Peer Gynt, tome 1 (BD)

Je ne sais pas si c'était une bonne idée que d'adapter une pièce de théâtre d'un dramaturge norvégien. C'est quand même assez spécial avec ses trois actes. A noter qu'elle a été joué pour la première fois à Oslo en 1876 et a reçu un accueil triomphal.

C'est un drame poétique mettant à l'honneur le fils d'une veuve paysan. Peter Geet est un peu prétentieux et surtout aventureux car il part défier le vaste monde mais il rate tout ce qu'il entreprend avant de découvrir, seulement à la fin, la vérité de la solitude de son unique individu.

La fin sera plutôt poignante mais également pleine d'espoir pour le futur. J'ai un peu eu de mal au début mais une fois l'adaptation effectué, on arrive à suivre non sans quelques difficultés. Il est vrai qu'on va basculer à un moment donné dans le fantastique avec des trolls et des lutins, des sorcières et de jolies fées.

J'ai beaucoup aimé le graphisme de cette BD avec une quadruple page au milieu qui sera de toute beauté. le trait est fin et fait dans la grâce avec un souci des détails notamment du décor. Les fjords norvégiens sont à couper le souffle. Bref, cela vaut le détour pour ceux qui aiment le beau dessin.

Au final, nous aurons une espèce de farce sur l'identité du voyageur à travers le monde issu d'un conte populaire norvégien.

Adaptation BD d'une pièce de théâtre scandinave d'henrik Ibsen, Peer Gynt est une oeuvre assez atypique.
Le personnage principal est un anti héros qui vit dans les légendes nordiques peuplées de Trolls et de démons. Il parait de prime abord assez antipathique : fainéant, coureur de jupon, inconséquent et lâche. La fin de ce tome 1 montrera un aspect plus modéré où l'on sens le remord poindre. Alors qu'il montrait peu de considération envers sa pauvre mère, les derniers instants qu'il passe avec elle sont très doux et semblent racheter sa mauvaise conduite.
Si j'ai eu du mal à aimer ce personnage, l'univers ne m'a pas convaincue non plus malheureusement. On sent la pièce de théâtre derrière, sur de longs monologues où le héros se lance dans la poésie ou des questions métaphysiques. J'ai trouvé le rythme assez haché entre ces parties et celles plus oniriques où Peer Gynt rencontre des Trolls ou combat un démon serpent. Ces moments, sortis de l'imaginaire scandinave, m'ont vraiment paru bizarres. On n'arrive pas à savoir si le héros rêve, s'il vit vraiment ces événement et surtout je n'ai pas réussi à trouver un intérêt à ces longs discours avec le roi des trolls qui lui fait passer divers épreuves grotesques. Cela m'a semblé sans queue ni tête et je me suis demandée si je n'étais pas passé à côté d'un message ou d'une morale qui donnerais de l'intérêt à cette partie.
L'univers graphique est par contre une belle réussite. Un noir et blanc tout en nuances et en textures. Les arrière-plans sont particulièrement beaux ils donnent un aspect romantique tout en gardant un côté sombre, mystérieux et presque gothique. En opposition les personnages ont une ligne claire presque simpliste, comme un dessin animé : Des billes noires pour les yeux, une ligne pour la bouche.

Ce nouveau titre est en adéquation avec l'essence même de la collection Métamorphose. On y retrouve à travers le scénario, une transformation du protagoniste, une quête initiatique qui va changer Peer Gynt, et graphiquement, l'univers est sombre, particulier, atypique. En s'appuyant sur la pièce de théâtre originelle l'auteur façonne un univers graphique tout en conservant le caractère poétique du texte. Nous comprenons que nous sommes dans un milieu paysan des pays nordiques, mais le fantastique prend ici le dessus, et nous croiserons quelques trolls ou sorcières en chemin. Les paysages très complexes et brumeux se distinguent des personnages quelque peu simplifiés. Ce premier acte nous permet de cerner l'importance des nombreuses figures féminines qu'il va croiser, comment elles vont le façonner en tant qu'homme, qu'elles aient été maîtresses, amoureuses ou mères. Un anti-héro intéressant à découvrir.

Peer Gynt est un paysan, heureux de vivre et de profiter de la vie. Il décide qu'il mérite mieux et quitte son village pour devenir empereur ou autre...
Histoire un peu confuse, un peu (trop) bavarde - on sent la pièce de théatre derrière - allié à un graphisme magnifique (les grands encarts sont très beaux) jouant sur une tonalité limitée (ce n'est pas du noir et blanc réellement mais une teinte sombre tirant vers le bleu). A voir avec le tome 2.

De très jolies illustrations, surtout les décors qui sont incroyables (les personnages sont peut-être un peu trop simples à mon goût), avec cette teinte dans les nuances de gris, ça crée une atmosphère bien particulière.

Quant au reste...eh bien, c'est une façon de découvrir un classique théâtral, mais pour le coup, c'est pas trop mon truc.

Une BD bien bavarde avec de longs monologues qui rappellent bien le théâtre mais qui passent assez mal sous cette forme.

Et pour ce qui est de l'histoire... C'est vraiment particulier. Un personnage principal antipathique au possible, et une histoire loufoque sur fond de légendes et contes norvégiens. Mais c'est trop pour moi, ces histoires de trolls, sans romance sans queue ni tête qui nous emmène on ne sait où.

Je ne connaissais pas l'auteur de Peer Gynt : Antoine Carrion, il travaille aussi dans le monde du jeu vidéo. C'est un dessinateur qui collabore avec d'autres auteurs d'habitude en illustrant leurs oeuvres comme Nils, Temudjin, No paseran le Jeu et L'ombre blanche. Il s'agit ici de sa première oeuvre solo qui est une adaptation de la pièce de théâtre de Henrik Ibsen présentée pour la première fois en 1876, c'est un auteur norvégien qui s'est inspiré de conte populaire et du folklore de cette période. Il s'agit là des trois premiers actes sur cinq que comporte la pièce, la fin sera donc dans le volume 2.

Peer Gynt est un jeune homme à problèmes. L'héritage qu'il aurait dû recevoir a été dilapidé par son père mais cela ne l'empêche pas de se comporter comme un roi, de croire que tout lui est dû, de ne suivre que ses propres règles, de ne pas assumer la responsabilité de ses actes. Après s'être enfui avec une femme juste avant son mariage puis de s'en être débarrassé le lendemain, il n'a plus le choix, il ne peut plus retourner dans son village au risque de se faire tuer. Il part donc à l'aventure en abandonnant sa mère dans la misère. Ses péripéties seront dirigées par ses coucheries et par la fuite des problèmes qui en découlent.

Des qualités graphiques indéniables : la nuance des couleurs blanche et noire nous offre des paysages splendides, des tableaux pour les plus grands. Mention spéciale pour la quadruple page du milieu ! le récit, en revanche, je l'ai moins apprécié (la dimension conte je pense) sauf la partie chez le peuple des trolls et l'épisode de la mort de sa mère. D'habitude j'apprécie les anti-héros mais Peer n'a aucun motif louable voir compréhensible pour justifier ses actes (bien-sûr c'est ce que souhaite l'auteur). S'il y a un point moral à retenir dans cette histoire c'est que tout se paye.

Une lecture sympa quand même grâce au dessin. J'ai envie de lire la fin et ainsi savoir comment se finissent les péripéties de Peer.