Les morts et le passé sont en nous, il faut les écouter si on veut continuer à vivre, à sentir, à vibrer. Je les ai retrouvés là-bas. L’Algérie m’a rendu la douleur, celle des nouveau-nés au sortir de leur mère. Les parfums de nos vies sont les mots d’amour de nos morts.
Dans la vie, Marc, il y a la naissance puis la reconnaissance… Le but de la vie, c’est la reconnaissance. Moi, ma vie n’aura servi à rien.
Les bons souvenirs font plus mal que les mauvais !
Difficile d’être objective quand on a tant de rancœur accumulée.
L’Espagne est devenue européenne et riche, l’Algérie aurait pu l’être, ses enfants ne se jetteraient pas comme cette femme aux pieds des Occidentaux. Il n’y aurait pas de harraga.
Un monde, mon monde, s’est effondré. Je voulais qu’il change, qu’il évolue, non pas qu’il disparaisse. Que les injustices soient réparées et non remplacées par d’autres.
Peut-on faire l’amour avec un corps qui ne s’émeut plus ?
C’est l’histoire d’une jeune femme aux prises avec l’histoire, qui est broyée par elle. Louise, ma tante, va jusqu’au bout de ses convictions. Par amour, elle renie ses racines puis se rend compte qu’on ne peut le faire impunément…
Patricia lâche ma main et prend la parole :
-C’est plus que ça, c’est une histoire d’amour trahi… une histoire d’amour et de haine entre un homme et une femme, entre une femme et sa terre, entre l’Algérie et la France… l’histoire de la colonisation et de la décolonisation au travers de plusieurs destins, l’Histoire avec un grand H écrite avec le sang des personnages
La vie, c'est la liberté : la liberté de croire, de voir, d'entendre et d'aimer sans contraintes, dans le respect d soi et des autres.
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L’Algérie est une blessure qu’on ne veut plus nommer… nos parents l’ont repoussée loin dans l’inconscient, aux frontières du souvenir. Nord d’Afrique, explicite et vague à la fois, exprime ce refoulement.