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Citations sur Chien de faïence (26)

Dans l'homme aux abois, balbutiant, hésitant, effaré, éberlué, éperdu, mais aux yeux toujours possédés, que les caméras de Retelibera cadraient impitoyablement en gros plan, Montalbano, se reconnut difficilement, sous l'avalanche de questions de ces pédés de fils de putes de journalistes. La partie des explications sur la tabisca, celle où il s'en était le mieux sorti, ne fut pas diffusée. Peut-être ne cadrait-elle pas parfaitement avec le sujet principal, la capture de Tano.
Les aubergines au parmesan que la bonne lui avait laissées dans le four lui parurent tout à coup insipides, mais c'était impossible, ce n'était pas vrai, il s'agissait d'un effet psychologique, c'était de se voir avec une telle tête de con à la télé.
Sans crier gare, il lui vint une envie de pleurer, de se pelotonner sur le lit en s'enveloppant dans un drap comme une momie.
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- J'ai sincèrement regretté de ne pas avoir à vous faire l'autopsie, dit le second. Je suis curieux de voir comment vous êtes fait à l'intérieur.
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- Nous avons dû vous opérer d'urgence. La balle a traversé le colon.
Le colon ? Eh, putain, qu'est ce que le colon faisait dans sa hanche ? Le colon n'avait rien à voir avec les hanches, il devait se trouver dans le ventre. Mais si sa blessure avait un rapport avec le ventre, cela signifiait-il - et il sursauta si fort que les médecins s'en aperçurent - qu'à partir de maintenant et pour le reste de sa vie, il devrait se nourrir de potages ?
- … potages ? articula finalement la voix de Montalbano, à qui l'horreur de cette perspective avait réactivé les cordes vocales.
- Qu'est-ce qu'il a dit ? demanda le médecin-chef en se tournant vers ses subordonnés.
- Il me semble qu'il a dit "carnage", suggéra l'un.
- Non, non, il a dit "braquage", soutint un autre.
Ils sortirent en débattant de la question.
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Sur le point de franchir le seuil, il s'arrêta, tendit l'oreille. De l'intérieur lui parvenait un murmure étouffé interrompu de temps à autre par un gémissement sourd. Il s'alarma : tu veux voir qu'ils sont en train de torturer quelqu'un là-dedans ? Il n'avait pas le temps de courir à la voiture prendre le pistolet. Il se rua à l'intérieur, en même temps qu'il allumait la puissante torche.
- Arrêtez tous ! Police !
Les deux personnes qui se trouvaient dans la grotte s'immobilisèrent , pétrifiées, mais le plus pétrifié, ce fut encore Montalbano. Il y avait là deux très jeunes gens, nus, en train de faire l'amour….
Dans la lumière de la torche, on aurait deux statues, très belles. Le commissaire se sentit rougir de honte et, maladroitement, tandis qu'il commençait à reculer après avoir éteint la torche, il murmura :
-Excusez moi.., je me suis trompé… je vous en prie, continuez...
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Pendant que Montalbano prenait place sur le siège vacant, le barbier, à un rythme accéléré comme dans un film de Charlot, faisait admirer le labeur accompli au client en lui mettant un miroir derrière la nuque, le libérait de la serviette, la jetait dans un récipient, en saisissant une propre, qu'il posait sur les épaules du commissaire. Le client, refusant l'habituel coup de brosse du commis prit littéralement la fuite après avoir marmonné "Bonne journée".
Le rite de la coupe de la barbe et des cheveux, exécuté dans un silence rigoureux, fut véloce et funèbre. Un nouveau client écarta le rideau de petites perles et faillit entrer mais, ayant flairé l'atmosphère et reconnu le commissaire :
- Je repasse, dit-il et il disparut.
Sur le chemin du retour son bureau, Montalbano sentit flotter alentour une odeur indéfinissable mais dégoûtante, entre la térébenthine et un certain type de poudre qu'utilisaient les putes voilà une trentaine d'années. C'étaient ses cheveux qui puaient ainsi,
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Il retourna au bureau en se sentant plus tranquille...
- Du neuf ? demanda-t-il en entrant.
- Il y a une lettre pirsonnelle pour vous que la poste apporta juste maintenant à l'instant, dit Catarella, et il souligna en appuyant sur les syllabes : Pir-son-nel-le.
Sur sa table, le commissaire trouva une carte postale de son père et quelques communications de service.
- Catarè, où tu me l'as mise, la lettre ?
- Et si je vous dis qu'elle était pirsonnelle ! se récria l'agent.
- Ca veut dire ?
- Ca veut dire qu'étant donné du fait qu'elle était pirsonnelle, il fallait vous la faire avoir en pirsonne.
- C'est bon, la pirsonne est là, devant toi, mais lettre, où elle est ?
- Elle est là où il fallait qu'elle alla. Là où la pirsonne pirsonnellement habite. Je dis au facteur de la porter à votre maison à vous, dottori, à Marinella.
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Quand on est né carré, on ne peut mourir pointu.
- Qu'est-ce que ça veut dire?
Ça veut dire que, comme tu est né con, tu ne peux pas mourir intelligent
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Et alors, qu'est-ce qu'ils font les gens qui ont le téléphone à portée de la main? Ils téléphonent. Et pendent ce temps les experts s'enthousiasment: en Sicile, l'omerta est en recul, la complicité aussi , et la peur aussi!
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Il songea qu' au chapitre du goùt,il se sentait plus proche de Maigret que de Pepe Carvalho,le héros des personnages de Montalban,lequel s'empiffrait de mets à incendier l'estomac d'un requin.
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Tandis qu'il descendait ventre à terre le sentier entre les vignes, Montalbano se rappela qu'au commissariat il devait y avoir Agatino Catarella de garde et que, donc, la conversation téléphonique qu'il s'apprêtait à entamer serait au minimum difficile, sinon source de malheurs et de dangers équivoques. Ce Catarella n'était pas vraiment l'homme de la situation. Lent à comprendre, lent à agir, il avait certainement été pris dans la police grâce à une lointaine parenté avec l'ex-omnipotent député Cusumano....
Avec Catarella, les choses s'embrouillaient encore plus s'il lui venait la lubie, et elle lui venait souvent, de se mettre à parler dans ce qu'il appelait le "talien".
Un jour il s'était présenté avec une tête de circonstance.
-Dottori, est-ce que, par hasard, vous pussiez porter à ma connaissance le nom d'un de ces médecins, ceux qui sont spécialistes ?
- Spécialistes de quoi, Catarè ?
-De maladies vénériennes.
La bouche de Montalbano en avait béé de stupeur.
Toi ? une maladie vénérienne ? Et quand est-ce que tu te l'es attrapée ?
-Moi, je me souviens que cette maladie, elle m'est venue quand j'étais encore minot, j'avais juste six ou sept ans.
-Mais qu'est ce que tu me racontes, Catarè ? Tu es sûr qu'il s'agit d'une maladie vénérienne ?
- Très très sûr, docteur. J'ai les veines toutes gonflées. Une maladie vénérienne.
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