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Ah, quand une rumeur circule dans un village et que chacun donne sa version, ça peut vite tourner au drame. Une BD originale, plaisante à lire
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Une très bonne idée de départ : comment une rumeur se propage dans une petite ville. On passe de personnage en personnage, et peu à peu une histoire semble se dessiner, un truc qui s'est passé, dans le passé... Chacun a son mot à dire semble-t-il, et l'agacement et la violence montent...
Une BD habile pour dire cette haine ordinaire et quotidienne, avec des dessins stylisés et soignés.
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Franchement, le procédé m'a lassé jusqu'au plus haut point. On passe d'un personnage à l'autre qui n'ont aucun lien à part celui d'habiter dans le même village de commères pour nous raconter l'histoire d'un jeune homme au lourd passé qui revient. On dit qu'il a été aperçu au café. On dit qu'il est barjot comme sa mère. On dit qu'il revient voir sa tante. On dit beaucoup de choses peu intéressantes.

A un moment donné, on n'arrive plus à suivre le fil de ce qui est raconté d'une case à l'autre par différents habitants (de l'éboueur à la fleuriste en passant par l'aide-soignante et même la clocharde) dans des plans totalement différents à la manière d'une discussion continue. Cependant, à la fin, il semble qu'il y ait une petite action à savoir des hommes dans une voiture afin de l'intercepter. Et puis, le trou noir à savoir quelque chose qui se produit sans avoir aucun lien. La question est de savoir si la rumeur a provoqué la tragédie. On nous montre encore le village sous son mauvais côté avec ses habitants repliés sur eux-mêmes et friands de ragots.

J'avoue m'être royalement ennuyé avec cet exercice de style certes audacieux et maîtrisé. Tout cela pour nous indiquer que la rumeur est nocive. On le savait déjà.
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Le môme Gabory est revenu après une longue absence. La dernière fois qu'on l'avait vu, c'était au moment de l'accident, il y a deux ans. Alors, dans sa petite ville natale, les commentaires vont bon train. L'occasion de régler quelques comptes personnels et de se laisser aller à quelques suppositions mesquines.

Chacun a sa petite interprétation des faits et de l'histoire du fils Gabory.
En tout état de cause, une fille de vingt ans est morte. Mais à qui la faute ? Au môme Gaborit ou parce que c'est une sale affaire de magouilles ? Et pourquoi revient-il ? Pour voir sa famille… ou pour se venger ?



La rumeur. Détestable. Exécrable. Celle qui excite les mégères et se nourrit de fantasmes. Celle qui vire au glauque. Celle dont c'est la faute de personne mais personne n'est capable de s'empêcher de l'alimenter… comme si c'était plus fort que soi, comme si ça nous protégeait d'y participer aussi.

Gilles Rochier vient jeter de l'huile sur le feu avec ce récit choral où l'on voit les habitants d'une ville parler d'une seule voix pour créer une légende urbaine de toute pièce. Certains se font la voix de la raison, d'autres entonnent les mises en garde, les derniers inventent, supposent… et il est impossible pour nous de savoir où est le faux du vrai. D'un foyer à l'autre, la rumeur enfle, elle se répand comme un virus et contamine même ceux qui pourtant, ne devraient pas avoir voix au chapitre, faute de connaître l'histoire et ses protagonistes.

