Ces lieux abandonnés
Il y avait toujours des enfants
dans ce petit coin de vent triste
à l'ombre d'un talus très nu
surmonté d'un vieux mur oblique
restait le butoir d'une ancienne voie ferrée
où s'était garée la locomotive imaginaire
de l'enfance et le vent pensif et lent
tournait autour de son fantôme
aujourd'hui je suis revenu voir
si c'était toujours la même souffrance
légère et tendre de s'asseoir
au pied du talus quand le soir descend
je n'ai surpris qu'une petite fille, elle danse
toute seule, on ne l'attend nulle part
personne ne sait comment elle s'appelle
ni quel dieu lui fit don de ses ailes
Jean-Claude Pirotte
Un homme qui jamais ne bouge
Tient sous ses bras un drapeau rouge
Il regarde passer les trains,
Son désir d’Orient l’étreint !
Il rêve de Constantinople
Et son vieux drapeau, d’Andrinople –
Admirons le colosse au torride gosier / Abreuvé d’eau bouillante et nourri de brasier, / Cheval de fer que l’homme dompte !