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3,68

sur 270 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1992, Mariquita, quelque part au fin fond d'une Colombie ravagée par une interminable guerre civile. Un beau matin, un groupe de guérilleros déboule dans le village et en réquisitionne tous les hommes, laissant femmes, enfants et curé sans autre choix que de se prendre en mains pour réorganiser la vie du village. Qui d'autre que Rosalba, veuve du brigadier, semble la plus apte à prendre le commandement des opérations ? Elle est peut-être la seule à le croire, la seule à y croire, toujours est-il que la voilà qui occupe la mairie et passe le temps à établir des listes de choses prioritaires, des listes de choses importantes, des listes de listes… Pleine de bonnes intentions et d'imagination mais dépourvue de sens pratique, Rosalba n'en finit plus d'imposer ses décrets absurdes et inefficaces, voire carrément désastreux. Peu à peu cependant, et au prix de quelques drames, le village remontera la pente…
L'histoire est racontée dans la veine du réalisme magique cher aux auteurs latino-américains (bien que James Cañon ait écrit son roman en anglais), le ton est donc à l'humour baroque, avec une galerie de personnages plus extravagants les uns que les autres.
Et pourtant les événements et le contexte général sont loin d'être roses : après le départ des hommes, le village vit des heures noires de faim, de misère et d'isolement du reste du monde. Reste du monde d'ailleurs particulièrement hostile, comme le montrent les courts chapitres intercalés dans le récit principal. Ce sont des témoignages d'hommes, qui côtoient de près la guerre civile : reporter américain, enfant-soldat, guérillero, paysan, paramilitaire ou officier régulier. Leur témoignage est chaque fois purement descriptif, clinique, dépourvu d'émotions, d'autant plus terrible et glaçant.
Le sort des veuves est narré avec beaucoup plus de comique, n'empêche, parfois on rit pour ne pas pleurer…
Avec cette fable politico-écologique, l'auteur tourne en ridicule les dictatures fantoches (de droite et de gauche). Voici Rosalba qui parle : « Je me fiche de savoir ce qui est éthique ou pas ! Je n'ai pas accompli une seule chose dans ma vie sans avoir à mentir ou tricher un peu. (…) Chaque fois que j'ai essayé de faire quelque chose d'une façon correcte, j'ai échoué lamentablement. J'essaie d'être honnête avec tout le monde et de mener une vie fondée sur d'authentiques principes moraux, mais je ne peux pas ».
Les hommes aussi (ou un certain type d'hommes…) en prennent pour leur grade. Sans pour autant que le livre puisse être qualifié de féministe, puisqu'il faut bien admettre à la fin qu'on ne peut se passer d'eux, pourvu que ce soit sur pied d'égalité.
Mais surtout, le roman veut rendre hommage aux femmes (le livre est dédié « à toutes les femmes de la terre »). Encore Rosalba : « Les femmes étaient idéalistes et romantiques par nature, et même si les hommes avaient toujours vu ces caractéristiques comme des défauts, peut-être était-il temps pour les femmes de les honorer comme des qualités féminines uniques et d'en faire usage dans leur vie quotidienne ».
Conclusion : belle histoire, facile à lire, captivante, finalement plus optimiste que triste.
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À Mariquita, petit village perdu de la Colombie, les hommes ont disparu un matin de 1992. Les guérilleros communistes sont venus et les ont emmenés. Désormais, le village ne compte que des veuves, des vraies et des veuves de fait, privées d'époux. « Son Mariquita chéri s'était mué en un village de veuves dans un pays d'hommes. » (p. 33) le gouvernement n'entend pas les demandes répétées des femmes et le village tombe lentement dans l'oubli, comme effacé des cartes et du temps. D'hommes, il ne reste que le prêtre et un adolescent que sa mère a déguisé en fille pour le soustraire aux guérillos.

Après des années de déréliction, la veuve Rosalba décide de reprendre en main le village. La voici maire de la collectivité et bien décidée à rendre sa prospérité à Mariquita, à la force de ses bras et de ceux de ses compagnes. « Il n'existait rien de tel que le sexe faible. Les femmes étaient faites de chair et de sang, exactement comme les hommes. Une femme qui avait ses deux pieds plantés là où ils devaient l'être pouvait travailler comme un homme, ou même mieux. » (p. 68) Même si le manque d'hommes – le manque de l'homme – se fait cruellement ressentir, Mariquita relève la tête et reprend vie. La préoccupation première de Rosalba est de pérenniser l'espèce. C'est alors que le padre Rafael propose le noble sacrifice de sa personne pour repeupler le village. Mais cette tentative, comme celles qui suivront pour repeupler le village, est vouée à l'échec. Il y a comme une malédiction sur Mariquita : les hommes n'y reviendront qu'à une certaine condition…

Peu à peu, la notion du temps s'efface et personne ne sait plus le mesurer. Pour contrer ce lent effacement dans le temps, Rosalba met en place un calendrier parfaitement féminin qui sera la base du futur de Mariquita et de ses habitants. « Bien sûr que nous avons un avenir. Qu'il soit bon ou mauvais, c'est une autre affaire. » (p. 315) Finalement, le destin du village est lié à un accomplissement suprême, à une transformation totale pour atteindre un état à la fois autarcique et pacifié.

