Waouh quel choc littéraire ! Un nouveau coup de maître pour Monsieur
Antoni Casas Ros !
J'ai touché les étoiles avec «
Le Théorème d'Almodovar» du même auteur, mais j'étais loin d'imaginer que c'était le nirvana qui m'attendait !
Antoni Casas Ros frappe encore plus fort avec ce roman qui m'a bouleversé corps et âme et je veux bien la vendre au diable, Antoni, pour qu'un autre roman sorte tout droit de vos entrailles. Parce que l'auteur va chercher plus loin au plus profond de son être pour faire de ce livre, mon livre, et vous comprendrez Ô combien je ne suis pas si loin de la vérité. Je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti quelque chose d'aussi fort, à tel point que j'en suis à me demander comment, après une telle signature, un futur roman pourra me transporter aussi loin. Peur de trouver mes prochaines lectures vides et dénudées de sensations si délicieuses et exaltantes. Vous est-il déjà arrivé d'écouter une musique si intense qu'elle vous tient en suspend ? Au moment où la dernière note se meurt, c'est la chute fatale, un vide étrange presque douloureux. C'est ce vertige que j'ai connu en lisant ces mots. L'histoire nous happe dès la première page, on ne peut plus lâcher ce roman, comme accro à une drogue qui coule dans nos veines.
Il y a dans ces 266 pages ou plutôt 240, les 26 qui manquent, soyez patient j'y reviendrais, un condensé de sacré qui demande un lâcher-prise intense et contrôlé pour en apprécier l'ascension qui va crescendo au fil des pages, pour atteindre son point culminant.
Les quatre personnages principaux sont atteint du syndrome
Enigma, un mal étrange qui les asphyxie et les envenime de l'intérieur. Ils vont à tour de rôle prendre la parole : Ricardo, affamé de poésie et tueur à gage, Naoki, mi ange mi démon venue tout droit de l'Empire du soleil levant, Zoé, à la beauté tortueuse, étudiante en littérature et son professeur Joaquim, au corps atrophié et au coeur mutilé. Ce quatuor troublant délivre ce qu'il y a de plus beaux et de plus effroyables en eux : Une passion à la fois libératrice et destructrice. L'amour qu'ils vouent à la littérature les mènera à se croiser, se dévorer, s'aimer se désaimer et jouir de leurs corps pleinement. Ils uniront leurs blessures les plus profondes pour réécrire la fin de certaines oeuvres littéraires, jugés décevantes et impardonnables.
Mais Antoni, je n'ai pas voulu tomber dans le tourbillon scabreux de votre piège. Je la vois venir cette fin cruelle pour mon coeur. Un roman comme le vôtre ne peut finir par « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ». Alors vous savez quoi, je ne déchirerai pas comme vos profanes la fin de ce roman, geste mesquin et bien trop lâche à mes yeux, mais en revanche j'ai fait un choix incroyable : je me prends ce droit et ce luxe unique de ne pas lire vos 26 dernières pages, ainsi je ne saurai jamais quelle destiné vous leurs avez réservée. Désormais la fin est mienne et m'appartient. Joaquim, Zoé, Naoki et Ricardo sont à moi à tout jamais. C'est ainsi que je le désire au plus profond de moi. Vos 26 pages sont là, me narguent, me défient avec insolence et mépris, mais quelle jouissance car « Je suis le maître de leur destin et le capitaine de leur âme ».
N'est ce pas un coup de maître ?
Pour lire ce livre il faut être prêt, le mériter, s'ouvrir à lui et s'abandonner car l'écriture de l'auteur est tout simplement orgasmique.
Mettez de côté vos règles et vos préjugés. Attention,
Enigma est un virus contagieux, si vous le lisez, vous en aurez rapidement le syndrome !
Antoni si tu me lis, si tu me devines…
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