction en français aurait pu peut-être améliorer cela ?
Mais en conclusion, j'ai aimé ce livre .
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l'histoire d'un couple qui fuit Londres pour s'installer sur une île écossaise très isolée. Leur rêve va se confronter à la réalité : des habitants globalement peu ouverts (et souvent racistes), très vite un manque d'argent et une vie très rudimentaire...je ne vous raconte pas la suite mais Tamsin Calidas dont c'est visiblement l'histoire, malgré toutes les difficultés et les mauvais sorts du destin, va s'accrocher à ce bout de terre et va apprendre à vivre avec la nature. J'avoue qu'à partir du moment où elle se retrouve quasiment seule j'ai trouvé ça longuet ! Une île oui mais à petites doses pour ma part : )
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La narratrice/autrice et son mari changent de cap. Ils abandonnent la vie londonienne pour une ferme délabrée dans une île des Hébrides en Ecosse. Ils se lancent avec enthousiasme et naïveté dans l'élevage, le jardinage, la construction des murs et surmontent les conditions climatiques difficiles. Ils cherchent à nouer des contacts avec les autres habitants, en vain. Pour les insulaires, ils sont des étrangers qui leur prennent leur terre. Ils feront tout pour les inciter à partir.
Aux difficultés matérielles et financières s'ajoute une profonde déconvenue : Tasmin Calidas n'aura pas d'enfant.
Rester seule après le départ de son mari, la jeune femme va prouver qu'elle a aussi sa place dans cet univers masculin et macho. Elle tire sa force dans les contacts avec la nature, le vivant animal, végétal, minéral. Elle-même s'identifie à un île et se marie aux éléments : eau, feu, air.
Sans doute de très belles pages dans cette ode à la vie sauvage mais j'ai trouvé ce récit un peu long et parfois excessif.
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Si vous avez des amis qui ont pour projet d'aller vivre sur une île écossaise, faites-leur lire ce roman. Sinon, choissisez-en un autre.
Par exemple Dune, 1984, L'infini dans un roseau, L'âge du capitalisme de surveillance, Americanah, La fin de l'homme rouge ou même L'anomalie. Mais pas ce semi-journal mal écrit, larmoyant, et pseudo-spirituel.
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No man is an island,
Entire of itself,
Every man is a piece of the continent,
A part of the main.
If a clod be washed away by the sea,
Europe is the less.
As well as if a promontory were.
As well as if a manor of thy friend's
Or of thine own were:
Any man's death diminishes me,
Because I am involved in mankind,
And therefore never send to know for whom the bell tolls;
It tolls for thee.

Nul homme n'est une île,
entière en elle-même ;
tout homme est un morceau du continent,
une partie de l'ensemble.
Si une motte de terre était emportée par la mer,
l'Europe en serait diminuée,
aussi bien que si c'était un promontoire,
aussi bien que si c'était le manoir de tes amis
ou le tien propre :
la mort de tout homme me diminue,
parce que je fais partie du genre humain,
et en conséquence, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas ;
il sonne pour toi.

John Donne, No Man is an Island

Je suis une île est le premier livre de Tamsin Calidas qui relate les quinze années qu'elle a passées sur une île des Hébrides. Traduit en français par Caroline Bouet et publié aux toutes jeunes et prometteuses éditions Dalva que je découvre, son titre semble démentir les vers que John Donne écrivit il y a près de quatre cents ans et que nous connaissons tous grâce à Papa Hemingway.

❝Quel moment extraordinaire que celui où vous revoyez le calibrage de votre compas et trouvez un cap. Je rêvais de fixer mon regard sur un horizon brut et dégagé depuis des années — depuis que j'avais trouvé une vieille carte de l'Écosse et que je l'avais épinglée dans le couloir de mon appartement.❞

Qui n'a jamais rêvé de faire table rase du passé, se tourner résolument vers l'avenir et trouver un lieu où être enfin soi ? Combien de ces rêveurs ont fait de leur rêve une réalité ? Plusieurs événements traumatisants ont conduit Tamsin et Rab, son époux, à quitter leur maison londonienne de Notting Hill et leurs emplois pourtant prospères pour chercher à s'établir dans un lieu qui leur rendrait leur sérénité perdue.

Ce lieu nous le découvrons tout d'abord grâce à une carte placée au début de l'ouvrage divisé en trois actes, eux-mêmes divisés en chapitres avec un seul mot pour titre et une photo noir et blanc prise par l'autrice pour illustration. (J'ouvre une parenthèse pour dire combien l'objet livre est beau et le travail d'édition, soigné. La traduction me paraît parfois hasardeuse, mais n'ayant pas lu le texte original, ce n'est que mon impression de lectrice). le croft, un de ces territoires scrupuleusement délimités et changeants, que Tamsin et Rab achètent sur une île des Hébrides, bien que passablement décrépit, sans eau courante ni électricité, contient la promesse d'une vie à réinventer loin du tumulte de la ville, d'une famille à fonder, de nouvelles relations à nouer.