Des tons rouges, qui piquent, qui heurtent, à l'instar de ces propos en apparence anodins. Chaque détail s'infiltre dans les interstices. Avec ses illustrations, Daniel Casanave fait lui aussi rumeur. Cette dernière, d'un coup de crayon, devient vivante ; elle déforme la réalité, elle se joue des non-dits pour créer une vérité nouvelle, fausse, virtuelle et malsaine.
(...)
Lire l'article complet : https://chezmo.wordpress.com/2017/02/03/tu-sais-ce-quon-raconte-rochier-casanave/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Une petite ville comme il en existe tant en province.
Ni grande, ni petite.
Tout le monde connaît tout le monde.
Tout le monde a un avis sur tout.
Et comme rien ne se passe, le moindre événement devient le centre de toutes les conversations.
L'événement en question: le fils Gabory serait revenu.
La rumeur enfle, de maison en maison. le fils Gabory est revenu. Comment ose-t-il après ce qui s'est passé ?
Casenave et Rochier on construit leur histoire comme un long dialogue dont les protragonistes changent sans cesse. A chaque case, nous changeons de lieux et de gens, mais la rumeur continue son chemin, chaque phrase amenant un élément nouveau, indiscutable parce que tout le monde le sait bien, même si personne n'a rien vu et si les événements se contredisent entre euc.
La rumeur n'a pas besoin d'être vérifiée. Elle grossit, empoisonne certains esprits.
Jusqu'à ce que...
Je dois reconnaître ne pas aimer les petites villes, pour en avoir pratiquée une pendant plusieurs années. Il y a toujours quelqu'un qui tient quelque chose de source sûre. de préférence quelque chose d'inavouable de préférence. C'est plus grisant.
Dans cette bande dessinée, Casenave et Rochier suivent la rumeur. La véritable héroïne de cette histoire. Les colporteurs et les rares contradicteurs ne sont que des anonymes. Certains auront l'honneur de voir leur rôle s'étoffer, mais pour la majorité, ils ne sont que des visages anonymes, comme on en croise tous les jours. Des gueules quelconques croquées avec talent par Casenave. On fil des pages, le lecteur est pris à témoin, découvre le que l'on reproche au fils Gabory. On découvre surtout toute l'hypocrisie d'une petite ville qui a ostracisé plus ou moins consciemment un indivivu marqué par les circonstances, mais qui a ignoré le comportement d'autres, mieux installés dans la hiérarchie.
Ce livre est la chronique de la violence sociale, lorsqu'un groupe décide d'exclure un individu. Ce mécanisme est implacable, d'autant plus qu'il repose sur uun effet de masse. Pour harceler efficacement, rien de mieux que la bonne conscience de quelques dizaines de personnes de bonne foi, et de petit esprit si possible.
Et la rumeur ne s'arrête pas.
Elle peut même en faire naître une nouvelle...
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Voilà une BD qui traite d'un sujet intéressant et pas tout à fait banal : la rumeur. Pourquoi intéressant ? Parce que c'est, à mon sens, un vrai problème de société. En effet, les rumeurs peuvent faire beaucoup de mal. Et c'est un peu ce que démontre cette BD.

Nous sommes ici face à une rumeur qui fait parler les habitants d'un village (difficile d'estimer la taille de la commune). Chaque case amène un personnage différent qui reprend pourtant la conversation en cours sans en gêner la logique. Cela montre à la fois la rapidité avec laquelle une rumeur se répand et montre aussi que certains "on dit" peuvent occuper l'esprit de plus de personnes qu'on ne le croit. Et dans tout ça, comment démêler le faux du vrai puisque le principal intéressé, l'homme au coeur de la rumeur n'apparait même pas. On voit donc cette rumeur s'enfler et aller jusqu'à prendre des proportions énormes. C'est fou quand on y pense, tout ce qu'une rumeur peut déclencher.

Niveau dessins, ce n'est pas un style que j'affectionne particulièrement. Mais ça va, ça passe. L'important ici est, je pense, de bien différencier les différents intervenants et c'est assez réussi. On a l'impression de se trouver face à une multitude de personnages. J'ai eu plus de mal avec les couleurs utilisées. Mais bon, ça passe.

Pour conclure, je dirai que c'est là une BD intelligente et bien construite.
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L'association entre Gilles Rochier et Daniel Casanave me paraissait improbable. Si j'apprécie les deux auteurs, je les imaginais mal ensemble. Quelle erreur ! le premier signe un scénario des plus originaux : raconter une histoire à partir de on-dit. Casanave dessine alors toute une galerie de personnages d'une bourgade qui discutent d'un fait divers… le tout pèse 80 pages et est publié chez Warum.

Quel bel ouvrage ! S'il est incontestablement expérimental dans sa narration, « Tu sais ce qu'on raconte » est également très accessible. Bien sûr, on se récupère que des bribes de conversation, qui construisent peu à peu l'histoire.

