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EAN : 9782226254313
323 pages
Albin Michel (03/01/2014)
3/5   15 notes
Résumé :


Un 5 juillet, un homme et une femme, Robert et June, se retrouvent au bord d'une rivière du Montana avec une bouteille de whisky pour célébrer le cinquantième anniversaire d'un autre homme, Taylor, mort depuis onze ans.

C'était l'ami d'enfance de Robert et le mari de June et celle-ci, après toutes ces années de deuil, décide de n'être désormais la veuve de personne. Désireuse de prendre un nouveau départ, elle envisage même de vendre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Toutes les choses de la vie est un roman qui nous raconte une tranche de vie, un moment où, finalement, tout est possible - ou presque.
Robert et June sont amis de longue date, surtout, Robert était ami avec Taylor, le mari de June, décédé subitement onze ans plus tôt. Mais voilà : June veut tourner la page, définitivement, peut-être même, implicitement, refaire sa vie. Elle et Taylor n'ont pas eu d'enfants, il reste... le chien, vieillissant. Robert de son côté, a une fille, et ne se doute pas des aléas de sa vie personnelle. Layla, étudiante, n'aime pas, dans son université, être la fille qui vient du Montana, comme si c'était, forcément, péjoratif. Elle aussi va se trouver à un tournant de sa vie, elle ne le sait pas encore, pendant que son père veut aider du mieux possible son amour de jeunesse, qui a pourtant bâti sa vie - ailleurs. Il laisse donc de côté ce à quoi il tient - le Montana, la pêche, son activité de guide, pour l'accompagner dans son parcours où l'espoir ne figure plus vraiment. C'est aussi l'occasion pour lui de se rappeler sa jeunesse, les moments partagés avec sa femme, l'enfance de sa fille, et de se demander si sa vie est vraiment conforme à ce qu'il désirait.
Oui, ce sont des choses simples qui nous sont racontés : le moment où l'on s'affranchit de ce qui nous pèse, où l'on a envie de faire vraiment ce que l'on veut faire. Encore faut-il que l'autre qui est à nos côtés le veuille. Il faut alors ne pas hésiter à donner une impulsion à sa vie - même si l'on doit, pour cela, se retrouver seul.
Si j'ai beaucoup aimé Robert, en père un peu dépassé mais toujours aimant, June, qui sait ne pas se laisser enfermer dans une situation qui ne lui convient pas et Layla, en revanche le personnage d'Edgar me semble terriblement conformiste. Je ne parle pas de la construction de ce personnage, non, je parle de ce qu'il représente dans la société américaine. L'homme parfait, cherchant toujours à se conformer à ce que sa femme, jeune maman, veut, même si ces désirs sont justement très conformistes.
Toutes les choses de la vie - un moment romanesque beau et simple.
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Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir, dans le cadre de l'opération Masse critique, le quatrième roman de Kevin Canty « Toutes les choses de la vie ».
5 Juillet : June et RL se retrouvent, comme chaque année, pour célébrer l'anniversaire de Taylor, disparu onze ans plus tôt. Taylor était le mari de June et le meilleur ami de RL. Parvenue à une étape de son travail de deuil, June décide de donner un nouveau sens à sa vie et renonce à ces rendez-vous annuels.
A travers les histoires croisées de June, RL, Layla et Edgar, Kevin Canty évoque les grands thèmes de la vie : l'amour, la mort, la solitude, le mariage, le deuil, la maternité, l'amitié, la maladie…
J'avoue avoir été quelque peu déroutée au début de ma lecture par le style particulier de l'auteur. Les dialogues non identifiés par les traditionnels guillemets ou tirets ont rendu difficile l'identification des passages de la narration au dialogue et les changements d'interlocuteurs.
La très grande sobriété et le côté très épuré de l'écriture avec une succession de chapitres très courts, passant d'un personnage à l'autre, m'ont empêchée de m'attacher immédiatement à des personnalités trop lentes à se dévoiler à mon goût.
Et puis…et puis, le charme de l'écriture agit tout doucement.
La construction des chapitres, marquée par des descriptions de paysages du Montana suivies de séquences d'introspection des personnages, nous permet de découvrir progressivement la complexité et la profondeur des caractères.
June : ses regrets, ses réflexions sur le temps qui détruit, mais son désir d'apprendre, malgré tout, à savourer les instants présents.
RL : ses relations difficiles avec les femmes, ses interrogations de père divorcé, mais aussi son désir de sauver son amour de jeunesse.
Laya : ses premières déceptions amoureuses et sa jeunesse en quête d'absolu.
Edgar : ses inquiétudes face à l'arrivée d'un premier enfant, ses difficultés pour trouver un nouvel équilibre au sein du couple, mais aussi ses espérances.
Peu à peu, la nature des liens qui unissent ces hommes et ces femmes se dévoile, leurs hésitations et leurs espoirs évoquent immanquablement notre propre existence et nous font vivre un beau moment de lecture.
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Tout d'abord merci à Babélio et aux Edition Albin Michel pour ce livre de Kevin Canty. Auteur que je ne connaissais pas.
Comme son titre l'indique, on aborde ici la vie. Les choix que l'on fait et leurs conséquences à plus ou moins long terme.

