Citations sur Pour tous mes péchés (14)
Elle commence tout juste à transpirer : cela signifie qu’elle court de la bonne manière. Des gouttes coulent le long de son dos, d’autres glissent de ses tempes jusqu’à la peau ambrée de son cou, pour ensuite se nicher au creux de ses seins toniques. Elle court vite, mais elle n’est pas encore à son maximum. Elle dépasse le carrefour de la Madone del Sasso, une étrange sculpture creusée dans un énorme bloc de pierre, et désormais recouverte de chapelets et de cœurs posés en offrande. La Maison bleue n’est plus loin : c’est le moment du sprint final. Après presque une heure de course, Linda est un faisceau de muscles, toute son énergie est dans ses jambes : elle ne pense plus à rien, seule la route existe. La route et son instinct.
Ils ne disent rien, et pourtant c’est comme s’ils se parlaient. Quelque chose qui aurait voulu dire : on aurait pu se donner plus pendant ce temps passé ensemble, et va savoir pourquoi, on ne l’a pas fait. Peut-être par peur, par timidité ou par indécision. Quoi qu’il en soit, il est trop tard. Et désormais il faut regarder vers l’avenir.
L’indice ultime qui classe cet homme dans une tout autre catégorie que ceux qu’elle a vus en sous-vêtements jusqu’à présent : c’est le boxer de quelqu’un qui sait vivre au sommet de l’élégance, d’un homme qui connaît parfaitement les femmes et sait comment les embrasser, les caresser et bouger ce doigt en avant et en arrière, ni trop fort, ni trop lentement, précisément comme il le fait à cet instant, avec la juste impulsion et la juste intensité.
… comment fais-tu pour contrôler une émotion qui naît profondément en toi ? C’est comme une tempête, ou un tremblement de terre : quand ça arrive, ça ne te prévient pas et surtout, tu ne peux pas l’arrêter.
— Et toi, comment fais-tu pour toujours garder ton calme ?
— Ce n’est pas difficile. Il suffit de connaître et d’être capable de prévoir ses propres émotions... Finalement, tout est une question de mental.
Elle a toujours aimé conduire, même plusieurs heures de suite. Appuyer sur l’accélérateur, agripper le levier de vitesse, observer le monde qui défile à travers les vitres, tout cela lui confère un sentiment de liberté que rien d’autre ne parvient à lui procurer.
Les formes peuvent changer, mais l’âme d’un lieu reste immuable en dépit du temps.
Quand quelqu’un sait correctement faire son métier, il n’y a rien de pire que les interférences extérieures...
Quand je ressens l’exigence d’une piste nouvelle, différente, je me mets à chercher parmi les éléments contradictoires que je peux trouver, avant d’essayer de les fusionner en quelque chose d’harmonieux.
Elle a transféré sur le papier une réalité imaginée qui, bientôt, elle l’espère, revêtira une forme concrète. Il aurait été trop facile de réaliser une villa ouvertement classique, avec des meubles et des objets qui se seraient limités à raconter les années fastes de la noblesse vénitienne, celle dont l’opulence permettait que l’été elle abandonne les palais sur le Grand Canal pour se réfugier dans le luxe débridé des demeures de la terre ferme. Linda a préféré suivre un autre chemin, plus difficile, mais aussi plus excitant, qui convoque des atmosphères évocatrices, mais qui ne soient pas trop explicites et banales.