Sonate sans accompagnement

Ton adversaire, aujourd’hui, n’est pas l’ordinateur. Je suis ton ennemi, et je ne te laisserai pas t’en tirer si facilement. C’est un combat sans merci. Et j’emploierai tous les moyens à ma disposition pour te vaincre.

Il n’y a pas d’autre professeur que l’ennemi, Ender Wiggins. Personne d’autre que l’ennemi ne vous dira jamais ce que l’ennemi va faire. Personne d’autre que l’ennemi ne vous enseignera à détruire et à conquérir. À partir de maintenant, je suis votre ennemi. À partir de maintenant, je suis votre professeur.

Tout est composé d’atomes, des particules si petites qu’on ne peut les voir à l’œil nu. Ces atomes diffèrent très peu entre eux, et ils sont composés de particules encore plus petites qui sont pratiquement toutes semblables. Ces atomes peuvent être brisés, de sorte qu’ils cessent d’être des atomes. Ainsi, le métal perd sa cohésion. Ou le plastique de ce sol. Ou ton corps. L’air lui-même. Si on brise les atomes, ils ont tout simplement l’air de disparaître. Il n’en reste que les morceaux. Qui se dispersent en brisant d’autres atomes. Les armes des vaisseaux engendrent une zone où il est impossible aux atomes, ou quoi que ce soit d’autre, de garder leur cohésion. Tout se désintègre. Aussi, dans cette zone… les choses disparaissent.

Avant qu’il puisse appréhender le monde étrange qu’il voyait pour la première fois, il se retrouva à nouveau enfermé dans le cocon militaire, où personne n’avait plus besoin de dire « c’est la guerre », parce que personne ne l’oubliait jamais un seul instant.

Ce devra être de bons soldats, sachant accepter les ordres et capables de penser par eux-mêmes dans les cas d’urgence. Et ils devront savoir rester à leur place. C’est ainsi que je suis devenu commandant. C’est ainsi que tu deviendras chef de peloton.

À onze ans, il avait un semestre d’avance pour être commandant. Il avait eu un peloton sous ses ordres et il connaissait quelques trucs, mais sa nouvelle armée comptait quarante individus. Des bleus. Tous tireurs d’élite au paralyseur, tous au meilleur de leur forme, sinon ils n’auraient pas été ici – mais ils n’en étaient pas moins susceptibles de se faire liquider dès la première bataille.