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3,52

sur 91 notes
J'ai aucune putain de volonté. Je comptais balancer salement la couverture du livre, un smiley qui signifie "olalala j'ai trop kiffé" (hésitant donc entre le coeur rouge et celui a la bouche en forme de O qui joue le petit surpris), et en rester là.

Mais non en fait.

Je peux pas me résigner à cette flemme là tellement Les Lanceurs de feu a nourri une soif de choses complètement enfouies, ou qui se sont révélées j'en sais rien j'ai pas vraiment déterminé encore.

Ça retourne pas mal, dans le genre remue méninges. Pas forcément parce que ça se passe à Belfast, mais attention quand Jan Carson développe l'atmosphère de la ville, on est pas loin du Jérusalem d'Alan Moore quand il décrit Northampton. On vit dedans, on se prend cette crasse dont on s'accommode en se disant que c'est pas pire qu'ailleurs.

Ça retourne pas mal, aussi parce qu'il y est question de sirènes, et je parle de la sirène d'alarme autant que la créature fantastique parce que l'auteur s'est fait des noeuds au cerveau (en nous contaminant par extension) afin de lier ces deux mots et d'en faire une sacrée histoire.

C'est l'histoire de deux pères qui sont témoins du mal transmis à leur enfant, hésitant entre baisser les bras, fuir ou tuer le fruit de leurs entrailles.

C'est l'histoire d'une chanson de Prodigy qui vient alimenter les vidéos d'un type qui porte un masque de Guy Fawkes et qui veut provoquer le soulèvement dont tous les irlandais assoiffés de révoltes cherchent depuis qu'ils entendent l'Histoire de leurs prédécesseurs.

C'est un livre insupportable, cruel, qui puise dans le fantastique et le surnaturel afin de broyer les perceptions de la réalité.

C'est un roman indéfendable dont on saisit toute la grandeur parce qu'il ne propose aucune solution au chaos du quotidien et de celui qui est à venir.

Voilà, j'ai aucune putain de volonté mais j'ai vraiment pris mon pied, t'en fais ce que vous voulez. Je sais déjà que certaines personnes vont détester ce roman de par son côté ovni cruel. Je m'en balek et c'était une super expérience de mon côté.
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Finir ce livre a été anormalement long. En dire quelque chose est difficile. Je pense que je ne suis pas très friande du réalisme magique en général. Cela ne me touche pas ni de près ni de loin. Ici, il s'agit de l'Irlande autour de l'été 2014, de la révolte des habitants de Belfast et de la paternité. de la paternité surtout : ce qui en nos enfants est de nous, ce que nous transmettons, ce qui est incommensurablement différent. Comment les pères peuvent protéger leurs enfants de ce qui leur ont transmis, leur peur de voir en eux ce qu'ils n'auraient pas voulu transmettre.
Un beau thème en fait qu'il ne me semble pas avoir si souvent vu traiter ! Mais j'ai eu beaucoup de mal avec le chapitre consacré à la rencontre d'un des pères avec la génitrice de sa petite Sophie, rencontre "magique" d'un être qui n'est pas réellement humain ou au moins d'une étrangeté substantielle. Et aussi avec les chapitres qui évoquent l'existence d'enfants dotés de pouvoirs spéciaux, enfants qui échappent totalement à leurs parents.
Je vois bien l'idée mais cette narration n'est pas ma tasse de thé.

Ceci étant l'écriture est somptueuse et l'auteur mérite le détour.
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Très beau roman, évocateur pour tous les parents. Comment canaliser, gérer son amour aux différents âges de nos enfants. Jusqu'où doit on aller ? le faisons nous bien ou mal ? Sur un décor très gris, Belfast dans le roman, mais nos décors quotidiens sont ils plus ensoleillés ? Plus de questions posées que de réponses apportées.
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Quel beau titre, et quelle lecture singulière...Dans un Belfast infernal et suffocant embrasé par les grands feux protestataires de l'été 2014, la tension monte et les esprits s'échauffent. Jonathan, médecin introverti et solitaire et Sammy, ancienne forte tête option délinquant, s'interrogent sur l'évolution de leurs enfants très spéciaux à haut potentiel criminel. L'écriture est originale et virtuose, l'inspiration mêle contexte quasi documentaire et évoquations fantastiques saugrenues, un peu à la manière des romans japonais. Mais à la différence de ces derniers, le roman manque de poésie: malgré toutes ses qualités ou peut-être à cause d'elles, j'ai survolé l'histoire.
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Envoutant !

