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Pénétrer lentement la petite porte horrifique, avant de sombrer dans la Terreur… C'est ce que parvient à faire Mike Carey dans son dernier roman.

Comme il m'avait dupé avec La Malédiction de Rowans, j'étais sur mes gardes. Où Carey voulait-il nous emmener ?

Au passage, on y croisera peut-être un trouble dissociatif de l'identité (très à la mode), ou peut-être un ami imaginaire (qui me donnera envie de relire Happy ! de Grant Morrison), ou peut-être un corps astral qui se fait un petit voyage (Insidious ?), ou peut-être des mondes parallèles qui se croisent (le multivers a son heure de gloire), ou peut-être un démon amérindien, ou peut-être le syndrome de Capgras (qui m'a fait penser au roman le Chant du Coucou de Hardingue), peut-être un serpent qui se mord la queue (Ouroboros et l'éternel retour), peut-être un renard avec une épée (tiens donc !), peut-être une maman dévouée et une maman moins dévouée, peut-être une adolescente zarbie ou peut-être pas, ou peut-être même le Chat de Schrödinger (il est vivant et mort en même temps ou il n'est ni vivant ni mort ?). Peut-être peut-être peut-être… Beaucoup de peut-être.
Alors si vous voulez réellement savoir de quoi il retourne, lisez-le…
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Voilà un livre fantastique dans les deux sens du terme. Par le genre littéraire qu'il développe comme par la qualité de son contenu. Ceux qui pensent ne pas aimer ce style de livres devraient réviser leur jugement et tenter l'expérience, Une autre moi-même de M.R. Carey étant vraiment à mettre entre les deux hémisphères de tous les esprits curieux.

Deux, c'est le chiffre qui résume bien cette histoire, une dualité que l'on retrouve à travers chaque chapitre, en alternance de voix. Qui se décline parfois en gémellité, en un double, en une duplicité ou une dichotomie.

Liz est une femme battue, depuis des années. le parfait amour s'est rapidement transformé en une lutte. Pour éviter les coups et les rabaissements, accepter les pseudos excuses qui ne sont que des leurres. Jusqu'à ce que sa vie soit réellement en jeu, la fois où cette violence s'amplifie jusqu'au point de non retour.

La femme, qui encaisse habituellement, se retrouve à se défendre brutalement, comme si une autre personne avait pris les rênes pour riposter à sa place.

C'est l'un des pans importants de ce récit, qui prouve que le genre fantastique peut aussi véhiculer des messages, parler de l'intime et de sujets de société autant que faire preuve d'imagination.

Un pied dans la réalité, l'autre dans l'imaginaire, voilà une recette qui fonctionne bien quand l'auteur sait y faire. C'est le cas de M.R. Carey, qui n'est pas le premier venu (cf sa récente série débutée par le Livre de Koli).

L'autre, tout un concept qui sera développé à travers le romanesque. Comme l'histoire de cet autre personnage principal, la jeune Fran, qui se lie d'amitié avec le fils de Liz (ou Beth, vous comprendrez en lisant).

Une adolescente noire traitée comme la bizarre du lycée, harcelée et moquée. Qui a vécu une horreur terrible, une terreur sans nom à l'âge de 6 ans. Et qui vit en partie dans son monde, avec son « amie » fantasmée, une renarde digne d'un dessin animé, qu'elle est la seule à voir.

Deux existences, deux destins qui vont se retrouver liés, pour le meilleur et pour le pire. le reste n'est que littérature.

M.R. Carey a soigné son intrigue, et surtout ses personnages. 550 pages denses mais prenantes, dynamiques et jouant parfaitement la partition de l'Imaginaire réaliste, pour peu à peu dériver vers le fictionnel. Avec une idée maîtresse bien pensée, qui propose une explication intéressante aux phénomènes surnaturels. Et apporte cet aspect ludique, malgré des sujets et destins forts.

Avec des protagonistes parfois ambivalents, à la recherche d'eux-mêmes, en quête/ enquête. Des histoires personnelles de couple, de familles, d'adolescents, qui vrillent. le lecteur regardera derrière les apparences où s'ouvrira un monde fantasmagorique aussi frissonnant que jubilatoire.

Une autre moi-même est une réussite, mariant avec bonheur l'Imaginaire et le thriller, le fantastique et les sujets de société. Un joli pavé qui se dévore avec appétit, tant l'idée de base et le développement des protagonistes sont bien pensés par un M.R. Carey qui est décidément un excellent raconteur d'histoires.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Fantastique !!!

