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Citations sur Imriel, tome 1 : L'héritier de Kushiel (16)

Ce qui passionnait les foules, c’était plutôt de savoir si Phèdre entendait renouer avec le service de Naamah, sujet sur lequel elle avait toujours gardé le silence.
Pour autant, des lettres sollicitant des rendez-vous arrivaient chaque semaine.
Il n’y avait rien d’étonnant à cela. En Terre d’Ange, ce type de liaisons était monnaie courante. Elua le béni ignorait la jalousie, et nous faisons de notre mieux pour suivre son exemple. Parfois, nous échouons, car nous sommes mortels et faillibles ; mais nous faisons des efforts.
Je savais tout cela. Dès mes plus jeunes années au sanctuaire, j’avais appris le précepte d’Elua : « Aime comme tu l’entends. » Pourtant, j’étais aux prises avec lui, engagé dans une véritable lutte. Tout ce que j’avais appris dans l’enfance, je l’avais désappris sous la férule du Mahrkagir. J’avais été immensément fier du savoir acquis à la lecture du Voyage de Naamah. Mais si je parvenais à le concevoir et à le garder dans mon esprit, il s’enfuit de mon cœur dès la première fois que Phèdre rentra d’un rendez-vous avec dame Nicola.
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— Un lieu qui respire la paix, observa Ti-Philippe. Très agréable, ma dame.
— Je vous remercie, chevalier, dit-elle en inclinant la tête d’une manière charmante. (Puis elle se tourna vers moi.) La maison du Baume est unique. Si vous le souhaitez, je peux demander une présentation de l’ensemble des adeptes disponibles et disposés à vous servir. Mais si vous me le permettez, je me fierai à mon propre jugement et choisirai pour vous. (Son sourire s’accentua.) Et voici ce que me dit mon jugement, jeune Altesse. Une femme et non un homme. Même si ce choix aussi peut apporter la guérison, il est trop tôt encore ; et ce n’est pas ce que vous cherchez. Une femme, jeune, proche de votre âge, mais un peu plus mûre cependant, assez pour avoir sa propre sagesse à transmettre.
— D’accord, dis-je. (Ma bouche était de nouveau toute sèche. Je bandai ma volonté pour n’en rien montrer, sans cesser de scruter le visage de la Dowayne.) Vous avez déjà choisi, n’est-ce pas ?
— Vous êtes perspicace. (Elle me toucha la joue, avec un geste d’une douceur étonnante ; son regard était empreint d’une grande gentillesse.) Cela vient-il du sang de votre mère, ou de la formation de votre mère adoptive ?
— Des deux, dis-je dans un souffle.
— Mon pauvre petit, murmura-t-elle. C’est un bien lourd fardeau à porter.
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Et j’explorai aussi les mystères de ses replis intérieurs.
Emmeline me les dévoila sans la moindre gêne, allongée sur les oreillers, les cuisses ouvertes. Ses doigts écartèrent les grandes lèvres, puis les petites, pour me révéler sa perle de Naamah.
— Là, dit-elle, en poussant un profond soupir comme je lui rendais l’hommage dû. Oh oui ! là.
Et elle me fit aussi découvrir mon propre corps. Elle avait dit vrai : il n’y avait aucune partie qui ne fût sacrée. Je retins mon souffle lorsqu’elle exécuta le languissement, une main nouée autour de la hampe, tandis que l’autre repoussait délicatement le prépuce pour dégager le gland si sensible. Je criai lorsque sa bouche glissa tout du long, une main en coupe enveloppant mes bourses.
— Tout, absolument tout est sacré, Imriel, murmura-t-elle.
C’était vrai. Tout était sacré. Et ces sensations que je connaissais en théorie, au sujet desquelles j’avais tant lu et dont mon esprit s’était repu, je les éprouvai toutes au cours de cette nuit. Lorsque finalement je m’endormis, ma tête reposait sur les seins d’Emmeline. Je sombrai dans le sommeil de l’exténuement absolu. Physiquement et émotionnellement, j’avais été jusqu’au bout de moi-même.
Je dormis parfaitement, sans le moindre rêve, pour m’éveiller à l’aube. La maison du Baume était calme et tranquille. Je me penchai sur le lit, observant les paupières d’Emmeline qui s’entrouvraient sous la caresse des premiers rayons du soleil filtrant à travers la fenêtre donnant sur le jardin. La lumière du matin inondait la couverture rose posée sur le lit.
— Merci, murmurai-je. Merci du fond du cœur.
— Mon merveilleux garçon. (Elle leva un bras pour caresser mon visage.) Te souviendras-tu de tout cela ?
— Toujours, répondis-je. Toujours et avec joie.
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Je ne vis aucun daim.
C’était un sanglier. Une bête monstrueuse, telle qu’en décrivent les vétérans de la bataille de Bryn Gorrydum. Massive et énervée, elle soufflait fort, tête baissée, défenses en avant, et ses petits yeux luisaient, tandis que nous nous dispersions au petit bonheur pour nous arrêter.
— Alais, reste derrière, dis-je d’un ton posé.
— Céleste, murmura-t-elle, subitement tendue.
Arc-boutée, les poils du cou hérissés, la chienne grondait. Par un tour du destin, elle se trouvait précisément devant Sidonie, immobile et blême sur sa jeune jument rétive. D’ailleurs, sa monture tremblait sous elle ; ses sabots piétinaient la glèbe meuble.
— Altesse, surtout ne bougez pas, dit le maître des chasses.
Elle hocha la tête avec raideur.
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— Sidonie ! criai-je en l’apercevant.
Elle était debout sur ses étriers, tirant sur les rênes de sa jument emballée. Un énorme arbre mort bloquait le passage. De derrière, je vis sa jument freiner des quatre fers et refuser l’obstacle ; et je vis Sidonie passer au-dessus de sa tête pour chuter lourdement de l’autre côté de l’arbre. Je tirai brutalement sur les rênes, virant sur la droite.
— Oh non ! murmurai-je. Par pitié, non !
Le Bâtard prit appui sur ses postérieurs et sauta.
Il rangea ses sabots avec la grâce fluide d’un danseur. Nous franchîmes en planant l’arbre mort, puis le corps recroquevillé de Sidonie. Je bondis à terre. J’entendais quelque chose qui se précipitait vers nous dans les taillis.
— Restez couchée ! dis-je en me jetant sur elle.
Était-ce le sanglier ? Je ne pouvais en être sûr. Je plaçai mon corps de façon à la protéger complètement ; les défenses de la bête ne trouveraient que ma chair à labourer. Ce fut alors que j’entendis Sidonie de la Courcel éclater de rire, puis s’esclaffer à gorge déployée, d’un rire vrai et profond, et étonnamment joyeux.
Je la regardai, stupéfait, bouche bée.
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