Les lanceurs de feu, c'est d'abord le témoignage d'un lieu, d'une époque. Nous sommes à Belfast, en Irlande du Nord, à l'été 2014 ; Les "troubles", 30 années de guerre civile en Irlande du Nord, sont encore bien présentes dans les esprits, même si l'on tente de faire oublier cette période marquée par les violences et l'agitation et que l'on tente aujourd'hui d'attirer les touristes.

Les lanceurs de feu, c'est aussi le portrait de deux hommes ; deux pères qui s'interrogent sur leur rôle et qui nous partagent leurs questionnements et leurs doutes. Tous deux ont un point commun ; ils voient chacun en leur enfant le mal incarné et s'interrogent sur leur part de responsabilité. Qu'est-ce qui relève de l'inné ? de l'acquis ? Quelle part d'eux même ont-ils transmis ? ... Mais Jusqu'où sont-ils prêts à aller pour empêcher leurs enfants de nuire ?

Les lanceurs de feu est enfin un roman singulier où se mêle réalité et magie...

J'ai adoré ! Et j'ai bien du mal à l'expliquer moi qui suis si terre à terre. J'ai été comme envoûtée, de la première à la dernière ligne. Il y a dans l'écriture de Jan Carson un petit quelque chose qui, en plus de la rendre unique, vous séduit, irrésistiblement ! Jan Carson est une magicienne des mots !

Lecture dans le cadre de la quatrième édition du prix bookstagram du roman étranger.
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De ce roman singulier, je n'en attendais rien de particulier et ne nourrissais donc pas de « grandes attentes » à son égard.
Dès les premières pages lues, j'ai su que ce livre n'était pas fait pour moi : je suis restée hermétique au récit - en partie fantastique - qui m'a sortie de ma zone de confort sans pour autant me séduire et n'ai pas réussi à entrer dans l'univers proposé par Jan Carson ; je n'ai pas accroché à sa plume (et cela n'enlève rien à son talent !) ; j'ai trouvé le récit trop long, « bizarre », parfois sans queue ni tête …
Bref, je n'ai pas adhéré à la proposition qui m'a été faite et je vous avoue ne pas vouloir retenter cette expérience un peu plus tard afin de déterminer s'il s'agissait d'un problème de timing … ou de goût !
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En 2014 à Belfast, seize ans après l'accord de paix de 1998 en Irlande du Nord, l'été connaît de fortes tensions. Tandis que les commémorations orangistes et leurs feux traditionnels se préparent, de grands incendies s'allument à l'appel d'un mystérieux lanceur de feu, plongeant la ville dans le chaos. le roman raconte en parallèle le quotidien de deux pères de famille, tous deux persuadés que le mal se transmet de génération en génération. Jonathan, médecin, est le père d'une petite fille dont la mère est partie après l'avoir attiré telle une sirène. Certain que sa fille va représenter un danger, il s'apprête à commettre un acte terrible. Sammy, ancien paramilitaire loyaliste, s'effraie du sadisme de son fils et reconnaît en lui l'homme cruel qu'il a été, replongeant dans la sombre période des Troubles.
Jan Carson excelle à décrire une ville divisée, en proie au désordre. Ses personnages sont inadaptés ou dépassés, obsédés par leur passé et leur culpabilité. le portrait d'un adolescent fasciné par la violence est particulièrement terrifiant. Les feux destructeurs, les pluies diluviennes et les inondations qui s'abattent sur la ville donnent une dimension biblique au roman et les chapitres sur les “enfants infortunés” y ajoutent une portée féérique et symbolique.
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J'ai aimé ce livre tout autant qu'il m'a déstabilisée. Sur fond de réalisme social, des notes de fantastique incrustent le roman. Réalisme magique façon Murakami ou symptômes d'une folie latente ? Libre à nous d'y lire ce que l'on souhaite et de découvrir un texte aux nombreuses entrées.
Les lanceurs de feu c'est avant tout l'histoire de deux pères, Jonathan et Sammy, que tout sépare a priori. Mais au cours de l'été 2014 durant la période des Grands Feux à Belfast, tout deux expérimentent les troubles de la paternité. Jonathan dont la petite fille vient de naître d'une mère disparue doit conjuguer avec ce nouvel être ; tandis que Sammy se voit confronté à la possibilité d'un fils monstrueux dans lequel il craint de se reconnaître.

