Le décor a été pris en charge par un bon professionnel, le mobilier est élégant et moderne, mais sans ces excès de design qui font que les malheureux visiteurs ne comprennent pas s'ils s'assoient sur un siège, un cactus ou une sculpture abstraite.
- (...) Qu'on y réfléchisse au gouvernement. Si, maintenant, on permet que les usines soient occupées, nous autres industriels, nous ne pourrons que tirer les conclusions qui s'imposent : le gouvernement n'est absolument pas en mesure de faire face à ce dramatique développement de la crise.
- Cela me paraît un peu fort, observe Guido.
- Crois-moi, c'est comme ça qu'on les mène, en maniant le bâton et les pots-de-vin.
Ce fut alors qu'il eut la certitude déchirante de la proximité de sa mort.
- J'ai trouvé un accord avec Pennachi [le sous-secrétaire d'Etat]
- Je n'en doutais pas, dit Marsili.
- On va fermer l'établissement de Nola.
- Et nous laisserons tourner ceux de Gallarte et Saronno, complète Marsili.
- Naturellement.
- Et pour les réductions d'effectifs ?
- Cinq cents unités, saupoudrées ici et là.
- On n'avait pas dit huit cents ?
- Oui, mais Pennachi veut limiter les dégâts. En échange, il va nous aider dans l'opération Artenia. Il m'a formellement garanti que le gouvernement ne ferait pas d'histoire.
- Comment comptes-tu procéder ?
- Toi, tu convoques qui tu dois convoquer et tu officialises la chose. Et prépare-toi à l'attaque des syndicats et aux aboiements des journalistes qui vont monter en épingle les assemblées, les banderoles de protestation, les manifs, les quatre connards qui vont monter sur une grue. (p.40)