Colombie, années 90. Un petit village est pris d'assaut par les guerilleros qui viennent réquisitionner les hommes du village pour grossir leurs troupes.
Les femmes se retrouvent donc orphelines de maris, de fils, de pères... et doivent survivre, voire vivre !
Les débuts sont plus qu'anarchiques, pas d'organisation, un village en déperdition totale rythmé par le deuil puis... doucement, certaines de ces femmes vont vouloir reprendre les choses en main par sursaut d'orgueil et par amour pour leur village.
Et l'auteur nous emmène alors dans une fable teintée d'humour, d'émotion et de gravité...
Mon avis : L'auteur m'a baladée grâce à ce roman à travers tout un tas d'émotions qui ne semblent jamais être laissées au hasard.
On navigue entre le désespoir de ces femmes, victimes de la guerre à leur manière, l'humour poussé à son extrême [les femmes mettront en place un système de décompte du temps spécifiquement féminin et tout à fait loufoque... mais qui tient la route !], l'amour à tout prix, peu importe comment, peu importe avec qui...
je dirais que le mot d'ordre de cette histoire est "loufoque". Cependant, l'auteur maîtrise parfaitement son histoire de bout en bout et tout reste crédible.
Au-delà de l'histoire de ce village, le roman est ponctué de chroniques de combattants qu'ils soient guerilleros ou paramilitaires où l'on comprend qu'il n'y a pas d'ennemis, d'attaquants, juste des hommes qui veulent retrouver leurs femmes, leurs enfants, leur travail, leurs terres, et leur quotidien, peu importe qui gagne ou qui perd !
En bref, un joli conte drôle, émouvant, très bien écrit, très bien mené où je me suis laissée embarquée malgré la "loufoquerie" ambiante.
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C'est un portrait très vivant et haut en couleur d'un village à l'écart du monde. On est totalement hors du temps, de très rares références sur des personnes connues ou des objets rappellent que l'histoire se déroule à notre époque. L'état de désolation et de solitude du village et de ses habitantes disparaît après plusieurs efforts de transformation (car elles n'y parviennent pas sans mal, il y a de la résistance, des maladresses...) pour laisser place à une communauté où doivent régner partage et bien-être de toutes.
L'auteur déploie tous ses talents pour doter ses personnages de traits de caractère originaux et fantaisistes, et d'un passé parfois révélateur raconté à travers des tranches de vie drôles ou émouvantes.
N"hésitez pas à vous plonger dans la lecture de ce roman où les femmes inventent un monde. Quand l'homme apparaît c'est pour nous parler de violence, car l'histoire de ce village de femmes est entrecoupé de chapitres consacrés à des guérilleros, des militaires, qui décrivent des scènes de guerre, de cruauté, de malheurs. Heureusement que ces chapitres sont brefs car on a qu'une hâte, c'est retrouver ces femmes !
Voilà, c'est cocasse sans être trop loufoque, ce qui était ma crainte à l'ouverture de ce livre. Souhaitons à cette petite société des échelles et des échelles de bonheur !
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Mariquita, Colombie, un village ravagé par les guerilleros, emportant ou tuant tous les hommes. Et que reste-t'il ? Des veuves, des célibataires, qui après un temps de famine, de manque, vont s'organiser entre elles.
Roman burlesque ou fable, ce premier roman fait la part belle aux femmes, à leur pouvoir de résilience. Rosalba, les soeurs Morales, Francisca et les autres ont chacune des particularités, qui unies entre elles vont permettre de créer un village autonome.
Bien joli tout cela, mais quid de la suite ? Si pas d'homme, pas de reproduction possible. Rosalba, proclamée maire, va tenter de trouver la solution au problème, de manière assez farfelue, mais son plan échouera.
Le salut éventuel ne viendra qu'en fin de roman, lorsque certains des disparus reviennent au village. Mais ils ne seront plus jamais acceptés comme auparavant, loi des femmes oblige !
