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Scott Kolins (Illustrateur)Will Rosado (Illustrateur)
EAN : 9780785159377
376 pages
MARVEL - US (21/03/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
The Avengers--once assembled, few enemies could ever overcome their combined might. But how did five fledgling heroes form such a legendary group? Learn how the team dealt with the Masters of Evil, Kang the Conqueror and more. Then, the Avengers' roster fills out with hot-tempered archer Hawkeye, troubled lovers Goliath and Wasp, mysterious warrior monarch Black Panther, and the team's strange new android recruit, the Vision. With the Panther juggling his kingly dut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les 2 miniséries écrites par Joe Casey, jetant un regard sur les coulisses de la formation des Avengers.

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--- Earth's mightiest avengers I - Il s'agit d'une minisérie en 8 épisodes, initialement parus en 2005. le scénario est de Joe Casey, les dessins et encrages de Scott Kolins, la mise en couleurs de Morry Hollowell et Wil Quintana.

L'histoire tout le monde la connaît : au début de l'ère Marvel, 5 superhéros se sont unis pour déjouer les plans de Loki. Il s'agissait de Thor (Donald Blake), Hulk (Bruce Banner), Iron Man (Tony Stark), Ant-Man (Hank Pym) et Wasp (Janet van Dyne). Peu de temps après, Hulk quitte l'équipe, mais laisse Rick Jones en tant que mascotte (ou faire-valoir). L'équipe découvre le corps cryogénisé de Captain America (Steve Rogers) qui est intégré aux Avengers. Ils affrontent différents gugusses allant de Baron Zemo aux Maîtres du Mal (Masters of Evil), en passant par Namor, Kang, le comte Nefaria. Arrivé à l'épisode 16 de la série de 1963, tous les membres originaux sont partis et ont été remplacés. Oui, mais dans les coulisses, il a bien fallu que quelqu'un se préoccupe de choisir une base pour cette équipe (le manoir Stark), que quelqu'un rédige une charte de membre ratifiée par les superhéros, prenne contact avec les autorités officielles pour bénéficier d'autorisation d'intervention, etc. Toujours dans les coulisses, peut être que tous les membres n'étaient pas convaincus de la même manière de la pérennité de l'équipe, de sa viabilité, ou de l'intérêt de se former une équipe.

Joe Casey est connu pour ses projets très personnels (Butcher Baker the righteous maker ou The milkman murders) et pour quelques histoires de superhéros, elles aussi sortant de l'ordinaire (telles Vengeance ou Wildcats Version 3.0 year one). Avec cette histoire, il a pour objectif de raconter les premières heures de l'équipe des Avengers, non pas sous l'angle de leurs aventures (comme dans la série originelle), mais en tant qu'organisation naissante. Casey a l'élégance de concevoir son récit de telle sorte que le lecteur n'ait pas besoin d'avoir lu les premiers épisodes des Avengers pour comprendre les enjeux ou les sous-entendus (Marvel Masterworks : the Avengers 1). Au fil des pages, il est possible de découvrir les réponses à tout un tas de questions de base. Qui a rédigé la charte des Avengers ? Comment un dieu (Thor) a-t-il pu accepter de s'associer à de simples mortels ? Pourquoi Rick Jones est-il resté associé à cette organisation ? le gouvernement a-t-il accepté d'emblée la bénévolence de ce groupe de superhéros ? Quel atout a permis aux Avengers de convaincre l'agent gouvernemental James Murch d'accorder une priorité absolue à l'équipe ? Dans quelles conditions Captain America s'est-il intégré à l'équipe ? Quelles conséquences a eu sa présence sur les autres membres ? Qui a vraiment convié Clint Barton à s'associer avec les Avengers ? et bien d'autres encore.

En 2005, Brian Michael Bendis a déjà propulsé la série "New Avengers" en tête du classement des ventes, devant celles consacrées aux X-Men (mais le film Avengers n'est même pas encore un projet en développement ; il est sorti en 2012). "Earth's mightiest heroes" est donc un projet guidé par une volonté d'étendre les origines "historiques" de l'équipe, sans les renier, tout en les modernisant pour les nouveaux lecteurs. L'approche de Casey est risquée à plus d'un titre. Pour commencer, il doit entrelacer son récit avec les épisodes existants, tout en livrant une histoire autonome. C'est tout à son honneur de constater qu'il y arrive sans difficulté apparente. Vous connaissez déjà les épisodes originaux, vous avez droit à toutes les coulisses de l'exploit, sans avoir l'impression de redite bourrative. Vous ne connaissez pas les épisodes originaux, vous avez une histoire qui forme un tout. Il est vrai que la narration a quand même un peu de mal à intégrer harmonieusement les affrontements contre les différents supercriminels. Il s'agit à chaque fois de brèves évocations qui permettent d'assurer la jonction avec les épisodes originaux, mais qui manquent d'intérêt. le lecteur peut avoir l'impression que l'évocation de ces combats ne sert qu'à introduire un peu d'action dans un récit où les enjeux se règlent autrement que par les poings.