Chaque fin de chapitre est consacrée au portrait d'un homme, guérillero ou paramilitaire colombien. En matière de femme, je ne vous ai parlé que de Rosalba, mais vous serez aussi séduits par Orquidea, Gardenia, Magnolia, Emilia et leurs concitoyennes. Chacune d'elles se révèle loin de l'homme et de ses diktats. Il n'est pas question d'amazones et de féminisme brutal, mais d'une féminité qui prend toute la place, d'abord parce qu'elle y est contrainte, puis parce qu'elle embrasse à pleines paumes un destin sans les hommes.

James Canon se réclame de Gabriel Garcia Marquez et son roman n'est pas sans rappeler Cent ans de solitude et ses méandres familiaux et temporels. Mariquita est un village oublié qui arrache son autonomie et sa survie au néant et au désordre. Entre réalisme magique et féminisme loufoque, ce roman est drôle, grave et nourri d'intertextualité. Cette utopie de doux (douces ?) dingues n'est pas d'une originalité renversante, car elle rappelle trop de monuments littéraires sud-américains, mais elle offre un divertissement plaisant, où la cocasserie est férocement tendre et diablement féminine.
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Après le très bon roman de J.G Vasquez " le bruit des choses qui tombent" j'avais envie d'une autre promenade en Colombie, plus légère et pourquoi pas plus folklorique. La superbe couverture de Botero (du moins je pense car cela n'est pas précisé) m'a invitée à entrer " Dans la ville des veuves intrépides".
Aucun regret même si ce roman n'est pas "que léger" ! Il est construit un peu comme un conte philosophique car il nous raconte comment la petite ville de Mariquita va devoir faire avec un nouveau paradigme, celui d'un monde sans homme depuis que les guérilleros les ont tous enrôlés de force en 1992. Tous les sujets de société sont abordés avec humour, sarcasme, parodie mais aussi tendresse: la démocratie, l'instruction, la sexualité, la religion, l'autoritarisme, l'homosexualité, le travail etc. Rosalba est désignée maire de la commune. Très fière de cette mission elle s'y acharne avec force mais pas toujours avec bon sens ni respect. Elle devra beaucoup cheminer et essuyer bien des déboires avant de parvenir à créer une communauté égalitaire, solidaire, écologiste et prospère. Je ne veux pas dévoiler comment elle y parvient pour préserver tout le plaisir des futurs lecteurs mais plusieurs notions m'ont beaucoup plu, comme l'abandon du "concept masculin traditionnel du temps, dans lequel celui ci est tout entier tourné vers la productivité..." et la création du calendrier féminin.Les portraits de ces veuves sont magnifiques et me font regretter de ne pas être metteur en scène ! Entre chaque chapitre qui compose l'épopée de ces femmes, James Canon insère des minis témoignages de guérilleros, de para-militaires (fictifs). Ces morceaux de vie viennent rompre avec la fantaisie et les frasques des veuves de Mariquita en replongeant le lecteur dans la réalité violente, parfois insoutenable de cette "guerre". C'est en cela que ce roman n'est pas si léger qu'il y paraît. J'ai pu parfois trouver quelques longueurs mais plus ma lecture avançait et plus elle me plaisait.
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C'est un roman dont on ne peut sortir qu'une fois la dernière page avalée. C'est truculent, plein de vie et d'un réalisme frôlant souvent l'impudeur! Ces femmes qui se retrouvent seules après l'enlèvement de leurs hommes s'organisent tant bien que mal pour survivre dans un village dont les seules ressources sont la culture et l'élevage. Mais les relations entre femmes ne sont pas toujours simples et la sensualité est à fleur des peaux bronzées...
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Dans un pays troublé par la guerre civile, les femmes se retrouvent seules, tous les hommes ayant été tués ou enrôlés de force par les guérilleros. Pendant seize ans, elles vont s'organiser, constituer une société nouvelle.