Voilà un roman lu sans trop connaitre de quoi il en retournait, je savais juste que c'était du fantastique et que c'était M.R. Carey aux manettes et comme j'avais beaucoup apprécié son Celle qui a tous les dons... On suit les pas de Liz, mère célibataire tentant d'élever ses deux gosses malgré les fins de mois difficiles. Et Fran, une ado tourmentée qui parle à une amie imaginaire et est la fofolle de son lycée. Dès les premières lignes, j'ai eu un doute car on y parle rapidement de violences conjugales. Encore un bouquin qui surfe sur la mode... Et puis les pages se tournent.

Une femme victime d'une agression de son ex, une ado traumatisée par son enlèvement lors de son enfance. Deux parcours plus ou moins brisés, deux individus qui font leur vie malgré tout. Avec tous ses drames, la peur du pathos commence à s'emparer de mon esprit. Seulement c'est Carey aux manettes et il est un formidable conteur et ce n'est pas ce sujet qui l'intéresse. Car malgré leurs traumas, ce sont deux femmes qui vivent leurs vies et font avec. Point fort du récit, nous ne sommes pas face à des CSP++, mais chez les gens qui ont du mal à boucler leur fin de mois, jonglent avec l'accès aux soins difficile. L'auteur parvient à rendre leur quotidien réel, toujours sans pathos avec justesse.

M.R. Carey est un véritable conteur d'histoire : tu t'installes près de ta cheminée, et lui te raconte son histoire. Pas d'échappatoire, il faut écouter jusqu'au final. Il sait croquer ses personnages, des gens simples en prise avec un quotidien pas très reluisant. Comment faire pour s'en sortir ? Comment vivre avec le traumatisme ? Comment faire confiance ? Des questions à priori assez chiantes et communes qui sont magnifiées par la narration impeccable. L'auteur aborde plein de sujets - discrimination, pauvreté, santé mentale - qui infusent tranquillement son récit et nous le rend réel. Pas fleur bleue pour un sou, pas misérabiliste non plus, le quotidien dans toute sa cruauté, mais aussi ses moments de joie et d'espoir.

Lors de son agression, la mère de famille arrive à se défendre malgré la peur, mais a eu l'impression que ce n'était pas elle aux manettes. Quand à la jeune ado black, elle a un ami imaginaire qui l'a protège. Est-ce dans leurs têtes ? Sont-elles folles ? Tout le talent de Carey est là, dans ce doute qui maintient le lecteur en haleine, il nous suggère des pistes, les referme et relance le récit vers autre chose.

Au final, un excellent moment de lecture, qui ne se focalise pas sur le misérabilisme, sans voyeurisme ou ne finit pas en conte de fées gnangnan. La vie tout simplement. Un livre qui me fait poser cette question : pourquoi n'ai pas lu déjà tous les bouquins de l'auteur ?
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M. R. Carey est essentiellement connu en France pour son roman « Celle qui a tous les dons », qui s'est même vu adapté au cinéma en 2016. Pour ma part, c'est avec sa trilogie « Rempart » que je l'ai découvert, une excellente série mettant en scène un univers post-apocalyptique dans lequel la flore s'est rebellée depuis longtemps contre les humains, aujourd'hui en passe de disparaître faute de pouvoir renouveler leur patrimoine génétique. Rien à voir toutefois avec « Une autre moi-même » qui emprunte davantage au fantastique qu'à la science-fiction et qui se déroule à notre époque. La première scène du roman donne le ton, puisqu'on y découvre Liz, une mère de famille divorcée, en train d'être étranglée par son ex-mari après qu'ils se soient disputés pour une banale question d'horaires concernant la garde de leurs deux enfants. Alors qu'elle s'apprête à succomber, Liz va se sentir dépossédée de son corps et envahie par une puissance étrangère à elle-même. Bien que terrifiant, le phénomène a tout de fois le mérite de lui sauver la vie puisque cette force inconnue va lui permettre de faire ce qu'elle n'avait jusqu'alors jamais réussi à réaliser : rendre les coups. Échapper à un féminicide ne signifie pour autant pas la fin des ennuis. La voilà désormais avec une procédure pénale en cours contre son ex-mari (qui n'est visiblement pas prêt de lâcher l'affaire en dépit de la mesure d'éloignement prononcée contre lui), mais aussi des enfants quelque peu traumatisés par l'événement, des frais de justice à payer, et surtout cette présence obscure qui rode dans son inconscient et la pousse à se demander si elle ne perdrait pas les pédales. Quelques séances chez le psy et un peu de méditation plus tard, la bonne nouvelle est qu'elle n'est pas folle. La mauvaise, c'est qu'elle n'est effectivement pas seule, une autre version d'elle-même cohabitant désormais avec elle dans son corps et sa tête. Une version plus violente, et surtout de plus en plus difficile à contrôler. En plus de Liz, il y a aussi Fran, une ado traumatisée par son enlèvement alors qu'elle n'était qu'une enfant par un homme qui l'a séquestrée pendant deux jours et qui la pensait visiblement possédée par une sorte de démon. Or, il se trouve que Fran aussi n'est pas toute seule, elle est accompagnée de Dame Guigne, une renarde-chevalière imaginaire qui tente de la protéger de ce que son inconscient pourrait bien faire remonter de ces heures de terreur passées dans la chambre d'un hôtel miteux en compagnie de son ravisseur.

