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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit régal de lecture, reposant, drôle, gentil et profondément humain. Ce livre parle tout simplement d'une année d'un amoureux du jardin, mais on y sent le vécu, l'observation, l'attachement à son petit lopin de terre. J'étais très agréablement surprise par l'excellente qualité de la traduction, car traduire Capek, un écrivain qui avait le vocabulaire immense, usait et abusait d'adjectives et adorait jongler avec les mots n'est pas une mince affaire. C'est peut-être pour ça que je ne trouve pas les livres comme Krakatit ou Les histoires d'une poche en français....
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Il y a des livres qu'on aime lire et relire parce qu'ils sont intemporels et charmants.
Ce livre de Karel Capek fait partie de cette catégorie.

Il nous emmène dans un beau voyage au Pays du Jardin !
Se laisser guider par lui, ce passionné de jardinage, participer à ses émerveillements, ses étonnements, quel plaisir !

Que la nature est belle ! Oui, mais dans un jardin, il faut la maîtriser cette nature, sinon elle déborde vite de partout et elle vous envahit ! Karel Capek, lui, sait comment s'y prendre.
Il nous invite mois après mois, sous la forme d'un almanach, à cheminer par les allées, à prendre soin des plates-bandes.
Pas un mois où il ne se passe rien au jardin !

Ce ne sont pas des conseils ordinaires qu'il nous donne, il nous convie avec beaucoup d'humour à l'amour des plantes. Sa passion est communicative. On a envie de bichonner notre jardin avec lui !

Que vous ayez de l'expérience en matière de jardinage ou non, vous ne pouvez que tomber sous le charme de ce livre dont l'écriture est pleine de gaieté.
Il nous distille du bien-être, avec les parfums, l'esthétique des fleurs et le gazouillis des oiseaux.

Il ne faut pas aller bien loin pour faire de belles observations et de belles découvertes.
Avec ces temps de confinements et parfois de morosité ambiante, le jardin est tout indiqué pour s'aérer les poumons et l'âme en même temps !

Impossible de s'ennuyer dans le jardin de Karel Capek ! On ne tient pas en place, il y a toujours quelque chose à faire !

Mais c'est quoi un jardinier ?
Plusieurs réponses, vu la complexité du personnage !

Le jardinier est un homme qui parle par images.
Il aime dire que « l'hiver résiste aux assauts du printemps », et il se sent humilié de ne pouvoir « contribuer à la mort de ce tyrannique hiver ».

L'homme jardinier est d'humeur changeante.
Il peste contre le mauvais temps. Il « enrage comme un lion en cage », parce qu'il est contraint de « rester près du poêle avec un gros rhume ». Bref, il se met en retard pour la venue du printemps au jardin ! C'est alors que le jardinier prend conscience que « la patience est la mère de la sagesse ».

C'est un homme tourmenté : « le quatrième jour, quand ce germe a poussé démesurément, le jardinier commence à se demander avec inquiétude si ce ne serait pas de la mauvaise herbe. »

C'est un homme bizarrement conçu !
« L'homme jardinier est indubitablement un produit de la civilisation et pas du tout de l'évolution naturelle. S'il avait été produit par la nature, il serait fait tout différemment ; il aurait des jambes de scarabée afin de n'être point obligé de s'asseoir à croupetons et il aurait des ailes » « pour pouvoir s'élever au-dessus de ses plates-bandes (On dirait du Pierre Dac). Quiconque n'en a pas fait l'épreuve ne peut se faire une idée de l'embarras que constituent les jambes pour un homme qui ne sait où les poser » « comme elles sont inutilement longues quand il faut les plier au-dessous de soi » « ou bien avoir des membres extensibles à volonté comme un pied d'appareil photo. » (Je vous invite à voir l'illustration correspondante qui est absolument hilarante !)

De nombreux dessins, de la main du frère de l'auteur, Josef Capek, très simples et enfantins, et malicieux à souhait, viennent illustrer de façon appropriée les textes de ce livre.

Et comment on prépare la terre à semences ?
C'est « un grand mystère » qui « comporte des cérémonies magiques. »

La vie du jardinier est pleine de changements et de volonté créatrice, mais il lui arrive souvent de sortir un peu de la mesure…
Bientôt « la convoitise du collectionneur » naît en lui, et il s'enlise de plus en plus profondément dans cette passion. Passion qui devient de la spécialisation, qui fait de lui un « maniaque exalté » qui ne vit que pour ses roses, ses orchidées ou encore ses dahlias !

Et on s'amuse avec des situations cocasses, qui surviennent à son insu.

La lance d'arrosage est un être qu'il faut apprivoiser : « elle se tord, fait des cabrioles », « se jette sur l'individu », « se roule autour de ses jambes : il faut alors qu'il pose le pied dessus ; mais elle se dresse et lui entoure la taille et le cou. Tandis qu'il lutte avec elle comme avec un python, le monstre tourne son bec de cuivre vers le ciel et dégorge un violent jet d'eau dans les fenêtres, sur les rideaux tout frais posés. »
Et on pourrait imaginer en arriver à la situation de « l'arroseur arrosé », comme dans le célèbre film de Georges Méliès !

Ce livre est très plaisant.
Le ton est enjoué et humoristique. L'écriture est joliment poétique.
Le texte est enthousiaste et exaltant.
Il foisonne d'émotions et de sensations !

C'est indéniable, il y a un sacré vécu dans ce que nous raconte Karel Capek.
Une chouette invitation à déambuler dans ces petits lopins de terre, à admirer, à observer, à pratiquer l'art de la patience, et à en « prendre de la graine » !