❝C'est le silence qui me frappe. Il a quelque chose de poreux, comme si le ciel tout entier s'était déversé à l'intérieur, ne laissant que peu de place au reste. Ici, nul éclat de voix, nulle brique à travers la vitre. Nul fracas métallique de bâton sur une grille métallique ni grondement de bus. À l'intérieur, le silence qui règne rappelle l'eau fraîche et pure. Et je sais que c'est ce calme que je recherche depuis longtemps.❞

C'est sans compter sur les difficultés que tous deux ont assez inexplicablement occultées, sans doute tout à l'euphorie de ce nouveau départ décidé sur un coup de tête, en six semaines à peine. Il faut dire qu'elles ne manquent pas pour ces Londoniens sans aucune expérience de l'élevage de moutons et de vaches, et il est illusoire de penser que les relations avec les îliens fiers et ouvertement hostiles pacifieront leur installation sur l'île.

Dans ce monde à quelque dix miles du continent que l'on relie par un ferry tributaire des caprices de la météo, à l'écart de tout, replié sur lui-même, la bonne entente et l'entraide sont vitales. La coutume veut que l'on ne ferme pas à clef les maisons, qu'une lumière restée allumée soit une invitation à entrer à l'improviste pour discuter autour d'une tasse de thé ou d'un verre de whisky quelle que soit l'heure. Qu'en est-il quand toute une communauté vous rejette vous faisant chaque jour le reproche de n'être pas né sur ces terres, de les usurper, de vous y installer au nez et à la barbe des personnes auxquelles elles doivent revenir selon un tacite code ancestral ?

❝Les pierres et les souvenirs sont l'ossature géologique et culturelle de l'île. […] Acquérir le droit d'avoir sa place ici est aussi ardu qu'arracher ces rochers au sol de l'île. Ce droit est offert joyeusement à chaque enfant qui naît ici, ainsi qu'aux personnes liées par le mariage au petit groupe uni de familles locales. […]
Chaque poche de sol est jalousement gardée, comme on veillerait sur un parent proche. Ce sont des territoires que l'on défend bec et ongles. […] malgré tous vos efforts, jamais vous ne les méritez. Avoir sa place ici dépend du bon vouloir des autres.❞

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre, et Tamsin et Rab en font chaque jour la douloureuse expérience en se retrouvant mis au ban de la petite société de l'île qu'ils n'intègreront jamais.

❝C'est un très beau monde où la fierté obstinée, la haine de la différence et la peur du changement règnent en maître. À bien des égards, ce monde demeure féodal, avec son propre système d'honneur prompt à s'indigner mais lent à pardonner.❞

Pour Tamsin et Rab, l'embellie pourrait venir de cette famille qu'ils ont à coeur de fonder, mais les échecs répétés des FIV auront raison de leurs ultimes espoirs. Tout est précaire, au croft comme dans leur couple, et Rab finit par jeter l'éponge pour s'en retourner vivre sur le continent, laissant Tamsin seule, au pire moment puisqu'avec deux poignets cassés, toute tâche lui devient d'une difficulté insurmontable. N'importe qui aurait songé à renoncer. N'importe qui, sauf elle.

Écrire une autofiction est un choix narratif assumé où le « je » de l'autrice se met en scène. L'écueil est de n'être pas capable d'objectivité et, ici, Tamsin Calidas ne l'évite malheureusement pas. Pour intéressantes que sont les péripéties qu'elle rapporte à propos de ces années-là, le personnage qu'elle se crée est trop lisse et on cherche en vain un défaut à cette Tamsin idéalisée. À la lire, et à l'exception notable de Cristall, les îliens ne sont que des hommes et des femmes bourrus, inhospitaliers, acrimonieux — ❝Tous ces regards qui me mangent. […] Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres❞, écrivait Sartre dans Huis clos — envers lesquels elle ne montre aucune curiosité et dont elle se garde bien de sonder les motivations. de même qu'elle ne cherche pas à comprendre quelles pourraient être les raisons profondes du revirement de son mari, se contentant de noter son changement physique et de ses humeurs.

