Lecture interressante, ce petit recueil.
Ces quatre lettres ont été publiées par le journal clandestin "Combat" dans lequel Camus écrivait des chroniques pendant l'occupation.
Ces lettres sont en réalité écrites à un "ami allemand" imaginaire. On peut penser qu'il entend par là l'Allemagne qui a été amie de la France avant d'être son ennemie et qui pourra le devenir à nouveau après
la chute d'Hitler. Dès 1943, date de la première lettre, la défaite de l'Allemagne ne fait aucun doute pour le combattant qu'il est.
On peut trouver surprenant de sa part qu'il porte si haut les valeurs de la France, alors qu'il déteste les valeurs nationalistes, mais face à la barbarie nazie, il me semble qu'il pense surtout à lui-même et à tous les engagés dans la résistance.
On ressent profondément à cette lecture, comme cela a dû être difficile à
Albert Camus, pacifiste convaincu, de rentrer en guerre et de cautionner des actes violents même si c'était pour lui l'Humaniste, Résister contre l'animalité fasciste.