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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Faire le mort", un livre hors du temps très actuel.... La violence entre enfants, adolescents a toujours existé, je pense. Rappelons-nous 'la guerre des boutons' qui opposait deux bandes rivales. Plus lourde, plus stigmatisant, la violence à l'encontre de Poil de Carotte qui était dirigée contre un seul garçon, différent, roux... Et alors? Ici aussi, on est dans le registre de la violence larvée à l'égard d'un enfant différent, Kim... Mais, en fait, en quoi est-il vraiment différent? Et c'est ici que le thème développé par l'auteur, Stefan CASTA, prend son ampleur. Comment la violence peut-elle se nicher au coeur même d'une bande de copains? Quels sont les moteurs? Où sont les freins, les sécurités, les disjoncteurs? Pourquoi n'ont-ils pas fonctionné à temps? Comment vivre avec cette réalité de la mesure dépassée?
Bien des thèmes sont abordés dans ce livre, la violence, bien sûr, mais aussi la fidélité au clan, le repli derrière le groupe, la fuite de ses responsabilités, le pardon à donner ou refuser, la vengeance à construire, exécuter ou non, la présence parentale, le partage des expériences entre les générations, les valeurs de respect, d'écoute, de libre-arbitre... Victime ou bourreaux, personne ne peut sortir indemne... Personne?
La force du livre est la richesse et la profondeur de son thème. Sa faiblesse est une écriture apparaissant froide, distante, analytique. Est-ce vraiment sa faiblesse? Peut-être, après tout, ne serait-ce pas aussi une de ses forces? Celle qui peut le mieux traduire l'incommunicabilité, l'indicibilité de ce qui est vécu par les uns, bourreaux, et l'autre, victime. Ils sont d'un même bled, d'une même bande mais pas d'un même monde!

Il reste que la lecture de ce livre n'emballe pas... Une façon, peut-être, de refuser la banalisation consensuelle de ce qui n'est, aux yeux de certains, que des disputes de gosses, non?
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Scène barbare, un soir, autour d'un feu de camp, dans la forêt suédoise : un adolescent, Kim, est roué de coup par ses copains, et laissé pour mort. Quelques mois plus tard, Kim essaie de reconstituer, à la manière d'un puzzle, l'implacable enchaînement des événements qui ont conduit à ce drame. Il analyse son propre comportement au sein d'un groupe dont il ne partageait pas vraiment les codes ni les règles : quelle fut la parole, quel fut le geste de trop qui ont poussé les autres à l'agresser si sauvagement ? Kim s'interroge aussi sur la personnalité de chacun : Philip, le meneur, Manny le cynique, l'impatiente Criz qui ne tient jamais en place, Pia-Maria l'impulsive, et puis Tove. Celle qui dit ne rien comprendre à la poésie et aux poètes, et dont pourtant Kim est amoureux.

L'avis de Lucas, 13 ans : Ce livre, écrit avec une chronologie perturbante, permet, par ses textes choquants et philosophiques, de remettre en cause le comportement et le discours des adolescents. C'est aussi une occasion de découvrir des poètes suédois et de s'informer sur la faune et la flore.

L'avis de la rédaction : Dans ce roman, Stefan Casta, auteur suédois, décrit avec beaucoup de finesse et de sensibilité cet état instable de l'adolescence où la révolte intérieure peut exploser à tout moment avec une rare violence, où la personnalité se cherche dans des actes parfois irréparables. Sans porter de jugement catégorique - et c'est là son point fort -, le récit propose une piste de réflexion sur le pardon comme substitut à la haine et à la vengeance.
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Dès les premières pages du roman, nous sommes plongés dans l'histoire assez frissonnante, cauchemardesque.
Voici un groupe d'amis parti pour passer quelques jours en forêt. Cela devait bien se passer jusqu'au moment où le cauchemar, l'impensable arrive.
Kim se retrouve être le bouc-émissaire de sa bande de copains. Mais pour survivre et que cela cesse enfin, il n'y a qu'une chose à faire : faire le mort. Mais au réveil, comment expliquer "l'accident" ? Comment parler des traumatismes subis et ne faire comme si cela n'était jamais arrivé ?
Un roman poignant et sombre à la fois. Où dès les premières pages vous êtes dans l'ambiance, où il sera question de pardon et de vengeance. Où il sera aussi question de reconstruction de soi après une terrible épreuve.
Un roman à lire sans plus attendre !
Lien : http://laconteuseblog.canalb..
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Un roman étrange et poignant qui nous projette dans la tête de Kim, une victime de la violence adolescente. L'histoire prend le temps de s'installer et de nous présenter le principal protagoniste, Kim, sa famille adoptive (oui, on comprend assez vite qu'il a été adopté même si on nous le dit en fin de roman), son décalage par rapport à ses "amis"... Parce que même s'il admire Philippe, on sent qu'il n'aime pas particulièrement Manny, Pia Maria et Criz. En vrai, s'il traine avec eux c'est pour Tove... Rapidement, on sent le décalage entre Kim, plutôt cultivé et ayant un monde intérieur et la petite bande d'ado lambda. le moment où j'ai eu le plus mal pour lui, c'est lorsqu'il est au match avec Jim et qu'il sent un mollard s'écraser sur sa tête , à cet instant, on comprend que l'histoire ne peut pas bien se terminer pour Kim. Qu'il n'est pas vraiment accepté parce qu'il est différent et qu'il a le profil type du souffre douleur, trop timide, trop décalé, trop sérieux. Sa relation avec Tove est touchante même si on se demande jusqu'à quel point elle se moque de lui ou tout du moins si elle serait prête à le sacrifier pour s'insérer dans le groupe...

La virée dans les bois est un long calvaire et je me suis surprise à me demander quand la situation allait exploser... La relation de Kim et Tove explose aussi, il lui parle poésie et Vietnam alors qu'elle est là pour boire de la bière et prendre du bon temps. Puis, c'est l'explosion de la violence, une scène dure et décrite avec précision.

La suite m'a un peu perdue, je ne savais plus trop ce qui faisait partie du délire de Kim et ce qui éait vrai. Heureusement, la troisième partie rattrape les choses en nous expliquant "l'après agression" et faisant intervenir les sentiments de Tove et des autres, la culpabilité d'autant plus cruelle que Kim n'a rien révélé... Il a accepté la version que ses prétendus amis ont servie. En celà, Manny a raison, il aura toujours un avantage sur eux. La fin est surprenante et on se demande si tout peut vraiment recommencer... et j'ajouterai une mention spéciale pour la raison pour laquelle Kim porte toujours un béret , c'est un petit détail mais c'est émouvant


Ce que j'aime : les détails qui font que Kim est une victime idéale de harcèlement, la montée progressive de la tension


Ce que j'aime moins : la fin un peu trop ouverte, les pensées de Kim qu'on a parfois du mal à suivre...


En bref : Un beau roman sur la violence adolescente et sur la manière dont un jeune "différent du moule" peut facilement se retrouver en posture de victime


Ma note


7/10
Lien : http://jessswann.blogspot.fr..
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