Burlesque, cocasse, extravagant, absurde, délirant….. Quel livre ! Quel auteur !
Certes, c'est long, presque 500 pages, mais c'est écrit de telle manière qu'on ne trouve jamais le temps long.

Chaque chapitre est un long portrait d'une femme de Mariquita.avec en toile de fond l'évolution de la vie à Mariquita et la violence et la désolation amenées par la guerre civile.
Ces longs chapitres sur Maraquita sont séparés par des chapitres de 2 pages nous renseignant sur ce qui se passe dans le pays par de cours récits de guérilleros, de soldats d'Etat ou de paramilitaires.
Chaque chapitre peut constituer une histoire indépendante, et le tour de force de ce livre et de les lier toutes, avec cohérence, si bien qu'on n'est jamais perdu dans cette foule de personnages.
Jusqu'au bout, tout se tient, tout est soigné.

Chaque portrait est désopilant. Les filles Morales, Orquidea, Gardenia et Magnolia, la femme du brigadier, Rosalba, la tenancière du bordel, Dona Emilia, la femme du barbier, Francisac Viuda de Gomez, et aussi Virgelina Saavedera, Santiago et Pablo, amoureux depuis l'enfance, et Vietnam Calderon, Hochiminh, Che Lopez et Trostsky, les quatre garçons assassinés par le padre Rafael…..
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Dans la Colombie meurtrie par la guerre civile, des femmes isolées dans leur village se prennent en charge pour pour ne pas dépérir. Il ne leur manque rien sauf la possibilité d'une descendance et donc d'un avenir...
Pour son premier roman, James Canon frappe juste. C'est très plaisant à lire, c'est dépaysant, ça questionne sur l'organisation de la société et c'est cocasse.
J ai aimé le clin d'oeil à GG Marquez.
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A Mariquita, tout allait bien avant que les guérilleros débarquent et réquisitionnent tous les hommes et garçons de plus de douze ans de la ville. La ville se trouve alors peuplée seulement de femmes et d'enfants. A travers quelques épisodes de la vie citadine, on découvre comment ces femmes vont vivre...

Je ne m'attendais pas à ce genre de narration, je ne suis pas arrivée à savoir combien de temps s'était écoulé depuis que les hommes étaient partis. A part ça, j'ai beaucoup apprécié ses épisodes entrecoupés par les histoires des combattants pour nous rappeler que la guerre est bien là et contrebalancer son humour sur la vie pratiquement féminine de la ville. Certains moments m'ont moins touchés mais j'ai beaucoup aimé l'humour de l'auteur malgré la situation difficile. J'ai bien apprécié les moments surréalistes ou légèrement absurdes. L'auteur réussit bien à faire passer des messages de tolérance, de partage... Un bon moment malgré le sujet.
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A Mariquita, un petit village de Colombie, les hommes ont un jour disparu. Les guérilleros de passage les ont en effet enrôlés de force et arrachés à leurs femmes. Démunie de toute virilité, la bourgade peine à subvenir aux besoins de ses habitants et les conflits émergent. Alors que la "Casa Emilia", bordel de la ville, cherche sa clientèle dans les villages alentours, de jeunes filles célibataires en mal de mâles s'offrent aux premiers venus... Rosalba, veuve du brigadier, s'autoproclame maire du village et le Padre Rafael, rescapé de la rafle, propose de lancer une campagne de procréation. Mais peu à peu pourtant, les femmes vont réussir à s'organiser, à se libérer du joug masculin et d'un mode de pensée misogyne. Elles trouveront leur propre fonctionnement en communauté, au rythme d'un temps féminin et où la notion de partage remplace celle de productivité...

Ce roman se découpe en chapitres, certains décrivant une femme du village et son histoire et d'autres, plus courts, racontant un passage de la vie des guérilleros, des paramilitaires ou des soldats du pays. le tragique historique se mêle donc à la fable burlesque et au fil des pages les liens se tissent entre tous ces destins.

Il est difficile de décrire ce livre tant il est désopilant et sort des cadres habituels (en tous cas de ceux de la littérature nord-américaine et européenne, que je connais mieux). La force de son propos est sûrement dans l'humour presque omniprésent, qui accentue le tragique de la guérillera. Et puis surtout, cette fable, presque farce, ces femmes qui finiront par vivre ensemble nues et en partageant les ressources de chacune, est magnifique par son absurdité et son affranchissement des notions de virilité, de pouvoir et même du temps futur.

J'ai trouvé quelques longueurs dans la mise en place de communauté et les difficultés que rencontrent les femmes avant de réussir à s'organiser, mais les descriptions finales valent l'attente, vraiment !

Très surprenant, drôle et émouvant, ce roman est à découvrir !

