Seule la mort arrêtera Alexandra David-Néel.
Non, madame, je ne pleure plus. Ou enfin, très rarement. Seulement lorsque j'ai vraiment conscience que je ne vous reverrai plus...
Je ne sentimentalise plus, non plus... Vous m'avez appris à tout "dépasser", n'est ce pas ?... a ne plus croire en rien, en personne, et surtout pas en moi !
Je n'attends donc plus rien, et voilà que je connais une certaine joie de vivre...
Une grande paix...
Mais si je n'attends plus rien de personne, n'est ce pas parce que j'ai eu le bonheur de vous rencontrer ?
et que vous avez eu la générosité de tout me donner.
Depuis quelques jours, Alexandra ne quitte plus son bureau du premier étage, son état rhumatismal s'étant aggravé. Nous contemplons l'automne dans toute sa beauté... Alexandra regarde et, pourtant, elle parai être bien loin d'ici...
- C'est là-bas que j'aurais dû mourir, dans les Changthang, les immenses solitudes herbeuses , près des grands lacs tibétains... Comme couche, la terre, l'herbe ou la neige...Comme ciel de lit, la toile de ma tente et la voûte céleste... Cela aurait été une belle mort... Mais les dieux en ont décidé autrement... et je vais avoir ce que je ne voulais absolument pas, une mort sale et bête...
Mais comme le retour à la réalité est triste pour elle ! Se retrouver toujours dans le même fauteuil, presque totalement infirme, et en ma seule compagnie.
Cette souffrance-là, elle n'a pas besoin de me la confier, non seulement je l'ai comprise, mais aussi sincèrement partagée.
C’est la-bas que j’aurais dû mourir, dans les changthang, les immenses solitudes herbeuses, près des grands lacs tibétains.... comme couche la terre, l'herbe ou la neige... Comme ciel de lit, la toile de ma tente et la voûte céleste... cela aurait était une belle mort. Mais les dieux en ont décidé autrement. Et je vais avoir ce que je ne voulais absolument pas, une mort sale et bête....
-Mais que disaient vos parents, Madame, de ces longs voyages en solitaire ? Vous donnaient-ils l'autorisation ?
-Je me gardais bien de leur demander la permission. Je partais, voilà tout !
Et c’est finalement plus par la littérature – cette BD en témoigne avec beaucoup d’humour ! – qu’Alexandra a pu accéder à une forme d’éternité.
Laurent Vissière
Le monde est une charogne et ceux qui s'y attachent sont des chiens !
page 73
... Et au féminisme ! Cette rencontre inoubliable redonne à Alexandra l'espoir de faire rimer enfin sa vie avec "liberté" !
Marche comme ton cœur te mène et selon le regard de tes yeux
C'est la douleur et la souffrance, tortue, qui font la trempe des hommes dignes de ce nom.