Dans son dernier roman,
le Jeu des si,
Isabelle Carré nous plonge alternativement dans la peau de son héroïne, puis dans la sienne, pour enfiler de nouveaux costumes, prendre de nouvelles apparences - tels les comédiens -, réinventer des vies. Ici, l'histoire d'Elisabeth qui un jour, spontanément, quitte tout sans laisser de traces pour s'approprier la vie d'une inconnue.
Avec des si et une imagination exubérante et débridée,
Isabelle Carré m'a embarquée dans des existences dont je ne savais plus si elles étaient réelles ou fictionnelles. Et pourtant avec beaucoup de subtilité car jamais je ne me suis sentie perdue dans le texte. Elle a su alimenter avec finesse une confusion rassurante et insuffler un caractère singulier à son roman. J'ai plané les pieds sur terre.
Une écriture organique et savamment aboutie au service d'un jeu de miroir effréné et audacieux. Fragilité, sensibilité et sensualité - failles et forces de l'écrivaine -, apportent puissance et densité à l'histoire.
Des protagonistes riches et profondément travaillés. Rien n'est laissé au hasard, une cohérence pure.
Son métier d'actrice et comédienne semble signer la construction de ses personnages. Comme elle s'imprègne de leur identité avant de les jouer, elle s'est glissée un moment dans la peau de son héroïne avant l'écriture. Hasard ou non, une rencontre l'a éclairée sur ce qui lui tenait à coeur de raconter… Les questions de place, d'identité, de rêve et fantasme, d'illusion sont abordées ici.
Un roman vibrant et ambitieux. D'une étrangeté assez fascinante…
Et vous, n'avez-vous jamais rêvé d'être quelqu'un d'autre ? D'endosser une existence qui ne vous appartient pas ? Peut-être est-ce le fantasme inavoué de tous ceux qui écrivent, qui inventent des histoires ?
Romain Gary (
Emile Ajar) a dit :
“Je rêvais d'être quelqu'un d'autre, je rêvais d'être
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