D'un coté, Casey se conforme servilement au cahier des charges qui lui impose de respecter scrupuleusement chaque point de continuité. La majeure partie du temps, ils sont amalgamés harmonieusement au récit, le nourrissent et l'enrichissent. Plus rarement, ils apparaissent pour ce qu'ils sont : un rappel d'un point de détail, sans autre raison d'être qu'une cohérence absolue avec la continuité. D'un autre coté, Casey construit un récit intéressant sur l'investissement et l'implication nécessaires pour créer une équipe, instaurer un esprit d'équipe, se faire une place officielle au milieu des pouvoirs en place. Casey développe ces points avec grande aisance, mais il ne se limite pas à cet aspect. Il met en valeur l'âme de l'équipe par le bais d'un personnage qui fournit une approche émotionnelle irrésistible. du coup, ce qui aurait pu n'être que l'historique un peu froid d'une organisation devient l'évolution d'un individu complexe, aux motivations en évolution, permettant une forte implication du lecteur.

Scott Kolins dessine avec un trait un peu sec des cases regorgeant de détails, sans tomber dans l'hommage passéiste. Il ne modifie pas son style pour se rapprocher de celui de 1963. Il conserve celui qui lui est propre, en reproduisant les apparences des superhéros de l'époque (du joli slip violet de Hulk, aux différents modèles d'armure vintages d'Iron Man). D'un coté, cette approche établit un lien visuel avec les comics initiaux, de l'autre elle permet à Kolins de dessiner de façon moderne, en profitant pleinement de l'apport d'une mise en couleurs par infographie. Au fil des séquences, il est possible d'apprécier l'apparence de brute épaisse de Hulk, la richesse de la décoration des pièces de l'hôtel particulier des Stark (la magnifique chambre de Captain America), la présence imposante et régalienne de Thor, et d'une manière générale la personnalité de chaque superhéros. C'est l'une des grandes réussites visuelles de cette histoire : l'adéquation entre les dialogues et le langage corporel des personnages. Alors que chaque scène se situe dans l'univers partagé traditionnel de Marvel (univers 616), le lecteur constate l'incrédulité, puis le doute d'Iron Man quant au caractère divin de Thor dans son attitude. Il prend conscience par le biais d'informations visuelles du désarroi d'Hank Pym par rapport à la qualité des individus qu'il côtoie au sein de cette équipe. Si vous connaissez la suite du parcours de Pym (en particulier The trial of Yellowjacket), il s'agit de moments très émouvant.

À partir d'un concept un peu austère (raconter les débuts des Avengers vu sous l'angle de la naissance d'une organisation), Joe Casey et Scott Kolins construisent un récit où l'émotion l'emporte sur l'aspect didactique, pour une histoire poignante d'une manière inattendue. Il reste qu'à quelques moments les obligations de respect de la continuité et l'évocation des criminels combattus alourdissent la narration, plus qu'elles ne la nourrissent.

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--- Earth's mightiest avengers II - Il s'agit des 8 épisodes de la deuxième minisérie, parue en 2007. Elle a été réalisée par Joe Casey, Will Rosado (dessins), Tom Palmer (encrage), et Wil Quintana (mise en couleurs). le principe de cette deuxième histoire reste identique : Joe Casey montre en quelque sorte les coulisses des événements relatés dans les épisodes 59 et 60 de la série Avengers, parus respectivement en décembre 1968, et janvier 1969. Il a choisi 2 épisodes où la constitution de l'équipe a encore connu des évolutions significatives, et pendant lesquels les membres avaient eu un comportement des moins compréhensibles (comprendre par là que le scénariste originel, à savoir Roy Thomas, avait abusé de la licence artistique pour faire avaler des couleuvres aux lecteurs).