RL, un homme à l'automne de sa vie regarde dans le rétro et constate le chaos de sa vie amoureuse. Il va tenter de jeter son dévolu sur Betsy, ancien amour de jeunesse, avec la fougue de quelqu'un qui ne veut plus perdre de temps, quitte à se confronter à l'incompréhension de son entourage et au risque de se perdre lui même en chemin.

Son entourage justement. Layla, sa fille, qui va découvrir à quel point il peut être compliqué de se jeter corps et âme dans une relation sérieuse. que connait -on réellement de l'autre lorsque que l'on se lance dans un engagement ? Au contraire de son père elle ne regarde pas dans le rétro mais se demande à quel moment elle doit passer la vitesse supérieure.

Et que dire de June, ami de RL, qui l'avait rencontré cet amour.. Taylor.. parti trop vite.. la laissant seule avec son amour , ses projets et qui va tenter d'aller de l'avant en s'ouvrant à nouveau à une relation.. On dit que choisir c'est renoncer mais quel est la part du choix dans une tragédie soudaine ?

Alors on essaie d'oublier. Oublier les mauvais choix, oublier une tragédie, oublier le jugement d'un entourage, une bouteille de Johnnie Walker à la main, on peste face à cette vie douloureuse.. Douleur qui revient avec plus de vigueur une fois l'artifice de l'alcool évaporé..

Savoir être en accord avec soi même pour accepter le monde à la fois doux et rude qui nous entoure.

Dans ce roman il s'agit des gens et de leurs grands fonds. Kevin Canty, dans un style d'écriture assez déroutant, le décrit bien. Il y a des passages vraiment poignants.

Cependant je me suis un peu ennuyé et ce sentiment m'a accompagné tout au long de ma lecture. Non pas que ce thème soit ennuyant bien au contraire mais j'ai ressenti un manque de souffle dans le récit. J'ai mis un certain temps à m'imprégner de l'histoire et surtout à m'accaparer du style de l'auteur qui nous glisse des messages importants dans des paragraphes à première vue basique et sans intérêts.

Pour ceux qui aiment l'action dans les dénouements et les personnages extravertis il va être difficile de s'accrocher car ce roman me fait penser à une barque naviguant paisiblement sur une eau trouble mais calme, promise à la somnolence ou seulement quelques remous nous replonge dans le récit. Un récit somme toute maîtrisé.






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Mon avis. Une parfaite adéquation, selon moi, entre le titre, la couverture et les histoires racontées de ce récit tendre et âpre à la fois.

Le lecteur passe auprès des personnages sur la pointe des pieds et découvre subrepticement des tranches de vie de l'un ou l'autre, de l'un et l'autre. Carrefour de l'existence...

C'est June qui ressent désormais le poids de la solitude ; ou RL qui s'interroge sur le sens de ce qu'il (n') a (pas) accompli ; ou encore Layla, la fille de RL, qui tente de couper une relation qui ne lui apporte le plus souvent que souffrance.

Je me suis laissé apprivoiser par l'écriture particulière qui peut déconcerter au début en raison de la manière sont retranscrits les dialogues : ils s'insèrent dans la relation sans les tirets habituels, seul l'espace blanc entre ce qui suit et ce qui précède en est l'indice.

Le temps s'écoule lentement, sans heurts autres que les réflexions suscitées par les (non-) relations nouées avec ceux qui comprennent à mi-mot. Ou ne comprennent pas.

La nature inscrit également sa présence au milieu des mots ; et puis s'en vient l'idée que le passé ne peut retrouver ses heures de gloire : il "suffit" peut-être d'essayer de vivre le présent...


"June dit : Les gens meurent de ne pas voir le ciel la nuit, tu sais ?

Ils ne meurent pas de ça.

Ils meurent au fond d'eux-mêmes, et ils ne le savent même pas.

Mais ils n'en meurent pas. Ils deviennent seulement insensibles.

Pas moi, dit-elle. [...]" [p. 20]


"Il se rassit en face d'elle et observa son visage tandis qu'elle cherchait quoi lui dire et comment. Dehors, la pluie froide d'automne tombait sur les buissons, sifflait dans l'herbe et ruisselait le long des trottoirs. C'était une nuit à rester chez soi, et maintenant que Betsy était là, RL était content de sa compagnie. Ce n'était pas une nuit à être seul. La brûlure dans sa gorge se transforma en chaleur dans son ventre et irradia lentement dans ses bras, ses cuisses et sa tête.

Je ne sais pas, dit Betsy. Je n'ai pas envie d'en parler.

Tu as l'air en forme.

Oui, je me sens bien. Je me lève tous les jours à cinq heures moins le quart, je sors traire les chèvres, je conduis les gosses à l'école puis je vais courir. Je prends soin de moi. Je me sens en forme. Je ne me nourris que de produits sains.