❝Je l'ai vu dans son corps qui s'étiolait. Dans les années qui ont suivi, j'ai vu ce problème[l'isolement, la solitude] creuser au point de buriner ses traits et sa peau.❞

À l'évidence, écrire est un exutoire, et bien que sa phénoménale force de caractère et son instinct sûr ne puissent être mis en doute, elle se regarde souffrir et en ferait presque oublier que derrière ses récriminations se tapit une vraie souffrance, celle de la solitude ❝je suis tellement seule que parfois je ne me reconnais pas❞, de l'impossible maternité, d'une vie pécuniairement et socialement précaire sur une île où, assez contradictoirement disons-le, elle ne s'intègre pas tout en souhaitant ardemment s'y enraciner.

Le troisième acte est de loin, de très loin même, le mieux réussi, qui raconte le trouble exaltant de se reconnecter à la nature sauvage pour y trouver l'apaisement.

❝Je perds le contact avec les mots. Je vais dans les bois car ils m'offrent une conscience silencieuse plus douce et plus durable que tout ce que je connais. Je presse ma joue contre l'écorce fraîche, j'appuie ma tête lasse contre un tronc solide. Je me fabrique un abri rudimentaire et j'y apporte des couvertures épaisses. […] Je suis prête à me défaire du monde que je connais. […] le matin venu, je n'ai pas envie de m'en aller. Alors je reste.❞

Les cent dernières pages, hymne à l'âpre beauté des Hébrides qui exalte sa communion avec la faune et la flore environnantes, sont tout simplement splendides. Les passages recuits d'aigreur du début cèdent enfin devant de sages élans littéraires qui, en autorisant enfin l'émotion à passer, rendent grâce à la grandeur des paysages changeants de l'île, l'éblouissement polychrome des fleurs sauvages au printemps, la noirceur des ciels d'automne tourmentés, les caprices dévastateurs des tempêtes soudaines, la morsure des hivers rigoureux, les rencontres inopinées avec les animaux qu'à l'image de Saint-François d'Assise, elle soigne et tente d'apprivoiser. Et l'eau, l'eau primordiale, l'eau matrice réconfortante dans laquelle elle nage chaque jour quelle que soit la température, quelle que soit la météo.

❝Chaque jour, je jette quelques heures perdues dans l'eau. Chaque jour, cela renouvelle ma force, enflamme une résilience intérieure et me procure un sentiment de gratitude pour mon souffle chaud et mon coeur qui bat. […] La mer vous modèle habilement, vous dotant de nouveaux contours capables de résister aux coups durs de la vie.❞

Malgré la faim qui lui tord l'estomac et la pousse à se nourrir de ce qu'elle trouve quand les finances sont en berne,

❝La feuille épaisse du sycomore est la plus dure. le hêtre est doux, froissé, avec de minuscules poils comme une peau duveteuse […] Goûter ces premières bouchées est étrange, comme un secret illicite dans ma bouche. Mais c'est plus que cela. C'est un soulagement. Je suis affamée, j'ai désespérément besoin de nourriture.❞

les jours passés auprès de Maude sa chienne et de Fola sa jument sont empreints d'une sérénité qu'elle a enfin trouvée après s'être dépossédée de tout.

❝Je n'ai ici ni famille, ni proche, ni ami, ni lien affectif. Ce sentiment inconnu est étrangement libérateur.❞

Je suis une île est le récit en trois actes d'un changement de vie radical. Lent, répétitif et quelque peu maladroit dans ses deux premiers tiers, il devient le passionnant récit d'un voyage intérieur et d'une renaissance, avec le secours d'une nature âpre mais toujours généreuse et les somptueux paysages indomptés de ce coin d'Écosse.

Je suis une île. J'ai un nom. Une poignée de vent en guise de voix. J'offre à la mer ce silence froid qui est en moi.❞

Je remercie Babelio et Juliette Ponce des éditions Dalva pour cet envoi et leur confiance.

Lien : https://www.calliope-petrich..
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Découvert dans le cadre du Prix des libraires 10/18, ce récit est celui de l'autrice, Tamsin Calidas, qui a choisi avec son mari de plaquer sa vie londonienne pour acheter une ferme sur une île des Hébrides.
Elle découvre la vie coupée de la civilisation, les passages du ferry pour rejoindre le continent étant soumis aux aléas de la mer. Elle découvre aussi comment s'occuper d'une ferme et des animaux qui l'habitent. Mais surtout, elle découvre que les gens qui habitent sur cette île ne sont pas des plus accueillant. L'atmosphère change radicalement à mesure que l'autrice traverse des épreuves plus éprouvantes les unes que les autres, moralement et physiquement.

Dans l'ensemble, la lecture était agréable. La manière de raconter les évènements est intéressante et la communion qui se créé entre l'autrice et la nature qui l'entoure est inspirant. Néanmoins, j'ai trouvé que l'histoire tournait en rond et sur la fin on finit par s'ennuyer un peu. Mais cela reste une belle lecture qui nous donne(à moitié) envie de tout plaquer pour habiter sur une île.

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