« Je ne vous révélerai pas le secret qui fait que les jardiniers se reconnaissent entre eux, je ne vous dirai pas si c'est par le flair, ou grâce à quelque mot de reconnaissance ou bien à l'aide d'un signe secret. »
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Ce petit livre m'a accompagné durant l'année 2023. J'y ai lu chaque mois les notes consacrées de l'auteur, et c'était vraiment jouissif. Capek arrive avec son regard décalé et plein d'humour à nous faire sourire et voir le jardin sous différents angles. Les illustrations de son frère, sont aussi bien senties. Je conseille ce livre à quiconque faisant du potager.
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En résumé : Récit horticole. Un livre qui retrace avec humour les péripéties du jardinier du XX° siècle, tout au long de l'année.

En détail :

Ce petit livre (150 pages) est composé de courts chapitres retraçant la vie d'un jardinier tout au long de l'année. Après une courte introduction sur comment devenir jardinier, les chapitres correspondent aux différents mois de l'année et aux activités proposées à l'homme du jardin. A ces chapitres dédiés à un mois, se mêlent d'autres chapitres consacrés à des sujets plus spécifiques, comme les semences ou la pluie.

Il ne s'agit nullement d'un mode d'emploi, mais d'un genre de caricature de la vie au jardin. Je pense qu'il se lit très différemment selon que le lecteur est lui-même jardinier ou non : sachez que toutes les situations décrites sont l'exacte réalité de ce qui se trame derrière les palissades. Les mauvaises herbes qui poussent dans les semis, les graines qui ne germent pas ou qui germent toutes (donnant 160 plants d'un coup…), cette envie de pluie permanente, cette inquiétude de voir le vent plier les boutures, la fierté d'une floraison et… l'ennui profond de tous ceux à qui le jardinier cherchera à se confier et qui ne sont pas eux-mêmes jardiniers.

Ce livre retrace donc avec humour les angoisses et les victoires du jardinier, moquerie tendre et parodie véridique. Je ne peux pas croire que ce soit un humour malveillant, car pour connaître certaines situations, il faut les avoir vécues à coup sûr !

L'édition 10/18 est accompagnée d'illustrations humoristiques qui viennent appuyer les descriptions. Par contre, je ne comprends pas le choix de l'illustration pour la couverture, car il ne s'agit pas de potagers mais de jardins à fleurs. Il y a justement un passage qui explique pourquoi le protagoniste ne fait plus pousser de légumes, je trouve cela dommage que l'éditeur n'en ai pas tenu compte (même si la couverture est jolie).

Même si le récit se déroule dans la première moitié du XX° siècle, les situations décrites sont toujours autant d'actualité !

Du même auteur : La maladie blanche
Dans le même genre : L'oeuf et moi, de Betty MacDonald
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Dans l'Année du jardinier, édité en 1929, Karel Capek, observe avec humour, tendresse et poésie, au fil des mois et des saisons qui s'égrènent au rythme d'un almanach, l'étrange comportement du jardinier qui apparaît comme un combattant de l'impossible. L'auteur décrit sa lutte éternelle contre la météo, trop sèche ou trop pluvieuse mais jamais idéale, contre les gelées tardives ou les printemps précoces qui saccagent ses espérances, contre les pucerons et même contre son tuyau d'arrosage récalcitrant. Il fait partager aux lecteurs ses joies loupées de peu, comme la floraison du premier bouton de forsythia annonciateur du printemps, qui choisit d'éclore alors que le jardinier a le dos tourné, ou la récolte miraculeuse de ses radis, qu'il est le seul à apprécier chez lui et qu'il doit manger jusqu'au dernier pour ne pas les perdre. Et lorsqu'enfin arrive la période des récoltes, de l'abondance, en été, quel crève-coeur de devoir partir en vacances !


Mais sous la légéreté et la drôlerie accentuées par les dessins naïfs de son frère Josef, sommeille le docteur en philosophie qui sous couvert de jardinage, distille en filigrane quelques sujets de réflexion ou de méditation, qu'il faut débusquer comme des fleurs rares bien cachées sous leur emballage horticole : « Nous ne voyons pas les germes parce qu'ils sont sous la terre ; nous ne connaissons pas l'avenir parce qu'il est en nous. Parfois, il nous semble que nous sentons la pourriture, encombrés que nous sommes de vestiges desséchés du passé ; mais si nous pouvions voir tous les rejets gros et blancs qui se frayent un chemin à travers cette vieille terre de civilisation qui s'appelle « aujourd'hui », toutes les graines qui germent en secret, tous les vieux plants qui se rassemblent et se ramassent pour former un germe vivant, qui un jour éclatera pour créer une fleur vivante, si nous pouvions voir ce fourmillement caché de l'avenir au milieu de nous, il est sûr que nous dirions que notre mélancolie et notre scepticisme sont de grandes sottises et que le meilleur de tout, c'est d'être un homme vivant, je veux dire un homme qui croît ».

Noter l'accent circonflexe primordial sur le î de croît.
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Je n'ai qu'un tout petit jardin - et c'est mon mari qui s'occupe du potager -, et pourtant je me suis reconnu dans ce jardinier au fil des mois.
Même si, de nos jours, nous consultons et commandons moins sur catalogues, mais fréquentons les terribles magasins de plantes pleins de tentations, d'où nous revenons les bras chargés de nouvelles pousses pour nous demander où les planter maintenant.

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Une très agréable respiration offerte par le cher Capek...
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Un petit roman très drôle...
Je n'ai pas de jardin et j'ai pourtant beaucoup ri à l'évocation des aventures de ce jardinier en herbe...
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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