RL fit tinter son verre contre le bocal de whisky et dit : Content de savoir que c'est bon pour toi.

Tu vois ce que je veux dire.

Oui, dit-il. Ce n'est pas juste.

Ça n'est pas le problème, dit-elle. J'ai cessé d'y penser la dernière fois. Rien n'est juste.

Elle s'interrompit et eut l'air si triste et seule que RL eut envie de prendre soin d'elle, de lui préparer une soupe ou de l'envelopper d'un plaid. Il la sentit peser sur lui, alors, comme un corps s'alourdit au point de devenir inerte." [p. 73 - 74]


"Puis vinrent les jours éclatants de l'automne. Les mélèzes se couvrirent d'or dans le haut pays, or sur vert, et les feuilles des peupliers de Virginie dérivèrent le long de la rivière, revêtues de toutes leurs couleurs. Incapable de résister davantage, Edgar alla jusqu'à Rock Creek avec son matériel de pêche enveloppé dans du plastique et pêcha d'une seule main par un glorieux après-midi, s'avançant dans l'eau claire et froide. La pêche en soi ne lui posa pas de problème, sauf que tout cafouillait dès qu'il avait une prise, et qu'il y avait une éclosion d'insectes et quantité de poissons affamés le long de chaque berge." [p. 107]

Un beau texte. Vraiment. Tout simplement.

Lien : http://paikanne.skynetblogs...
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Le premier paragraphe : "Le 5 juillet, RL et June allèrent à la rivière, s'installèrent sur les rochers avec une bouteille de Johnnie Walker Red et parlèrent de Taylor. le 5 juillet était le jour de son anniversaire et ils faisaient la même chose tous les ans. Il aurait eu cinquante ans. RL avait été son ami d'enfance et June l'avait épousé. Il était mort onze ans auparavant."

Ne rien imaginer à partir de là, se laisser mener dans une histoire où quelques saisons s'écoulent, là bas dans le Montana, avec quelques personnages face à la vie, la mort, et des choix. Beaucoup de dialogues, avec des non dits à lire entre les lignes, quelques descriptions (brèves!) de nature. Un charme extrêmement prenant, des petits détails à remarquer au fil de la lecture, l'impression d'être avec des amis, dans un cocon.

"Tu n'y as jamais pensé? A cet autre monde de l'autre côté? Juste aussi réel que celui-ci, et nous sommes seulement le rêve qu'ils ont de l'autre côté. Nous n'en avons aucun souvenir exact. Ils se réveillent de l'autre côté, et ils se disent : j'ai fait le plus étrange des rêves."

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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critiques presse (3)
LaPresse
12 mai 2014
Bienvenue dans l'Amérique profonde, celle du Montana où vit l'auteur. Les personnages sont émouvants. À travers leur quotidien, ils s'interrogent sur les grandes questions de la vie et affrontent l'adversité avec dignité.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
19 février 2014
Dédaignant la psychologie, refusant le lyrisme, Canty choisit avec soin un détail pour aller au plus juste.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesEchos
03 janvier 2014
Dans le lignée des grands écrivains yankees du XXe siècle, Kevin Canty (né en 1953) ré-invente le roman des grands espaces en lui insufflant une belle mélancolie moderne.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un autre paradoxe des êtres humains, pensa-t-elle. Tordus, le cerveau dérangé. Vous faites du mal à quelqu'un et vous vous sentez obligé ensuite de lui en vouloir, faute de pouvoir arranger les choses, alors que c'est vous qui lui avez fait du tort.
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" La pensée de Layla apporta une petite lueur de bonheur, un peu de chaleur dans la coquille froide de son être; puis le froid revint, la froide conscience qu'il ne devait pas, qu'il ne le ferait pas, la pensée de sa fille, le fils à venir... Il avait prit des engagements et le temps était venu d'agir en homme face à eux. Et ensuite, d'être un homme, peut être un peu desséché en dedans mais qui tenait bon, tenait le coup jusqu'à la fin, son Amy (sa femme) lui sourirait parfois, et n'était ce pas assez? Cela devait être assez. Ce serait assez."
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"Tu n'y as jamais pensé? A cet autre monde de l'autre côté? Juste aussi réel que celui-ci, et nous sommes seulement le rêve qu'ils ont de l'autre côté. Nous n'en avons aucun souvenir exact. Ils se réveillent de l'autre côté, et ils se disent : j'ai fait le plus étrange des rêves."
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Il voulait avoir tout ce qu'il pouvait désirer, il n'aurait que ce qu'il pouvait avoir.
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Le temps détruit, se dit-elle. Une chose est là puis elle n'y est plus. Ma mère n'est plus là, ni mon père, ni mon mari. Voilà l'oeuvre du temps. C'est ainsi qu'il agit.
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Vidéo de Kevin Canty
Kevin Canty - De l'autre côté des montagnes
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