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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"DE L'AUTRE CÔTÉ DES MONTAGNES" 
de Kevin Canty et traduit par Anne Damour
Éditions Albin Michel - Terres d'Amérique

"Tout dans cette vie peut vous être retiré en un instant. N'importe quand" (p. 127).

Et c'est ce qui arrive dans la petite ville de Silverton lorsqu'un incendie se déclare dans la mine d'argent. Plus de la moitié des mineurs périront et ce drame touchera chaque habitant de la ville, car se sont des maris, des frères, des fils, des oncles, des cousins, des amis ou des voisins qui ont disparus.
Chacun réagira au drame de façon différente. Ann devra faire face aux regrets de n'avoir pas su se montrer plus satisfaite de sa vie et de n'avoir pas été plus affectueuse avec son mari. Pour Jordan, ce sera la colère et la rébellion pendant un certain temps. David subira les événements. Lyle, qui a survécu, se remettra en question, ...

J'ai adoré. On ressent beaucoup d'empathie pour les personnages auxquels on s'identifie facilement (tellement qu'à quelques passages, j'ai même reconnu mes propres pensées). Et c'est le genre de livre qu'on est triste de terminer car on doit dire adieu à des amis lorsque la dernière page est tournée.

Je remercie les éditions #AlbinMichel et le #PicaboRiverBookClub pour cette belle lecture.

NB : Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas, le "Picabo River Book Club" est un groupe  sur FB spécialisé en lectures nord-américaines que je vous invite à rejoindre 😉
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Pour David, étudiant en histoire, "de l'autre côté des montagnes" il y a Silverton, la petite ville du nord-ouest des Etats-Unis où il a grandi.
David y revient parfois rendre visite à sa famille. La vie à Silverton s'organise autour des mines d'argent. Elles sont pourtant meurtrières, ces mines ; elles empoisonnent lentement l'atmosphère et la population, et les accidents y sont fréquents, parfois meurtriers.
Des salaires élevés, et l'absence de perspectives ou de rêves, semblent scotcher les gens sur place. "Scotchés", la plupart le sont d'ailleurs fréquemment à cause de tout l'alcool qu'ils avalent. Certains se réfugient dans la religion, autre façon de fuir la réalité. Cette religion pèse finalement sur tous, à travers des règles de vie qu'elle contribue à perpétuer.
David, bien qu'ayant envisagé sa vie ailleurs, et malgré les malheurs apportés par Silverton, se retrouve attiré par cette ville.

C'est un tableau noir d'une certaine Amérique que l'auteur dresse ici : celle de petites villes industrielles repliées sur elles-mêmes, incapables de se projeter vers l'avenir, à l'image de leurs habitants.
Le propos est triste, parfois glauque, mais cette Amérique-là existe et ressemble d'ailleurs à 'notre' Nord et à certaines villes minières ou industrielles partout ailleurs en France, en Europe.
Kevin Canty évoque également très bien la thématique du deuil, à travers des personnages ayant perdu un proche.

• Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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Silverton est une petite ville dans laquelle ses habitants mènent leur vie ordinaire. On s'y marie, on a des enfants – ou pas – on se sépare. On sort le soir, on y boit – beaucoup. On envisage parfois de partir, mais on ne le fait pas. On envie les rares personnes qui y sont parvenues, même si c'est pour un court laps de temps.
Leur vie tourne autour de la mine, parce que c'est la seule entreprise qui donne un travail à la plupart des hommes de la ville. C'est la mine, comme ailleurs, se pourrait être l'usine.
Un jour, la catastrophe survient. Inattendue. Inexpliquée.
Le lecteur se focalise alors sur deux familles. David perd son frère, qui laisse, en plus de parents hébétés, une jeune veuve et deux petites filles (ce qui m'a rappelé le personnage de Philomène Levaque dans Germinal, si ce n'est que de nos jours, les femmes ne travaillent plus à la mine). Ann Malloy perd son mari. Ils n'ont pas réussi à avoir un enfant. Ann reste seule, elle qui a subi, avec son mari, la pesanteur de l'église jusque dans leur vie intime. A force de se sentir coupable quoi que l'on fasse, on ressent encore plus ce sentiment lorsque la tragédie survient.
Je reviendrai sur ces deux personnages. Je veux cependant parler de celui que j'ai préféré, Lyle. Je ne l'ai pas préféré parce qu'il est un survivant, un rescapé, je l'ai préféré à cause de son attitude pendant et après la catastrophe. Il a gardé l'espoir, et, dans mes lectures récentes, il m'a été rare de trouver des personnages qui ne baissent pas les bras. Etre encore en vie, pour lui, c'est aussi faire ce qu'il remettait à plus tard depuis longtemps.
Je reviens aux conséquences, je reviens à David, Ann, qui repensent leur vie après la catastrophe, sous le regard de tous les autres, les survivants ou ceux qui ont perdu un proche. Ceux pour qui, finalement, presque rien n'a changé : l'alcool pour tenir, les bagarres, les filles, en attendant la réouverture de la mine.
De l'autre côté des montagnes – un roman au coeur de l'Amérique.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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