Le convoi qui transporte le Super-adaptoïd est attaqué par un commando de l'AIM (Advanced Idea Mechanics) qui s'en empare pour récupérer leur création et utiliser les secrets de sa fabrication afin de le produire en masse. Dans l'hôtel particulier des Avengers, Thor, Iron Man et Catain America indiquent à Hank Pym qu'ils quittent momentanément l'équipe, laissant Hank comme chef. Clint Barton et Edwin Jarvis essayent de convaincre Vision qu'il finira par être accepté par la population, même si pour le moment il doit s'en remettre au bon vouloir d'une délégation du SHIELD menée par Jasper Sitwell qui souhaite lui faire subir un interrogatoire poussé, dans une de leurs bases secrètes. T'Challa (Black Panther) est bien décidé à participer à l'amélioration de la société en tant qu'Avenger, mais aussi en tant que professeur d'histoire dans un lycée difficile. Barton éprouve quelques difficultés dans sa relation avec Natalia Romanova. Nick Fury (directeur du SHIELD) n'a pas la latitude de faciliter les relations entre les Avengers et leur tutelle gouvernementale.

Joe Casey a expliqué que pour ce deuxième tome il a souhaité revisiter ce moment de la vie de l'équipe où plusieurs Avengers ont eu un comportement inexplicable face à l'arrivée de Yellowjacket. Il s'attache essentiellement à 3 personnages : Vision, T'Challa et Hank Pym. le lecteur retrouve également cette idée de montrer l'envers du décor : une équipe mal acceptée par le gouvernement des États-Unis qui ne peut pas croire à son altruisme, et le SHIELD (organisation de contre-espionnage) tout aussi méfiant. Ce thème reste présent tout au long du récit, sans occuper une place aussi importante que dans la première minisérie. Au détour d'un événement mondain, il est possible de constater que cette défiance vis-à-vis de gugusses dotés de superpouvoirs n'est rien en comparaison de la suspicion démesurée vis-à-vis des mutants en général, et des X-Men en particulier.

En ce qui concerne Vision, Casey réussit à capturer sa froideur robotique, tout en insérant des petites touches prouvant qu'il y a une forme d'émotion ténue dans son esprit, des valeurs morales réelles. Il sait par le biais des interactions amicales (avec Clint Barton), ou hostiles (les agents du SHIELD) mettre en évidence le comportement très spécifique de Vision, pour qui un sentiment comme la colère ou l'impatience n'a ni de prise, ni de sens. du coup Vision devient un personnage émouvant malgré sa froideur, état d'autant plus remarquable que les dessins sans reliefs de Rosado le rendent aussi ridicule qu'impossible dans sa longue cape jaune assez vif.

Deuxième recrue récente dans les Avengers : T'Challa (Black Panther), roi du Wakanda. Joe Casey sait faire ressortir toutes les facettes du personnage, sa sensibilité, et son intelligence. Les passages dans le collège s'appuie à la fois sur des grands classiques (étudiant effacé malmené par les plus forts, adolescent souhaitant étudier dans une classe de futurs délinquants), et sur la figure du professeur intègre et passionnant, tout en intégrant des nuances (l'éloquence de T'Challa ne suffira pas à désamorcer toute la violence potentielle de cet établissement).

Le portrait psychologique d'Hank Pym est encore plus réussi. Joe Casey continue de le développer à partir des bases contenues dans la première minisérie. le lecteur suit un individu qui fait preuve de courage et d'héroïsme et qui pourtant n'arrive pas à être à la hauteur. Casey montre les difficultés auxquelles Pym est confrontée, sa façon de gérer ces difficultés de son mieux, et le prix psychologique qu'il doit payer. Il réussit à rendre quasiment plausible le scénario expéditif de Roy Thomas.

La partie graphique de ce tome est moins remarquable que le scénario, ou que les dessins de la première minisérie. Will Rosado réalise des dessins professionnels, faciles à lire, contenant toutes les informations exigées par le scénario (et même plus pour le niveau de détail de l'ameublement de l'hôtel particulier des Avengers). Il sait agencer ses cases de telle sorte à ce que tous les Avengers tiennent dedans, sans impression de tassement, ou de d'exigüité. Toutefois le résultat est très sage et très fonctionnel, manquant un peu de vitalité. le jeu des personnages est un peu emprunté, manquant de naturel et d'entrain. Tom Palmer réalise un encrage respectueux des dessins, sans imposer son style si marqué habituellement. Il reste au service des dessins, sans les écraser de sa personnalité. Quintana réalise une mise en couleurs également fonctionnelle, avec une utilisation appropriée de textures pour les surfaces (en bois par exemple).

Cette deuxième minisérie fournit l'opportunité à Casey de plus s'attacher aux personnages et à leurs relations (en particulier Vision, T'Challa et Hank Pym) que la première (où il devait poser les fondations de l'équipe). le lecteur découvre des individus émouvants et complexes, dans une histoire un peu desservie par des dessins fonctionnels et sans éclats.
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