Le point de départ est simple : le fils Gabory est revenu prendre un café. de là, les événements s'enchaînent : pourquoi est-il revenu ? Peu à peu, on découvrir son histoire, sa famille, les raisons de son départ… Et les vieilles rancunes surgissent : et si le môme était venu se venger ?

La multitude des personnages permet de dynamiser la narration. Certains savent des choses, d'autres questionnent… le tout rebondit de case en case et happe le lecteur. À force de ressasser le passé, une nouvelle histoire surgit, dans le présent cette fois-ci. Ainsi, on découvre à la fois le passé du fils Gabory, mais on suit son retour…

On ne va pas se le cacher : quand on ferme l'ouvrage, on s'attendait à une fin plus percutante (quoique…). Une petite pirouette supplémentaire pour atteindre le nirvana des ouvrages conceptuels ? Malgré tout, la fin du livre suffit à combler nos désirs et fait de l'ouvrage une indéniable réussite, tant dans le concept que dans sa réalisation concrète.

Daniel Casanave avait la lourde tâche de dessiner ce livre original, où les personnages récurrents restent des anonymes que l'on voit trois ou quatre fois dans l'ouvrage. Il fallait donner vie aux personnages, même, en les voyant peu. C'est plutôt réussi. Son trait fait merveille pour dessiner une petite bourgade et ses habitants. le choix du dessinateur est particulièrement pertinent ! La bichromie est bien utilisée et met en valeur son trait dynamique.

« Tu sais ce qu'on raconte » est un beau bouquin, le genre que l'on pourrait citer en exemple de narration. Car si les racontars nous apprennent beaucoup de choses, il reste beaucoup de zones d'ombre et le fin mot de l'histoire ne sera pas révélé. Au lecteur, devenu habitant de la bourgade, de se faire son propre avis…
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Après deux ans de silence radio et une sale affaire au cul, le môme Gabory rentre au village. Ca n'est pas sans émouvoir la faune autochtone.

Atypique et agréable narration, qui ne lasse pas, que celle choisie par les auteurs de « Tu sais ce qu'on raconte ». Sur le principe du « téléphone arabe », l'histoire se révèle à nous au fur et à mesure des ragots d'une ville, de la bouche de tous les villageois qui ont leur idée sur la situation, des dossiers sur le môme, par bribes d'informations, tantôt pesées, tantôt infondées, parcellaires et subjectives.

Quel est le vrai du faux dans tout ça ? Connaîtrons-nous jamais le fin mot de l'histoire ? Peu importe, la forme supplante le fond, l'ellipse y règne en maîtresse, car l'enjeu sous-jacent est de placer le lecteur en parfaite immersion, au coeur du village, en plein dans cette confusion collective qui soulève la petite ville, du maire aux gendarmes. Une vraie réussite, un plongeon maîtrisé dans le tapage d'une foule, les raccourcis faciles, entre ouï-dires et racontars (qui fait écho à des tristes périodes de l'Histoire).

On se surprend à tourner les pages de ce livre avec empressement, à mener l'enquête à toute berzingue. Gilles Rochier et Daniel Casanave révèlent avec brio le jeu des conclusions hâtives, l'ineptie de la rumeur, la vacuité du tapage. Brillant de réalisme. Et la chute tombe parfaitement.
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Je n'ai pas pris beaucoup de plaisir dans cette lecture. Oui le procédé est intéressant avec cette idée qu'est la rumeur, mais passer d'un personnage à un autre, deux cases par page et deux bulles par page, cela s'enchaîne très vite, s'essouffle très vite pour moi et s'oublie très vite malheureusement.
Une déception
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Très bon ! L'art de raconter une histoire sans jamais montrer les protagonistes, en la suggérant par toutes les rumeurs colportées quelques années après, dans tout le village... On arrive à avoir une vague idée de ce qui s'est passé, mais très parcellaire et sujette à toutes les interprétations faites par les cantonniers, la fleuriste, la punk, les couvreurs, les collègues de travail, une petite famille, les notables, les piliers de bistro, une vieille dame, les instits, le médecin, l'infirmière, les cyclistes, et bien d'autres encore... On en apprend plus sur la mentalité de chacun que sur ce qui s'est réellement passé. J'aime beaucoup l'intervention sur la dernière page, qui remet en question le démarrage de la rumeur.
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