La rencontre de deux femmes que tout oppose. L'une est écrivain à succès, divorcée mère de deux adolescents sympas, avec un petit ami fabuleux. L'autre est seule et isolée dans une prison de femmes depuis déjà longtemps et pour encore de nombreuses années. Dès leur première rencontre durant un club de lecture organisé à la prison où Valérie vient parler de son dernier roman, une attirance trouble, comme un coup de foudre non nommé, se produit, provocant un lien invisible entre elles. Il y a tout d'abord des échanges épistolaires, puis des visites au parloir. Elles deviennent amies, confidentes, et petit à petit l'amour s'installe. Même lorsqu'elles apprennent à se connaitre, leur lien est indéfectible. L'écoute, l'entraide, l'empathie, l'amitié, l'amour seront au rendez-vous. Cette relation sera bénéfique pour chacune d'entre elles, elle changera le cours de leur vie.
Une histoire magnifique, très forte, racontée avec brio par
Marina Carrère d'Encausse et sa plume légère et fluide, son style précis et clair. Elle nous parle de l'univers de ces femmes incarcérées, de leurs problèmes enfermés avec elles, de l'absence totale de dignité, de la résilience, de la culpabilité, du renoncement, mais aussi de secrets de famille qui bouleversent les existences sans que l'on sache pourquoi, de la capacité à prendre sur soi, où à se dévaloriser, à accepter des situations inacceptables, d'humiliation, de violence physique et psychologique, de maltraitance. Qu'est-ce qui est condamnable ? Qui peut juger ? Plusieurs messages sont présents dans ce texte, dont la tolérance à tous points de vue.
Nous vivons les moments forts avec Nathalie et Valérie, nous assimilons leurs émotions, leurs pensées, les lettres sont remarquablement bien écrites et font mouche. Notre coeur est accroché dès les premières lignes et jusqu'à la dernière phrase. Les personnages sont minutieusement fouillés, décrits en profondeur. Rien n'est superficiel, rien n'est laissé au hasard.
Une belle réussite, un roman sensible, très bien construit, qui sonne juste.