Et qu’appellerais je éternité sinon ce qui continuera après ma mort ?
Un écrivain écrit en grande partie pour être lu (ceux qui disent le contraire, admirons-les, mais ne les croyons pas).
Ce n'est plus à coups de marteau que l'Europe philosophe, mais à coups de canon.
Non, décidément, n'allez pas là-bas si vous vous sentez le cœur tiède, et si votre âme est une bête pauvre ! Mais, pour ceux qui connaissent les déchirements du oui et du non, de midi et des minuits, de la révolte et de l'amour, pour ceux enfin qui aiment les bûchers devant la mer, il y a, là-bas, une flamme qui les attend.
Les conquérants, on le voit, sont quelquefois mélancoliques. Il faut bien payer un peu le prix de tant de vaine gloire. Mais ce qui était vrai, il y a cent ans, pour le sabre, ne l'est plus autant, aujourd'hui, pour le tank. Les conquérants ont marqué des points et le morne silence des lieux sans esprit s'est établi pendant des années sur une Europe déchirée.
J'ai grandi dans la mer, la pauvreté m'a été fastueuse, puis j'ai perdu la mer, tous les luxes alors m'ont paru gris, la misère intolérable.
Car il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer.
Beaucoup, en effet, affectent l'amour de vivre pour éluder l'amour lui-même. On s'essaie à jouer et à "faire des expériences". Mais c'est une vue de l'esprit. Il faut une rare vocation pour être un jouisseur. La vie d'un homme s'accomplit sans le secours de son esprit, avec ses reculs et ses avances, à la fois sa solitude et ses présences.
Le vent a Djemila
« Il y a des lieux où meurt l’esprit pour que naisse une vérité qui est sa négation même »
« Toute mon horreur de mourir tient dans ma jalousie de vivre »
Noces a Tipasa
« ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver sa mesure profonde »
« Je comprend ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. Il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. Étreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer »
« j’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme »