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Silverton, ville paisible d'Idaho où il fait bon vivre.....
Vision idyllique d'un bled paumé, une ville minière où la vie est aussi dangereuse au fond du puits qu'a l'air libre où les cheminées d'usine crachent les métaux lourds indispensable au bon fonctionnement des cancers et autres maladies dégénératives.
Heureusement à Silverton les bars ne manquent pas, la bière et autre boisson alcoolisée coulent à flots, il faut bien noyer son ennui.
Pour David, Ann, Jordan l'heure des choix est arrivé, David a perdu son frère Ray, pour Jordan la belle-soeur quel avenir pour elle et ses filles. Ann qui rêvait d'enfant se retrouver veuve d'un mari qu'elle n'aimait plus n'a qu'une envie, partir.
L'incendie du puits a fait beaucoup de victimes.
L'opération masse critique m'a permit de découvrir un auteur, Kevin Canty.
L'écrivain nous fait découvrir un univers pas très gai, une vie où rien ne se passe, où l'on subit plus que l'on ne vit. Portant dans ce cloaque industriel des personnages illuminent le récit.
Comme dit le proverbe " tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir".
" de l'autre côté des montagnes" se trouve un endroit calme, serein où l'envie de vivre reprendrait ses droits.
Merci à babelio et à la maison d'édition Albin Michel pou l'envoi de ce livre hors norme.
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Retour en 1972.
Kevin Canty a choisi d' évoquer par cette fiction l'incendie de la Shunshine Mine , un drame bien réel survenu dans une ville minière de l'Idaho.
Ici on est à Silverton , tout près de la frontière du Montana , mais l'autoroute est encore en construction : c'est dire l'isolement du lieu .
C'est là que vit une communauté ouvrière au destin lié à la mine d'argent.

Le début du récit promène le lecteur au coeur des vies bien ordinaires .Celles de gens souvent désabusés et nombreux à noyer dans l'alcool l'ennui de la routine ou le désespoir .
La nature environnante serait pour certains un réconfort mais il s'agit surtout de vivre dans un paysage dévasté par l'exploitation minière où les arbres ne poussent plus et , pour s'en évader , il faut des moyens .
Sinon, restent les bars , omniprésents dans le récit.
Et la musique : de vieux morceaux de country ou des tubes commerciaux de l'époque pour égayer les sorties . *♫

Certains subissent leur sort, ou se font une raison : la mine, ça paye bien .
Pourtant, le jeune David , lui , a choisi de fuir cette existence en faisant des études .
Il sera le lien entre tous les personnages et , de portraits en portraits ,d'histoires en histoires, on s'achemine lentement vers la catastrophe , " l'accident ", avec son lot de morts qui va souder la communauté au coeur du drame .

Dès le début donc, pas de suspense ; on sait que l'on va vers le pire. C'est sans doute cette évidence qui va donner toute son intensité au roman .
Une immersion dans un monde ouvrier sacrifié ,esclave du profit , fait d'insécurité et qui acceptait son sort comme une fatalité.

Malgré quelques scènes répétitives liées à l'alcool et qui finissent par lasser, dans l'ensemble ,j'ai trouvé ce récit émouvant : il oscille entre tendresse et humanité , violence et désespoir.
Servi par un style particulier mêlant une narration contemplative à des phrases nerveuses qui claquent , brèves, dures, directes , des uppercuts !
Je crois que j'ai lu ce livre comme j'écoute un blues .

Un auteur , une personnalité que j'ai eu plaisir à découvrir grâce à Masse Critique et je remercie donc les éditions Albin Michel et l'équipe de Babelio .


* Réf. ♫ " Country Roads ", "Rose Garden "




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J'en connais une qui descend de la montagne en chantant une chanson paillarde sur un chariot chargé de paille & de foin. Quand elle rencontre HFT et 4 autres chômeurs, elle les prend par la taille, leur offre une tranche de tagada tsoin-tsoin, leur fait fumer de sa paille, et alors là, ils pédalent dans les nuages au milieu des petits lapins - sacré bon dieu qu'est-ce que c'est bien ! 😵

David a moins de bol qu'Hubert. Il ne croise pas la fille du coupeur de joints quand il traverse les montagnes pour passer de son campus à sa ville minière d'origine, dans le nord-ouest des Etats-Unis, où vit et travaille encore toute sa famille.
Deux mondes bien différents, entre lesquels le jeune homme a toujours du mal à se situer après trois années de fac d'Histoire. Il se heurte à l'incompréhension de ceux qui sont restés. En 1972, aux USA, il faut être 'pédé ou hippie' (sic) pour aller faire des études alors qu'on a une place toute trouvée et bien payée à la mine : « Un bon boulot, une petite amie, un bar au coin de la rue. Facile de s'en contenter. »
Tout est dit : boulot, bistrot, bobonne & marmots...
Lorsqu'une catastrophe survient à la mine, David remet ses choix en question...

Un roman plein de qualités qui mérite sa place dans le catalogue 'Terres d'Amérique' d'Albin Michel, dont la ligne éditoriale ressemble à celle de Gallmeister - en moins 'nature', mais tout aussi 'writing'.

La plume et la sensibilité de l'auteur m'ont d'emblée séduite, mais l'enthousiasme est retombé : lenteur de l'intrigue, tiédeur du personnage principal, atmosphère pesante, catastrophes en série, sensation de déjà vu ('Le jour d'avant' de Sorj Chalandon, les romans noirs de Pascal Dessaint...).

L'ambiance poisseuse de la mine - avec son lot d'alcool, de violence, de drames - va me poursuivre un petit moment, sans doute. Pour la chasser, je repenserai aux échanges touchants entre Lyle et Terry...
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Je ne sors pas de cette lecture autant bouleversée que j'aurais pensé l'être étant donné le thème, une communauté rurale du Montana après une catastrophe minière qui emporte 91 de ses membres.
Tout est bien reconstitué avec une écriture précise, sans sentimentalisme ni atermoiement. Tout est humainement très juste.
Malgré des dernières pages qui laissent entrevoir la lumière, ce qui reste de ce roman, c'est son pessimisme : beaucoup de morts, beaucoup de renoncement, beaucoup de vies résignées, beaucoup d'alcool comme seul échappatoire envisagé à la solitude. J'aurais aimé ressentir plus d'empathie pour les personnages. Seul celui d'Ann, la veuve en mal d'enfant, m'a vraiment touchée. Tous les autres possédaient pourtant un magnifique terreau romanesque : Jordan, l'autre veuve qui cherche à assommer sa douleur par tous les moyens, Lyle un des survivants qui ressort transfiguré du drame, David qui ne sait plus s'il doit s'évader par les études et vivre une vie différente de celles de ses parents et de son frère mort.
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En prenant pour cadre un incendie dans la mine, l'auteur évoque les mauvaises qualités de vie des mineurs de cette petite ville de l'Idaho, de l'autre côté des montagnes.

La mine qui salit le paysage et les hommes, la mine qui engrange des bénéfices peu importent les pertes humaines. Une bien triste réalité.

S'inspirant d'un fait réel ; un accident qui fit 91 morts dans la Sunshine Mine en 1972, l'histoire nous fait découvrir la vie des mineurs et de leur famille. Elle raconte avec force détails leurs beuveries, leurs désespoirs, leur descente en enfer après l'accident.
Esclaves de la mine, esclaves de l'alcool et de la fatalité, esclaves de l'immobilité. Tout est gris.

Et l'ennui pointe le bout de son nez, pour le lecteur aussi, à force de ces virées dans les bars, de ces bagarres, de ce dégoût de vivre que rien ne vient éclairer.

Il manque quelque chose dans l'écriture pour s'émouvoir de cette tragédie. On effleure sans aller au cœur des choses et c'est dommage.


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"DE L'AUTRE CÔTÉ DES MONTAGNES" 
de Kevin Canty et traduit par Anne Damour
Éditions Albin Michel - Terres d'Amérique

"Tout dans cette vie peut vous être retiré en un instant. N'importe quand" (p. 127).

Et c'est ce qui arrive dans la petite ville de Silverton lorsqu'un incendie se déclare dans la mine d'argent. Plus de la moitié des mineurs périront et ce drame touchera chaque habitant de la ville, car se sont des maris, des frères, des fils, des oncles, des cousins, des amis ou des voisins qui ont disparus.
Chacun réagira au drame de façon différente. Ann devra faire face aux regrets de n'avoir pas su se montrer plus satisfaite de sa vie et de n'avoir pas été plus affectueuse avec son mari. Pour Jordan, ce sera la colère et la rébellion pendant un certain temps. David subira les événements. Lyle, qui a survécu, se remettra en question, ...

J'ai adoré. On ressent beaucoup d'empathie pour les personnages auxquels on s'identifie facilement (tellement qu'à quelques passages, j'ai même reconnu mes propres pensées). Et c'est le genre de livre qu'on est triste de terminer car on doit dire adieu à des amis lorsque la dernière page est tournée.

Je remercie les éditions #AlbinMichel et le #PicaboRiverBookClub pour cette belle lecture.

NB : Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas, le "Picabo River Book Club" est un groupe  sur FB spécialisé en lectures nord-américaines que je vous invite à rejoindre 😉
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Le travail de mineurs est l'un des plus pénible, quelle que soit la matière extraite. C'est un métier particulièrement dangereux et des plus accidentogènes, le nombre de victimes conséquent, et, avec plus ou moins de bonheur, la littérature s'est abreuvée et s'est enrichie de ces catastrophes minières (Germinal, bien sûr et dernièrement le Jour d'avant) .
Nous sommes au début de la décennie 70, dans le Nord-Ouest des Etats Unis, une petite bourgade Silvertone, éponyme de la matière précieuse qui est extraite de la mine qui fait vivre ses habitants.
Une contrée rude où l'hiver reste éternel sur les hauteurs montagneuses qui dominent le paysage.
Tout au long du récit on se heurte à de nombreux cadavres : ceux des victimes du dernier séisme minier qui a fait 93 morts au total, et d'autres, ceux des bouteilles d'alcool que l'on boit sans aucune modération pour tenter de vivre, de survivre dans cette ambiance délétère, d'oublier le sordide, le manque de rêves glorieux, de résister au froid ambiant quand on avance sur le chemin d'une vie atone, de tenter de briser la glace qui enserre le coeur quand on perd un être cher, des breuvages raboteux qu'on absorbe pour se détacher de la vie qui maltraite, quand il faut continuer à avancer coûte que coûte mais avec si peu d'espoir d'apercevoir un coin de ciel bleu revigorant.
Quelques notes de musique émaillent le récit, celles qu'on entend dans les boites, à la radio, pas forcément d'une gaité folle , elles aussi.
Un roman réaliste, un style alerte , une ambiance bien décrite, trop, peut-être, lecture à éviter quand les idées noires gambergent, quand le ciel est de plomb, quand l'actualité verse ses crues de noirceur.
Merci à Babelio et aux Editions Albien Michel pour m'avoir fait découvrir cet auteur .
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Le thème de « L'autre côté des montagnes » est universel. Silverton est une ville comme on en trouve beaucoup dans tous les coins de la planète. Une entreprise qui fait vivre la majeure partie de la population parmi laquelle beaucoup se sont résignés à une vie monotone, conscients de se ruiner la santé dans un travail certes rémunérateur mais nocif et dangereux. Comme partout dans ce genre d'endroit, certains rêvent de partir, de refaire leur vie dans un ailleurs auquel ils s'accrochent sachant, au fond d'eux-mêmes, que ce saut dans le vide ne se fera jamais. Alors l'alcool aide à tenir, on boit beaucoup à Silverton, comme dans beaucoup de romans américains qui dénoncent les travers de l'industrialisation. Mais c'est lors d'un accident dans la mine d'argent, cette mine qui deviendra le tombeau d'une grande partie de l'équipe en place, que certains vont réellement remettre leur existence en question.
Kevin Canty reprend, dans un style fort, le thème du profit industriel au détriment des populations avec des portraits humains très profonds.
Un livre désespéré et touchant.
Merci aux éditions Albin Michel et Babelio pour ce beau moment de lecture.
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Pour David, étudiant en histoire, "de l'autre côté des montagnes" il y a Silverton, la petite ville du nord-ouest des Etats-Unis où il a grandi.
David y revient parfois rendre visite à sa famille. La vie à Silverton s'organise autour des mines d'argent. Elles sont pourtant meurtrières, ces mines ; elles empoisonnent lentement l'atmosphère et la population, et les accidents y sont fréquents, parfois meurtriers.
Des salaires élevés, et l'absence de perspectives ou de rêves, semblent scotcher les gens sur place. "Scotchés", la plupart le sont d'ailleurs fréquemment à cause de tout l'alcool qu'ils avalent. Certains se réfugient dans la religion, autre façon de fuir la réalité. Cette religion pèse finalement sur tous, à travers des règles de vie qu'elle contribue à perpétuer.
David, bien qu'ayant envisagé sa vie ailleurs, et malgré les malheurs apportés par Silverton, se retrouve attiré par cette ville.

C'est un tableau noir d'une certaine Amérique que l'auteur dresse ici : celle de petites villes industrielles repliées sur elles-mêmes, incapables de se projeter vers l'avenir, à l'image de leurs habitants.
Le propos est triste, parfois glauque, mais cette Amérique-là existe et ressemble d'ailleurs à 'notre' Nord et à certaines villes minières ou industrielles partout ailleurs en France, en Europe.
Kevin Canty évoque également très bien la thématique du deuil, à travers des personnages ayant perdu un proche.

• Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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Le coeur de Silverton bat au rythme de la mine d'argent qui fournit aux hommes un travail bien payé et l'assurance d'une vie confortable mais qui vole aussi des vies. Les hommes s'accommodent des risques liés à leur travail, ils ont une femme des enfants et un pick-up. Une vie simple et routinière bercée par la rumeur des bars et anesthésiée par l'alcool qui coule à flot. Les femmes encaissent les chèques, élèvent les enfants, tiennent la maison et parfois même ont un petit boulot. Pour certains un bonheur simple qui se transmet de génération en génération, pour d'autres une prison. Certains rêvent d'ailleurs, d'une vie de l'autre côté des montagnes. Pas si facile pourtant de quitter cette terre. Les habitants ont les pieds enracinés dans les galeries des mines et leur horizon est flou, obscurci par les fumées toxiques qui s'en dégagent.
Quand une catastrophe décime une grande partie des mineurs et donc des habitants de Silvertone, cela provoque un électrochoc chez ceux qui restent. Certains choisiront l'introspection d'autres l'autodestruction. Malgré le choc et le deuil douloureux c'est pour Ann l'occasion de changer de vie, de même que pour Lyle, un rescapé. Encore faut-il avoir le courage de saisir cette opportunité. David lui est tiraillé entre deux mondes, entre un désir d'ailleurs et le réconfort d'une vie qu'il a toujours connu. Il cherche sa place.

On traîne ses boots à Siverton accablé par la mélancolie qui pèse sur nous comme une chape de plomb. Elle nous enveloppe telle une brume épaisse et étouffante.
Kevin CANTY nous dépeint des portraits d'hommes et de femmes pleins d'humanité, avec leurs forces et leurs faiblesses. Des âmes cabossées, malmenées par la vie. L'histoire prend fin dès qu'une lueur d'espoir apparaît nous laissant frustrés de ne pas en savoir plus sur le devenir de ces personnages auxquels nous nous sommes attachés. J'ai beaucoup aimé ce récit mais je regrette la fin un peu trop abrupte ainsi que quelques longueurs. Malgré tout l'ensemble reste agréable à lire si on aime les lectures sombres. L'ambiance est lourde et pesante, restituée par la talentueuse plume de Kevin CANTY. Elle nous prend aux tripes et nous poursuit une fois le livre refermé.
Un roman noir sonne comme un vieux blues au rythme lent et profond.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique privée. C'est une belle découverte.
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