Céline



Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Onirique, poétique, magnifique... Quel serait le meilleur adjectif pour ce voyage dans le temps et l'espace ?
Mariquita, petit village colombien, est un jour attaqué par des guérilleros qui enrôlent de force (et tuent ceux qui refusent) tous les hommes du village. Les femmes se retrouvent seules à bord et doivent réorganiser leur société et repenser leur manière de fonctionner...
Je n'aime pas spoiler les bouquins donc je n'en dis pas plus. Mais j'ai fortement pensé au réalisme magique cher à Garcia Marquez tout au long de ma lecture. Les chapitres concernant les habitantes du village alternent avec ceux racontant la guerre paramilitaires/guérilleros dans le reste du pays. Et vers la fin, certains chapitres sont entièrement dédiés aux pensées et émotions d'une personne en particulier : c'est là que la magie opère.
On lit le livre d'une traite : du suspense (les hommes vont-ils revenir au village ?), de l'humour (les insultes truculentes ou certaines descriptions des vieilles dames et leur "moustache soyeuse" sont à hurler de rire), de l'amour (ben oui, plus aucun homme pendant des années, les femmes vont parfois virer leur cuti), et de belles réflexions sur les notions de pouvoir et de démocratie. Une des mes bouquins préférés ces derniers temps...
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une histoire passionnante, sans temps mort, difficile de le lâcher avant la fin.

Après le départ des hommes, enlevés ou tués par les guérilleros, reste au village :
37 veuves
44 vieilles filles,
10 adolescentes,
5 enfants,
Julia (Julio) Morales
Santiago Marin, l'Autre veuve
et le prêtre
La vie s'organise peu à peu et le plus grand problème est la survie du village. Plus d'hommes veux dire aussi plus d'enfants et les femmes vont s'éteindre.

Le prêtre suggère un plan de repeuplement que "dieu" lui a inspiré. Sans grand enthousiasme le maire et les autres femmes acceptent la proposition et monsieur le curé, rend visite tous les soir à 8h00 à ses dames... seulement, inspiré ou pas par "dieu" aucune des femmes ne parvient à enfanter, monsieur le curé est stérile.

Madame le Maire tourne donc ses regards vers les 4 adolescents masculins âges d'une quinzaine d'année. Seulement une catastrophe survient, aucun des quatre n'est en mesure d'être opérationnel (l'un voit des seins lui pousser, l'autre voit son pénis tomber, un autre voit "ses" règles arriver...). L'infirmière du village les déclares atteint d'une maladie contagieuse, et les met en quarantaine sous bonne garde.

Sous prétexte de leur apporter la sainte Eucharistie, le padre va leur rendre visite et les empoisonnent. Les femmes ulcérées, chasse l'horrible bonhomme.
Ces dames prennent conscience que le village est condamné à mourir avec la dernière d'entre elle, dans le silence et la solitude. de doux liens se tissent entre elles, des couples se forment, une certaine forme de bonheur enfin.
Un malheur ne venant jamais seul, voilà que l'horloge du village s'arrête... et le temps disparaît du village... tout comme les vêtements, usés.

Le maire et l'institutrice décide de créer un nouveau système de temps, un temps féminin pour n village de femmes, n'ayant rien de commun avec le monde d'autrefois, le monde des hommes. Et le village revit...

...jusqu'au jour ou un homme apparaît brusquement... un journaliste américain, grand et blond. Madame le Maire se prend a espérer de nouveau des naissances... mais les villageoise ne sont pas d'accord, elles veulent des enfants qui leur ressemble, bronzés, bruns comme des indiens. Et puis, un tendre sentiment entre Julia (Julio) Morales et l'étranger, viennent faire abandonner cette idée. Tous deux quittent donc le village.

Grace à la nouvelle organisation (tous les biens sont mis en commun) les veuves entreprennent de se créer une économie. le village redevient florissant et la vie semble vouloir se dérouler sans heurt en toute harmonie jusqu'à l'endormissement du village...

Mais bientôt, en pleine nuit, les femmes sont réveillée brusquement par des bruits de pas... quatre silhouettes sont sur la place... quatre hommes qui ont déserté soit des guérilléros, soit de l'armée, soit des paramilitaires... et ses quatre hommes sont les hommes enlevés jadis.

Contentes ces dames ? la mère qui retrouve son fils, oui, mais pas vraiment celle qui retrouve son mari, une brute autoritaire, alors qu'elle vit tendrement avec son amante.

Que va-t-il se passer ? pour le savoir il vous faudra lire le livre. Mais la fin est assez originale.
Lien : http://mazel-au-fil-des-livr..
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