Citations sur La Démission de Montalbano (16)
Il s'emmaillotait dans sa fatigue comme quand tu es à l'intérieur d'un vêtement sale, humide de sueur, mais dont tu sais que, sous peu, tu vas pouvoir l'échanger, après la douche, avec un autre, propre et parfumé.
Le septuagénaire quin dans la nuit romaine, était en train de taper à la machine, se leva brusquement ; il se dirigea vers le téléphone, inquiet. Qui cela pouvait être à cette heure ?
-Allô ? Qui est à l'appareil ?
-Montalbano je suis. Qu'est ce que tu fais ?
-Je suis en train d'écrire la nouvelle dont tu es le héros ? D'où tu téléphones ?
-D'une cabine.
-Pourquoi tu m'as téléphoné ?
- Parce qu'elle me plaît pas, cette nouvelle. Je ne veux pas y être mêlé, c'est pas mon truc. Et puis l'histoire des yeux frits et du ragoût de mollet est complètement ridicule, une véritable connerie, excuse-moi de te le dire.
Non, il ne la passerait pas avec sa Livia, la nuit du Nouvel
An. Il y avait eu entre eux une terrible engueulade, de celles
de l’espèce dangereuse parce qu’elles commencent par des
phrases du type « essayons de raisonner calmement » et
que ça finit inévitablement que c’est la merde.
Une heure et demie plus tôt, il avait été réveillé par la
sonnerie du téléphone.
— Allô, dottori ? C’est vous pirsonnellement en pirsonne ?
— Oui, Catarè.
— Quèsque vous faisiez, vous dormiez ?
— Jusqu’à il y a une minute, oui, Catarè.
— Et maintenant, par contre, vous dormez pus ?
— Non, maintenant je dors plus, Catarè.
— Ah, tant mieux.
— Tant mieux pourquoi, Catarè ?
— Passque comme ça je vous aréveille pas, dottori.
Soit lui coller une balle dans le crâne à la première
occasion, soit faire semblant de rien.
Un appartement cossu avec des meubles de si mauvais goût que, pour les choisir, il fallait avoir étudié la question.
Il s'emmaillotait dans sa fatigue comme quand tu es à l'intérieur d'un vêtement sale, humide de sueur, mais dont tu sais que, sous peu, tu vas pouvoir l'échanger, après la douche, avec un autre, propre et parfumé. Il avait été au bureau depuis le matin qu'il n'était même pas huit heures et à présent sa montre indiquait minuit passé.
Une heure et demie plus tôt, il avait été réveillé par la sonnerie du téléphone.
- Allo, dottori ? C'est vous pirsonnellement, en pirsonne ?
-Oui, Catarè.
- Quèsque vous faisiez, vous dormiez ?
- Jusqu'à il y a une minute,oui,Catarè.
- Et maintenant, par contre, vous dormez pus ?
- Non, maintenant, je dors plus, Catarè.
- Ah, tant mieux.
- Tant mieux pourquoi, Catarè ?
- Passque comme ça je vous aréveille pas, dottori.
Soit lui coller une balle dans le crâne à la première occasion,soit faire semblant de rien.
A côté d'une porte cochère, il y avait un type qui pissait, pas contre le mur, mais sur une grosse boîte en carton. Quant il fut à hauteur de l'homme, il s'aperçut que celui-ci était en train de faire ses besoins sur un malheureux qui était dans le carton et qui ne parvenait pas à réagir ni à parler car il était complètemeny soûl.
- Eh bé? fit Montalbano en s'arrêtant.
-Qu'est-ce t'as, putain ? dit l'autre en refermant sa fermeture Eclair.
-Tu crois que ça se fait de pisser sur un Chrétien ?
-Chrétien ? çui-là, un tas de merde c'est. Et si ça te va pas, je te pisse dessus à toi aussi.
-Excusez-moi et bonne nuii, dit le commissaire.
Il lui tourna le dos, fit un demi pas, se retourna et lui flanqua un puissant coup de pied dans les burettes. L'autre s'écroula sur le malheureux dans la boîte, le souffle coupé. Digne conclusion d'une dure journée.
— Mimì, comment une femme s’épile ?
— Il t’est venu des fantaisies érotiques ?
— Allez, fais pas chier.
— Ben, elles utilisent de la crème, de la cire, des bandes…
— Rasoir et mousse à raser ?
— Rasoir, oui, mousse peut-être. Mais moi, je ne l’ai
jamais vu utiliser. Normalement, je ne fréquente pas les
femmes à barbe.
Et alors moi je lui demandai : « Combien de chrétiens tu as tué ? » Et lui, là, froid comme s’il parlait de fourmis : « Huit » Et après il me dit une chose qu’il ne devait pas me dire.Il dit : « Et même un minot de neuf ans » Et il continua de manger.Sainte Madone,il continua de manger ! Alors moi je pris le revolver et je lui tirai derrière la nuque.Un seul coup,comme on fait avec les condamnés à mort.