J'ai tout d'abord beaucoup aimé la description de la ville de Belfast et de ses habitants le temps de cet été particulièrement troublé. La sulfureuse ville de Belfast s'embrase sous nos yeux sans autre explication qu'une colère qui gronde, sourde et menaçante.
De même toute la partie consacrée à Sammy m'a passionnée. Ce portrait d'un père lucide face à la cruauté de son fils, luttant contre sa propre horreur, capable pourtant d'un amour inconditionnel, m'a émue.
C'est le personnage de Jonathan qui m'a laissée perplexe un premier temps. La description de la mère, femme sirène dangereuse et coupable de tous les maux, m'a dérangée avant que je n'y vois le reflet de sa propre culpabilité, peut-être.

La folie rôde donc dans la ville et la vie des personnages donnant à ce roman une ambiance particulière tout en clair-obscur.
C'est un texte qui m'a d'abord surprise avant de m'embarquer et de me plaire totalement. Une chose est sûre, il est de ceux qui questionnent et qui nous marquent.
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Voilà un roman très déconcertant et plutôt loin de ce que j'aime lire habituellement, mais que j'ai lu jusqu'au bout. Entre réalisme à la Ken Loach et conte d'Andersen : un mélange plutôt insolite…
On y suit la vie parallèle de 2 hommes que tout oppose (mais qui finiront par se croiser).
A Belfast, Sammy, un père de famille jadis ultra violent et militant contre les Catholiques irlandais, mais désormais repenti, découvre que son fils est à l'origine des Grands Feux qui mettent la ville en émoi, en juillet 2014. Il s'interroge sur « l'héritage » violent qu'il a pu lui transmettre, malgré lui, et il revient sur ses actes de « jeunesse » qu'il avait essayés d'enfouir loin dans sa mémoire.
De l'autre côté de Belfast vit un autre père, plus jeune, Jonathan. Jonathan est médecin (détail qui aura son importance dans le récit) et, plongé dans une montagne d'angoisses, il tente de subvenir aux besoins de sa toute petite fille de 4 mois, née de ses amours fugaces avec une …sirène qu'il a rencontrée, un soir de garde. Il pense que son bébé sera elle aussi une sirène, malfaisante, donc, un de ses Enfants Infortunés qui jalonnent la ville de Belfast. .
Bon, je l'avoue, il faut accepter de passer au-dessus de cette fable sur la parentalité pour continuer la lecture de ce roman terrible, par ailleurs réaliste jusqu'à la nausée. J'ai certainement dû être envoutée par la voix de la sirène pour accepter de lire ça !
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Jan Carson possède une jolie plume. Par contre, il est difficile d'adhérer à ce concept d'enfants infortunés dotés de pouvoirs spéciaux et d'une femme-sirène (ce que certains nomment réalisme magique). Plus de 350 pages de texte ne nous apprennent pas non plus la tare qui afflige la fille du Dr Murray. Malgré tout, ce roman vaut la peine d'être lu.
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