La Colombie vit une période difficile, les hommes et ados à compter de 12 ans sont réquisitionnés pour entrer dans l'armée. Quiconque refuse se retrouvera percé d'une balle.
Dans un village de 93 âmes, les femmes vont prendre le pouvoir ou plutôt vont changer leur mode de vie. Sans homme, il va falloir penser à la survie de l'espèce, plusieurs possibilités s'ouvrent à elles, soit attendre que les plus jeunes atteignent 15 ans et puissent participer activement à la sauvegarde de la communauté, soit profiter du don du prêtre, ce dernier étant enclin à faire abstraction de son voeu de chasteté pour le bien de tous, évidemment.
Une construction assez étrange, avec une première partie assez longue, lente et plutôt vide. La deuxième partie avec la prise de conscience des femmes relève légèrement la note du livre.
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La ville des veuves intrépides est l'histoire d'un village dont tous les hommes disparaissent du jour au lendemain, enrôlés de force par la guérilla. L'auteur raconte comment les femmes organisent la survie du village, y compris leurs tentatives pour assurer une descendance. le récit est parfois un peu loufoque, les personnages, telle la maire du village, sont truculents, mais très attachants.
L'auteur aborde régulièrement la situation politique de la Colombie en donnant la parole alternativement aux paramilitaires et aux guérilleros. On s'aperçoit que ces deux groupes qui se livrent une guerre sans merci sont en fait proches l'un de l'autre et partagent un même quotidien de galère et de violence. La guérilla dénonce les exactions de l'armée, mais ne se comporte pas mieux avec la population. Cette partie montre bien le drame que la Colombie a subi pendant des décennies.
J'ai bien aimé les passages sur les militaires, où l'on voit bien la stupidité de ces combats sans fin qui ont ensanglanté la Colombie. J'ai bien aimé le récit principal, en l'occurrence la vie des femmes et la manière dont elles s'organisent, raconté sur un ton humoristique même lorsque le récit est tragique. Par contre la longueur du récit ne se justifie pas, et la plaisante surprise du début s'émousse lorsqu'on atteint la moitié du livre. Dommage, ça gâche un peu le plaisir de la lecture.
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Dans le village colombien de Mariquita, au milieu de la jungle, l'ensemble des hommes a été soit réquisitionné par les guérilleros, soit tué. Les femmes doivent apprendre à survivre seules. Après quelques temps d'anarchie, elles vont créer leur propre communauté, avec leur propres règles et reprendre les rênes de leur village.
Dans la veine des romans sud-américains, avec leur galerie de personnages extravagants, cette histoire est racontée sur le ton de l'humour. Et mieux vaut en rire que pleurer ! Certains passages dépeignant les hommes à la guerre sont franchement tristes et tranchent avec le loufoque de la vie à Mariquita. Malgré quelques longueurs, ce roman burlesque au ton féministe est plus profond qu'il n'y parait et pose des questions éthique et écologique. Peut-on vivre sans les hommes ? Comment préserver ses maigres ressources en environnement hostile? Que faire si les hommes reviennent? Il dénonce également les dictatures et prône la tolérance et l'amour pour tous et toutes. Un roman facile à lire et optimiste, que l'auteur a dédié à toutes les femmes sur terre !
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Cette histoire se passe à Mariquita, petite ville de Colombie. Alors que les hommes du village sont partis, recrutés par les guerilleros, les femmes peu à peu reprennent leur village en mains. Elles y créent un système de gouvernement communitaliste (j'aime bien ce mot !). C'est une histoire hors du temps, un peu utopique. Un essai de vie communautaire. Livre pas toujours facile à lire, des chapitres longs, mais on a envie d'aller jusqu'au bout. Bon ! Sans plus !
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Malgré une idée intéressante j'ai eu du mal à entrer dans ce livre. Peut-être du fait de sa construction, de l'intrigue qui s'étale sur 16 ans ou la multiplication des personnages. Comme je devais le lire dans le cadre d'un cercle de lecture j'étais curieuse de l'avis de ceux qui l'avaient lu. Et là ce fut un enthousiasme général pour cet ouvrage. Ils ont adoré. Alors je me suis dit que peut-être j'étais passée à côté d'une pépite. Je me suis replongée dans sa lecture avec un regard nouveau et je me suis mise à m'attacher à tous ces personnages et à leur vie. Même si je reste un peu sur ma position initiale c'est un bel ouvrage. Un village reculé, qui vit replié sur lui même et qui cherche après la disparition des hommes à vivre quand même. Des valeurs sont véhiculées comme le partage des biens entre pauvres et riche. L'argent ne fait pas le bonheur si on n'a personne avec qui le partager. Ces femmes s'inventent une sorte de communauté à part, basée sur les fondements du communisme en quelque sorte. Alors au début les plus riches sont réticentes à partager leur bien, elles cherchent même à fuir mais à ce moment là on leur demande si elles seront plus heureuses ailleurs, que c'est une utopie de croire que la fuite va résoudre les problèmes. J'ai pu avoir aussi l'impression d'être dans un kibboutz, tout est collectivisé et les tâches sont réparties entre tous, les repas sont pris dans des cantines réservées à cet effet. Chacun apportant sa contribution à la communauté. La notion de temps aussi est revisité et modifié. La question de la nudité aussi est interrogée. Enfin l'homosexualité est vu sous un angle différent, normal. Ce sont les sentiments qui s'expriment et peu importe avec qui, qui ce soit un homme ou une femme, l'important est de compter dans le regard d e l'autre.
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Je commence la lecture, m'attendant à un livre drôle et décalé. Au fil des pages, je découvre quantité de meurtres, de scènes de torture, de viols, de situations de guerre civile et de misère plus pathétiques et noires les unes que les autres. du coup j'avais laissé le livre de côté. Une amie, le voyant traîner chez moi, me le demande à prêter. Je me décide quand même à le finir avant. Et c'est la découverte de la seconde moitié du livre, dans laquelle les veuves parviennent enfin à sortir de la misère en créant un vivre-ensemble tout à fait nouveau ! J'ai été positivement surprise par ce revirement ; c'est principalement cette construction d'un "nouvel ordre social" autarcique et féminin qui m'a intéressée. Mais je regrette qu'il arrive si tard dans le roman.
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Mariquita petit village en Colombie où la vie des habitants est tranquille et sans histoire jusqu'au 15 novembre 1992 où tout est chamboulé. Les guerilleros débarquent. Ils volent tout ce qu'ils peuvent et emmènent les hommes pour en faire des combattants dans leur armée qu'ils nomment armée du peuple.
Mariquita est, après cela, un village de femmes, le seul homme est le Padre Rafael, le seul garçon, Julio, que sa mère a réussi à habiller en fille avant que les guerilleros n'entrent dans les maisons – Julio devient donc Julia. Ensuite, viendront Santiago et Pablo qui travaillaient dans une exploitation de café extérieure au village.
Toute une nouvelle organisation va se mettre en place qui commencera par l'élection d'un maire féminin.
L'auteur nous raconte l'histoire de cette bourgade, histoire baroque, fantaisiste, tragico-burlesque, pleine de surprises et d'imbroglios.
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