Le pitch est alléchant et le récit carrément à la hauteur. On dévore le roman comme un véritable page-turner tant la curiosité est forte de comprendre les tenants et aboutissants des transformations vécues par Liz et la nature des troubles qui assaillent Fran. L'histoire alterne entre le récit de l'une et de l'autre, le trait d'union entre leurs deux parcours étant Zac, fils de la première et copain de lycée de la seconde. Figurent aussi au casting de cette histoire peu banale Molly, soeur de Zac et petite fille pleine d'énergie et d'imagination, mais aussi Marc, le fameux ex-mari violent qui n'éprouve visiblement aucun remord, ou encore le docteur Southern, psychiatre s'intéressant depuis des années au cas de Fran. Outre l'originalité de son scénario, le roman séduit aussi par la tension permanente que l'auteur parvient à entretenir dans le récit. Il faut dire aussi que, qu'il s'agisse de l'ex-mari bien décidé à passer à l'acte, du féroce double qui hante la tête de Liz ou de Bruno Picota, le kidnappeur frappadingue de Fran, ce ne sont pas les menaces ni les sources d'angoisse qui manquent ! On s'attache très vite à ces deux femmes très différentes mais qui ont toutes deux subies des violences qu'elles ont été impuissantes à endiguées et qui les ont laissées vulnérables. La question des violences faites aux femmes en général, et des féminicides en particulier, est évidemment au coeur de la réflexion de M. R. Carey qui n'a décidément pas son pareil pour tirer parti du prisme de l'imaginaire pour parler des sujets qui traversent nos sociétés occidentales (c'était déjà assez marquant dans la trilogie « Rempart »). le sujet est traité avec un mélange de crudité et de pudeur et acquière ainsi une grande puissance, l'auteur se montrant en effet très clair sur les séquelles des violences endurées par Liz, que ce soit pour elle ou pour ses enfants, le tout sans pour autant jamais tomber dans la surenchère ou le voyeurisme. La grande force du roman vient aussi du fait que l'horreur grandissante que l'on éprouve au fur et à mesure de l'évolution du récit tient moins à la dépossession dont est victime Liz qu'à la banalité et plausibilité de la violence à laquelle elle a été confrontée.

« Une autre moi-même » est un page-turner nerveux qui relate le combat de deux femmes, chacune aux prises avec des émanations fantômes tapies dans leur inconscient nées du traumatisme causé par la violence d'homme. Construit sur un pitch original et porté par des protagonistes touchantes, le roman séduit autant par la façon astucieuse avec laquelle l'auteur a choisi d'évoquer la question des violences faites aux femmes que par sa capacité à sans arrêt relancer la curiosité du lecteur et raviver la tension qui imprègne l'ensemble du roman. Glaçant mais aussi revigorant !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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J'avais beaucoup aimé la trilogie post apocalyptique Rempart de M. R. Carey publiée chez les éditions L'Atalante. Aussi j'étais curieuse de découvrir d'autres livres de l'auteur. C'est chose faite avec Une autre moi-même publié chez le même éditeur en février. Cette fois, l'écrivain anglais s'aventure dans le genre du thriller fantastique.

