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Critique de gerardmuller


L'Homme traqué / Francis Carco/ Grand Prix du roman de l'Académie Française 1922.
de son vrai nom Francis Carcopino-Tusoli, l'écrivain est né à Nouméa en 1886 et mort à Paris en 1958.
Son père étant Inspecteur des Domaines, il passe les cinq premières années de sa vie à Nouméa où il voit passer rue de la République les bagnards en route vers l'île Nou. Ces images lui resteront et lui inspireront le livre « Goût du malheur ». Son père nommé en Métropole, c'est le départ pour la France. Enfant révolté contre l'autorité paternelle, il se réfugie dans la poésie. Plus tard, il fréquente les milieux de la poésie et de l'art et s'installe à Paris en 1910. Il fréquente alors Mac Orlan, Dorgelès, Apollinaire, Utrillo et Modigliani. Il a une liaison orageuse avec l'écrivaine néo-zélandaise Katherine Mansfield. Il se met à l'écriture dès 1911 et publie son premier recueil poétique avant de devenir le peintre des rues obscures. Il écrit son premier roman en 1914 « Jésus la Caille » et son onzième roman « L'Homme Traqué » est publié en 1922.
Depuis trois semaines la police traque l'assassin de la rue Saint-Denis. Lampieur, criminel pour quelques sous, n'a semble-t-il aucun remord, mais il vit dans une angoisse permanente. Il est ouvrier dans une boulangerie et dans la cave où il oeuvre, les filles des rues du quartier après leurs tournées, passent une ficelle par le soupirail avec un peu d'argent et Lampieur leur fournit le pain chaud. La nuit du crime, il n'y eut pas de pain chaud. Mais à son retour, Lampieur vit que la ficelle était là ; quelle fille s'était donc aperçue que Lampieur n'était pas là et n'avait pas prévenu la police de cette coïncidence ? Lampieur a besoin de savoir et va mener son enquête et supposer que Léontine est celle qui a tout compris. Mais peut-il en être certain ?
« L'idée prenait corps. Elle avait un visage : le corps et le visage de Léontine, ses yeux ouverts et fascinés, sa démarche, ses manières, son obstinée douceur, l'égarement douloureux qui se lisait dans son regard. »
Une relation tumultueuse va s'instaurer entre Lampieur et Léontine : « Il était véritablement sincère, car il sentait qu'il ne tenait pas seulement à Léontine parce qu'elle pouvait le dénoncer, mais encore parce qu'il tirait une espèce de plaisir du fait de se venger sur elle des maux dont il avait souffert. Aucun autre sentiment n'entrait dans ce partage. Aucune pitié… »
Lampieur exerce une sadique tyrannie sur Léontine, qui pourtant est une fille pleine de tendresse humble et résignée à son égard tandis qu'une sorte de félicité mêlée à son tourment l'attache à Lampieur. Léontine toutes les nuits après le dernier client échoue dans un bar des Halles où elle attend que Lampieur ait fini à la boulangerie : elle veut lui porter secours comprenant que le remord est peut-être en train de gagner son homme tel Caïn après avoir tué Abel, et le rendre fou. Lampieur parviendra-t-il a échapper à la traque avec l'aide de Léontine sa complice involontaire ?
Un surprenant roman psychologique avec très peu d'action, décrivant parfaitement cette peur viscérale qui ronge le coupable et le rend comme fou.

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