Apparemment, la dernière mode est aux lèvres boudeuses et à l'anorexie, deux traits que je n'ai pas, et la robe que je porte ne laisse aucune place à l'imagination.
Ok, pas d'émotion. Aucun soucis. Je m'y suis déjà préparée psychologiquement après avoir accepté ce job.
Tu as oublié ta clé. Elle n’ouvre pas qu’une simple porte.
Elle veut que je fasse un câlin au client quand il veut baiser ? J'éclate de rire en imaginant la scène. "Salut beau gosse, tu veux des papouilles?"
Je ne suis pas une demoiselle en détresse, et il n'est pas mon chevalier en armure. Les contes de fées n'existent pas, surtout pour les nanas de Las Vegas avec un bagage émotionnel aussi lourd que le mien.
Suis-je triste de partir ? Bien sûr. Je n'en ai pas envie, mais tu les sais déjà. Je sais que ce que je fais est horrible pour nous deux, mais je sais également que c'est la seule façon que j'ai d'être vraiment libre. Quelle est cette expression déjà ? "Si tu aimes une personnes, laisse-la partir, si elle ne revient pas, il n'y avait aucune raison qu'elle reste avec toi."
A part la mère de Wes, je n'ai pas rencontré une seule femme sympathique. Il semblerait que, dans ce milieu, les hommes d'un certain âge aiment avoir une paire de seins accrochée à leur bras. Les nanas restent plantées à leur côté, le regard vide tourné vers l'océan, juchées sur leur talons aiguilles, sirotant des coupes de champagne qui coûtent trois fois le prix de mon futon. Sans doute boivent-elles pour oublier.
"Le grand amour est une invention du fabricants de cartes de voeux et des auteurs de romans à l'eau de rose."P.9
– Ça devrait t’aller. Tu mesures quoi – à peu près un mètre quatre - vingt - cinq ? Et tu pèses soixante - trois kilos ?
– Un mètre quatre - vingts, et … ta mère ne t’a jamais dit qu’on ne demandait pas son poids à une femme ?
– Hélas, non, répond Amil en secouant la tête et en riant.
– Eh bien, elle a failli à sa mission alors, dis-je sur un ton sarcastique. C’est impoli, et les femmes détestent ça. Tu es marié ? Il secoue la tête. – Tu as une copine ? Il secoue de nouveau la tête. – C’est bien ce qui me semblait. Je n’ai plus rien à dire, je conclus en frappant dans mes mains comme si je venais de prouver la théorie de la relativité d’Einstein.
Je suis majeure et il est canon. Nous sommes jeunes et nous allons nous côtoyer quotidiennement pendant presqu’un mois. Vu l’alchimie qu’il y avait entre nous ce soir, je suis certaine que le sexe serait génial. Ça me ferait du bien, d’ailleurs ça fait presqu’un an que je n’ai pas eu de rapport sexuel et mon vibromasseur ne me fait plus le même effet. J’ai besoin de ce lien physique et charnel, de sentir un corps chaud et viril sur le mien.