Le thème principal du roman est la dualité, on le retrouve d'ailleurs sur la couverture signée Dorian Danielsen. Deux points de vue narratifs, deux personnages principaux, une histoire de double, deux destins qui vont se croiser. D'un côté, celui de Liz, femme battue par son mari qui a fini par divorcer et essaye de reprendre sa vie en main tout en élevant ses deux enfants, et jonglant avec des heures de travail dans un multiplex. le divorce n'a pas mis fin aux disputes, et un jour la dispute de trop éclate. Pour se défendre et sauver sa vie, Liz riposte fermement au point de blesser son ex-mari. Cependant, elle a l'impression que ce n'est pas vraiment elle qui a agi, que quelqu'un d'autre a pris sa place pendant quelques instants, quelqu'un de bien différent d'elle, qui n'a pas peur et n'hésite pas à agir. Cela l'inquiète, surtout que quelques jours plus tard, cela se reproduit, ce qui décide Liz à consulter un psychiatre. D'un autre côté, la seconde protagoniste, Fran, une adolescente marquée par la vie, moquée dans son lycée, et qui va se lier d'amitié avec le fils de Liz. Leurs deux existences vont se trouver liées pour former une histoire dense, prenante, originale et immersive.

Le talent de M. R. Carey dans ce roman est de construire son histoire à partir d'un surnaturel savamment dosé, faisant sans cesse se poser des questions au lecteur sur ce qui se passe vraiment. Il arrive à réinventer son histoire en la faisant rebondir de manière cohérente sans perdre son lecteur en route. Tout au long du roman, il joue sur la dualité de ses personnages, mélangeant leurs personnalités. L'auteur a construit une histoire surprenante, mêlant imaginaire et réel, imbriquant les deux de telle manière que le lecteur peut hésiter entre plusieurs interprétations, tout aussi plausibles les unes que les autres.

Le point de départ du récit est les violences faites aux femmes mais le roman aborde d'autres sujet comme la violence psychologique, la quête de soi, les troubles mentaux, le regard des autres, la résilience, l'amitié, la fragilité psychique ou encore l'amour filial. M. R. Carey a soigné son intrigue pour la rendre très prenante, mais aussi ses personnages. Ces derniers sont remarquablement bien dépeints, ils apparaissent ainsi très crédibles, on s'y attache vite, ils nous touchent, nous parlent, nous marquent. Les relations entre les parents et les enfants, entre les adolescents sont bien écrites et réalistes. La plume de l'auteur est fluide, addictive, tout en finesse. Les 550 pages du roman se lisent presque en apnée tant l'auteur arrive à tenir son lecteur en haleine et à le prendre dans cette histoire de double, de quête de soi et de l'autre. J'ai lu les 300 dernières pages en une journée tellement j'étais prise dans l'histoire.

Une autre moi-même est ainsi une belle réussite qui croise les destins de deux personnages forts, qui marie habillement thriller et imaginaire pour former un roman fantastique. J'ai beaucoup aimé ces hésitations entre différentes explications faisant osciller le roman entre différents genres. L'idée de base et le développement des personnages sont extrêmement bien pensés et façonnés pour donner un roman prenant, intelligent et plein de réflexions.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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« Une autre moi-même » de Mike CAREY est paru aux éditions de l'Atalante le 16/02/2023.
J'ai gagné ce livre lors de la dernière Masse Critique mauvais genre ; je ne m'attendais pas à recevoir un si beau bébé : 550 pages d'une histoire dense et prenante, mêlant thriller et paranormal.
Liza est une femme battue par son mari. le conte de fées lié à son histoire d'amour se transforme en cauchemar. Les coups pleuvent, Liz est terrorisée. Jusqu'à la dispute de trop. La jeune femme, sans trop comprendre comment, riposte. Fermement. Elle a l'impression d'avoir été habité par quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'a pas peur et qui n'hésite pas à s'imposer. Tout son contraire.
Nous faisons ensuite la connaissance d'un autre protagoniste : Fran, une adolescente un peu à part, moquée et harcelée dans son lycée. Elle va se lier d'amitié avec le fils de Liz.
Le destin de ces deux femmes va se rejoindre pour créer une intrigue originale et captivante.
Ce roman est surprenant. Il mélange habilement l'imaginaire et le réel sans toutefois partir trop loin et devenir complètement fantasque.
L'auteur aborde des sujets de société qui nous concernent tous comme la quête de soi, la violence faite aux femmes, les rapports de couples etc…
C'est à la fois intéressant, émouvant, remuant.
Je qualifierai ma lecture de lecture OVNI mais plutôt dans le bon sens du terme !
Merci à Babelio et aux éditions de l'Atalante de m'avoir permis de découvrir cet auteur.
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Un roman de MR Carey ? Au vu de l'excellente lecture qu'a été la trilogie du livre de Koli (post apo YA) ne je pouvais passer à côté de la sortie de ce roman !

