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Citations sur Sommeil de personne : journal 2001 (5)

Cependant le principal mérite de Houellebecq n'est pas là. Si on le lit avec entrain, c'est qu'on est convaincu presque d'emblée qu'on n'a pas affaire, pour une fois, à la pistrouille idéologique coutumière. Voilà quelqu'un qui (...) en tous cas ne se plie pas à ces exigences de la bien-pensance qui rendent illisibles la plupart des livres qui paraissent aujourd'hui, surtout les romans. On a enfin l'impression avec lui, de quelqu'un qui parle du monde comme il est, sans soumettre son regard, préalablement, aux exigences de la religion d'état médiatique. Il ne croit rien de ce qu'il faut croire pour avoir la paix, il ne dit rien de ce qu'il faut dire pour être aimé - ce que nonobstant il vend trois cent mille exemplaires de ses ouvrages et il est adulé par la critique : on peut dire qu'il est plus doué que moi !

p. 439
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Dans quel insupportable charabia s'expriment la plupart des artistes ! Ils n'ont pas de syntaxe, ils font à chaque ligne des fautes d'orthographe épouvantables, mais leur style n'est pas du tout celui de certains peintres incultes du passé, que leur défaut de grammaire et de vernis social n'empêchait pas d'avoir du génie, quelquefois même dans leurs lettres... Ces messieurs d'aujourd'hui maîtrisent parfaitement, au contraire, le sabir administrativo-idéologique et conceptuel qui a cours entre les bureaux culturels, la critique et, semble-t-il, les ateliers eux-mêmes... le tout baignant dans la glu bien-pensiste qu'on imagine, et qu'ils ont dû apprendre comme la plus naturelle à toute candidature : on jurerait que l'art n'a jamais eu d'autre fonction que de "créer du lien social".

pp. 313-314
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... l'incorrection idéologique est un facteur, sinon de qualité littéraire à proprement parler, du moins de satisfaction et de jouissance pour le lecteur. Je crois qu'elle est un élément du style. Car tous ces écrivains dégoulinants de conformité idéologique, qui pensent tout ce qu'il faut penser au moment où il faut le penser, on est bien obligé de reconnaître qu'ils sont avant tout tuants d'ennui et de platitude. Le style, c'est écrire contre. Tous ces champions de l'avec écrivent comme des savates, et ce n'est pas un hasard.

p. 2219
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Le paysage est très vaste, certes, mais en soi il n'a rien de bien extraordinaire. Surtout il est blessé de toute part. je l'ai déjà noté : on le voit commercer à se dépouiller de son caractère de campagne, qui seul nous avait attaché à lui, pour revêtir les premières défroques de son nouveau rôle de banlieue, infiniment moins séduisant. Nous voilà contraint d'aimer ce que nous pouvons, en circonvenant notre regard, en le menant la bride serrée, en le cantonnant à quelques lieux sûrs : ce coin de parc, ce morceau de rivière, cette ruine dans le soleil. Se contenter de cela, sans doute est-ce la sagesse - on nous le répète assez. Mais cette sagesse aussi est une ruine.

p. 149
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La "transgression", l'imbécile "transgression", cet hommage des esclaves à leur maître, des croyants au dieu qu'ils récusent et des anarchistes à la loi..."

p. 464
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