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Belle découverte que ce livre. le talent de l'auteur est d'avoir su conjuguer le drame et le burlesque. Quelles femmes nous avons là ! Courageuses ET téméraires, fragiles et fortes. Elles prennent leur tragique destin en main malgré tous les obstacles et se construisent une nouvelle vie sans hommes.
Roman baroque et foisonnant, je recommande vivement ce livre.
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J'ai ADORE !!! L'histoire d'un village isolé privé d'homme à cause de la guerre en Colombie. C'est très bien écrit, très drôle. Des personnages de femmes excessives, au ridicule attachant. Super ! Août 2008.
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Je suis en train de le lire et j'avoue que je passe un excellent moment .
C'est assez long à lire tellement il y a de portraits plus truculents les uns que les autres.
Vivement ce soir pour retrouver ce village incroyable et la suite de la galerie de portraits ! !
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L'histoire : Mariquita est une petite ville perdue de Colombie où la vie s'écoule plus ou moins tranquillement jusqu'au jour où les guérilleros décident d'emmener de force tous les hommes du village. Toutes ces épouses se retrouvent désormais seules et les célibataires voient d'un coup toutes leurs chances de mariage s'envoler. Que faire puisque personne ne fait rien pour elles? Se prendre en main. Avec plus ou moins de succès et des idées plus ou moins réussies; de ces villageoises émergent des personnages haut en couleur et les 3 survivants masculins du village ne vont pas pouvoir faire grand chose contre les idées parfois saugrenues de ces femmes. Mais peu à peu une véritable organisation va voir le jour et finalement le village va s'appercevoir que oui il peut survivre sans hommes.
Verdict : depuis un moment je n'avais pas ressenti quelque chose pour une livre mais celui ci fut une belle découverte à défaut d'être un coup de coeur.
Le village est déserté par les hommes. Que faire? La famine guette, la pauvreté s'amplifie, le sevrage d'êtres masculins n'est pas si simple pour tout le monde. Mais quelques unes de ces femmes veulent prendre le village en main comme Rosalba qui s'auto proclame maire et décide de réformes plus ou moins bien accueillies. Mais c'est un début. Et puis comment régler le problème du renouvellement des générations? Il reste au village, Julio devenu Julia lors de l'arrivée des guérilleros et qui refuse depuis de s'habiller autrement qu'en fille et de parler. Santiago mais Santiago est amoureux fou de Pablo qui lui aussi est parti. Et enfin le prêtre, qui pour le "bien" de la communauté décide de se défroquer temporairement. Mais c'est loin d'être un succès. Tous commes les réformes du maire d'ailleurs. Jusqu'au jour où peu à peu toutes prennent conscience de la possibilité de vivre ensemble et de créer une communauté.
L'auteur nous plonge dans une jolie utopie narrée par les différentes protagonistes du village. de nombreux portraits sont faits des habitantes qui se découvrent une fois les hommes disparus. Les situations comiques sont nombreuses et l'auteur essaye de ne pas "enliser" le récit en l'entrecoupant de chapitres très brefs narrés eux pas les hommes, paramilitaires ou guérilleros racontant l'horreur de leur quotidien. Bien que j'ai trouvé que la fin était un peu décevante mais je pense que le récit s'essouflait, j'ai beaucoup souri devant les situations rencontrées, les solutions trouvées, les disputes, les amourettes ou plus qui s'instaurent. Et finalement la mise en place d'une véritable communauté d'entraide où chacune a sa place, son rôle et son métier. Il faut préciser que l'histoire se passe sur des années pour mieux comprendre l'évolution du village et de chaque personnage qu'on découvre à travers soit le chapitre qui lui est dédie soit les yeux des autres personnages. Je ne connais pas du tout la Colombie donc je ne peux juger du côté réaliste ou pas de la vie quotidienne; je l'ai pris comme une fiction mais tout en reconnaissant la dure réalité du contexte militaire qui oppose paramilitaire et guérilleros. Des personnages donc haut en couleur et à découvrir
Un excellent roman que j'ai beaucoup apprécié et que je n'hésiterais pas à recommander donc.
Livre lu dans le cadre du Prix des lecteurs 2010.
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