Une autre moi-même est un roman noir/thriller fantastique adulte qui m'a emporté d'un bout à l'autre.

(Il n'est pas évident de parler de ce roman sans dévoiler des éléments de l'intrigue et ce serait tellement dommage d'en apprendre trop donc je resterai très évasive sur l'histoire.)

J'ai retrouvé la plume addictive de l'auteur et sa manière de nous dépeindre des personnages forts auxquels on se prend d'affection rapidement. Même après 550 pages, je n'avais aucune envie de les quitter.

Liz la mère de famille et Fran l'adolescente.
Deux solitudes.
Deux êtres traumatisés par la violence.
Deux destins qui vont se rejoindre.
Deux personnages qui m'ont beaucoup touchés ❤️

L'auteur aborde le sujet des troubles mentaux avec finesse et nous permet d'entrer dans deux histoires poignantes qui vont nous entraîner loin dans les méandres de l'esprit tout en se servant d'un côté surnaturel pour créer un parallèle très intéressant.

Outre ce thème central hyper bien maîtrisé, l'auteur aborde la violence, qu'elle soit psychologique ou physique, conjugale ou gratuite avec finesse et intelligence.

Liz et ses enfants, Fran et son père.
Ces relations parents/enfants sont si bien écrites et réalistes qu'elles ajoutent un supplément d'âme à l'histoire.

En plus de la parentalité, l'auteur sait parfaitement gérer l'adolescence avec les personnages de Fran et Zac. Leur amitié est une ancre dans leur vie chaotique.

Ce roman m'a emporté, fait réfléchir, a su m'émouvoir et tenu en haleine jusqu'au final explosif !

Une réussite.

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Il y a des livres avec lesquels on peine, ceux qui nous tombent des mains dès le début ou même en plein milieu ; il y a des livres qu'on referme avec un sentiment mitigé, ceux qu'on pose en sachant très bien qu'on n'en gardera pas le souvenir d'ici les prochains mois. Il y a des romans qui sont plutôt pas mal mais qui ont ces petits défauts agaçants qui font grincer des dents, ceux qui contiennent tellement d'incohérences que la lecture en devient un pensum plus qu'un plaisir. Il y a des romans « faciles » mais qui, finalement, restent sans saveur et ceux qui se veulent tellement « recherchés » que c'en est ridicule.
Il existe des tas de livres qui vous mènent à la lassitude en lecture (mon cas depuis la fin de l'année dernière). Mais, heureusement, il y en a presque autant qui apportent de la joie, du plaisir à lire et qui amènent à dire : « Mais qu'est-ce que c'est bien fait ! »

Les romans de Mike Carey (Celle qui a tous les dons, la trilogie de Koli) font partie de cette deuxième catégorie, non parce qu'ils abordent des sujets « youpi yop, le monde est rempli de Bisounours », au contraire mais parce qu'ils sont extrêmement bien construits, que les personnages sont consistants, que les intrigues se tiennent de bout en bout, qu'on n'y rencontre pas des formulations pouvant induire du racisme, sexisme, homophobie, etc…
Carey sait nous captiver, nous emmener dans la psyché de ses personnages et construire aussi des ambiances. Avec Une autre moi-même, les deux personnages principaux sont deux femmes : une mère (Liz) qui se défend contre son ex mari, un homme violent et abusif, et une adolescente qui, étant enfant, a été victime d'un kidnapping. Toutes deux soumises à des traumas ont, pense-t'on, développé des stratégies de survie et subissent des troubles psychiques. L'adolescente (Fran) est cataloguée au collège comme la « dingo » de service. Elle consulte un psy, est sous traitement. Son seul refuge demeure son « amie imaginaire », une renarde qui lui vient d'un dessin animé qu'elle regardait étant enfant.
Quant à Liz, le jour où elle répond aux coups de son ex, elle a la nette impression que quelqu'un a pris le contrôle de son corps et de son esprit. On pense à un trouble dissociatif de l'identité.
Mais voilà : les apparences sont un peu trompeuses et la fantastique s'en mêle de façon très habile.

Je n'en dirais pas plus. le traitement des personnages est splendide, la façon dont Carey manie les points de vue, magistrale.
(oui, il faut le lire!)
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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J'ai bien aimé ce roman qui est bien écrit (et traduit par Mikael Cabon). La scène d'ouverture est assez impressionnante : nous assistons à une scène entre Liz et son ex-mari, qui tente de la tuer. L'intrigue donne envie de s'immerger et de suivre les personnages, qui ne sont pas très nombreux. Il y a d'un côté Liz et ses enfants, Zac et Molly, et de l'autre, la jeune Fran, qui a subi un événement traumatique quand elle était enfant. Cette dernière est suivie par une sorte d'amie imaginaire : un petit renard du nom de dame Guigne.

Peu à peu, nous allons entrer dans la psychologie des personnages, notamment de Liz, qui a le sentiment d'avoir une autre personnalité en elle, qui est en lutte. Fran est une jeune fille solitaire, qui a des hallucinations et est suivie depuis une dizaine d'années par un psychiatre. Elles se rencontrent dans la salle d'attente de celui-ci et Fran perçoit la double personnalité de Liz. Des événements vont les rapprocher, avant que Liz ne soit complètement remplacée par son autre "moi-même". La suite du roman nous montre une Liz différente, très violente, prenant rarement ses responsabilités et n'assumant pas une vie avec des enfants.

J'ai dévoré de nombreuses pages sans voir le temps passer. L'auteur alterne les points de vue et on suit Fran, Liz, et son double, Beth, ce qui rend l'action plus intense. J'ai d'abord eu une préférence pour le point de vue de Liz, une femme douce, aimante et qui fait son possible pour prendre soin de ses enfants. J'avais plus de mal avec Fran, et son univers fantastique, mais peu à peu on découvre pourquoi elle a développé son amie imaginaire et comment se manifeste son inconscient. Quant à Beth, j'ai à la fois détesté ce personnage, mais bien aimé la suivre, pour découvrir jusqu'où elle pouvait aller, et surtout, comment Liz allait pouvoir reprendre la totale possession de son corps.

Roman fantastique, avec un suspense qui se développe au fil des pages, il est aussi très ancré dans notre époque (violences faites aux femmes, féminicide, séquestrations, précarité) sans en faire des tonnes. L'auteur raconte tout ça avec beaucoup d'humilité et d'humanité. On n'est pas dans le pathos, mais dans la description subtile et assez juste de ce que sont les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent et doivent faire attention à tout. Quant à la psychologie de ses personnages, je l'ai trouvée également très juste, on s'émeut des événements qui ont pu arriver à Liz et à Fran et surtout on comprend comment leur inconscient les a protégées du pire. L'auteur distille avec parcimonie des éléments de fantastique, utiles à l'intrigue, nous montrant qu'un rien peut nous faire vaciller hors de la réalité.

Je dirais juste que la fin m'a un peu moins plu, dans le sens où je trouve la "bataille finale" un peu trop classique, et moins originale que le reste du livre. Mais dans l'ensemble, ça a été une très bonne lecture !
Lien : https://telmalitteratures.bl..
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Elizabeth Kendall, séparée de son ex-mari violent, Francine Watts, adolescente tourmentée enlevée et séquestrée à l'âge de six ans, Dame Guigne et Beth, autant de personnages féminins qui vont rythmer ce thriller fantastique addictif et incroyablement bien construit.

J'ai adoré ce roman, de la première à la dernière page. Et pourtant, j'appréhendais ses 550 pages, j'avais peur des longueurs ou des redondances, mais non, je n'ai pas vu le temps passer.

Ce roman présente plusieurs personnages, une mère et ses deux enfants, une adolescente et son papa, mais pas que. Je n'en dis pas plus, car je me suis lancée sans avoir relu le résumé et j'ai adoré découvrir l'intrigue et les personnages au fur et à mesure de ma lecture.

Les personnages sont très bien construits, ils m'ont touchée, tous à leur façon. le lien qui les unit était bien ficelé je trouve. J'ai aimé suivre ces deux familles.

On aborde dans ce roman les troubles dissociatifs de l'identité, avec une pointe de surnaturel qui m'a captivée et m'a fait me poser des questions.

On frôle la science-fiction, mais tout en restant dans ce que je pense exister vraiment, où est la frontière entre le réel et le surnaturel ?

Un roman très intéressant, tant dans les relations entre les parents et les enfants, qu'entre les enfants eux-mêmes et la thématique principale.

Un auteur que je ne manquerai pas de relire, et un roman que je recommande.
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