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Livre reçu grâce à la masse critique.

L'histoire d'Aÿmati dans la première partie m'a complètement emportée. J'ai adoré la suivre à chacune des étapes de sa vie. J'ai été touchée par ses émotions. J'étais vraiment emballée par ce début de livre prometteur.

Ensuite, j'ai découvert Gabrielle l'archéologue. Elle m'a plu aussi. C'était intéressant de la voir évoluer dans un domaine qui m'est complètement inconnu.

Enfin, l'histoire de Mara m'a un peu désarçonnée avec les nombreux flash-back et cette atmosphère apocalyptique. C'est le personnage qui m'a le moins émue.

Je ressors de cette lecture un peu mitigée.




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Aÿmati, Gabrielle, Mära. Passé, présent, futur. Trois femmes, trois époques, trois destins, qui ont pour trait commun de raconter pour chacune la fin d'une époque, d'une vie même, et de la transmission qu'il peut tout de même y avoir de l'une à l'autre.

Aÿmati a ainsi vécu il y a 30 000 ans. Dernière représentante de sa tribu néandertalienne, elle entreprend le dernier voyage, celui d'une migration vers l'ailleurs, un passage vers l'au-delà.

Gabrielle, est une anthropologue française des années 2000, qui a voué sa vie à la recherche scientifique de l'homme de Néandertal. Elle veut en effet absolument prouver que celui-ci connaissait un développement culturel (perception de l'art, de la parure, et de rites funéraires), et est à l'aube d'une découverte qui bouleversera sa vie.

Mära, enfin, vit en 2056. Cachée dans une ancienne base scientifique, elle est la dernière représentante des Sapiens, après qu'un mystérieux appel à l'extermination ait tué tous les représentants de son espèce, après s'être attaqué dans un premier temps aux singes dont Mära s'occupait.

Béatrice Castaner nous invite ici à un voyage particulier – dans tous les sens du terme ! – vers la fin des hommes. Aÿmati en représente le début, Mära la fin, Gabrielle est une espèce de passeuse entre les deux, grâce à un objet qui fonctionnera en fil rouge dans le roman, chargé d'une symbolique certaine puisqu'il est chargé d'immuabilité. Peu importe ce qui arrivera aux vivants, il sera toujours là. Il fait aussi ressortir que la fin d'Aÿmara est le début d'un progrès humain, tandis que Mära est la fin de celui-ci, et on ne peut que s'en réjouir en lisant dans quelles conditions, et à la suite de quoi, Mära « survit ».

« Aÿmati » se présente sous une forme classique, puisqu'il est divisé en trois périodes qui mettent en avant une héroïne. Pourtant, il s'agit vraiment d'un ouvrage très curieux, très particulier : sa langue est très poétique, et varie en fonction de chaque personnage, il faut à chaque fois s'y habituer. Plus conceptuel pour Aÿmati, il est actuel pour Gabrielle et plus haché pour Mära, sous le choc de ce qui lui arrive. D'ailleurs, cette dernière partie sera assez confuse et floue, je ne suis pas sûre d'avoir compris son intrigue, mais au final ça importe peu.

Il s'agit donc d'un beau roman, original et d'une langue superbe. Pourtant, je ressors un peu perplexe de ma lecture : je ne me suis attachée à aucun des personnages, j'ai largement décroché pendant la troisième partie, et d'ailleurs je ne crois pas que ce roman ait cherché à me séduire. La seule impression qu'il me reste est qu'il « est », comme un vestige archéologique chargé d'histoire peut être (il était là avant moi, il sera là après ; voyez-vous ce que je veux dire ?). Je ne saurais donc dire si j'ai aimé ce roman, mais je salue son poids et son originalité, qui le font se démarquer de tout ce que j'ai pu lire jusque là.

Je remercie les éditions Serge Safran et Babelio pour cette masse critique fiction de janvier 2024 pour ce voyage à travers les âges.
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Merci à Serge Safran éditeur pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse Critique.

Dès son ouverture, j'ai été surprise par le style très poétique, voire onirique de Béatrice Castaner. Je ne m'attendais pas à ça.

Cependant, une fois la surprise passée au bout de quelques pages, je me suis laissé bercée par la plume de l'autrice. Je trouve d'ailleurs que son style exprime une douceur languissante qui va à ravir au récit.
Plus tôt je qualifiais le style d'onirique. C'est l'impression que je garde de ce roman-conte : un rêve.
Et, au vu de l'épilogue, je gage que c'était volontaire.

Ce roman-conte, aussi doux que cruel, parle de la disparition de l'Humanité, mais aussi de celle de l'humanité.
Il raconte également la transmission de l'Art à travers les générations et les époques. Mais aussi comment chaque personne peut s'exprimer grâce à lui et y accrocher les dernières bribes de ses espoirs.

De même, la construction en miroir du récit permet de mettre en évidence une universalité de l'existence qui est très touchante.

En bref, c'est un roman-conte onirique, écrit avec émotion davantage qu'avec des mots qui m'a désarçonnée — un peu —, touchée — beaucoup —, émue — surtout.
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J'ai beaucoup aimé le style souvent poétique et la liberté d'écriture de Béatrice Castaner, s'affranchissant par moment de la syntaxe, de la grammaire, de la ponctuation, toujours par recherche de l'expression juste et de l'émotion vraie pour retranscrire autant le vécu d'une Néandertalienne d'il y a 30000 ans que d'archéologues des années 2010 que d'une jeune Sapiens qui vit l'anéantissement progressif et inéluctable de l'environnement et de son espèce dans les années 2030-2040.

J'ai bien apprécié chaque partie du roman : les (derniers) moments de vie d'Aÿmati et de son clan dans des réminiscences de la jeune femme ; le chantier de fouilles archéologiques mettant à jour des vestiges néandertaliens exceptionnels ; le monde en déperdition total s'acharnant encore et toujours plus sur les vestiges de la nature, rapporté plus ou moins en creux par une équipe de primatologues résistant autant que possible encore et toujours à l'envahisseur.

Ce qui m'a posé problème, c'est le lien et les entrelacements entre ces trois parties. Je les ai trouvés globalement pas assez approfondis (le lien entre les deux femmes à 30000 ans d'écart, le secret des archéologues). Je pense que l'objectif était la subtilité par l'allusion et l'implicite mais, pour ma part, ça m'a donné un goût de pas fini.

J'ai cependant hâte de lire La femme-Maÿtio qui donne vie à une précieuse membre du clan d'Aÿmati, d'autant qu'il est très bien noté sur Babelio, même si son nombre de lecteurs est restreint.
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Ce roman m'a attiré, car il parlait de femmes à trois époques différentes et j'étais curieuse de voir le lien qu'allait créer Béatrice Castaner. C'est un roman court mais très dense, peu de temps pour le silence. Une fois le livre refermé, je pense que l'auteur a tissé plusieurs fils pour que chaque lecteur puisse garder un ressenti différent. J'ai perçu plusieurs pistes mais j'ai gardé celle de « la transmission / la vie », dans cette barre de séparation on peut y mettre les mots avant, pendant, après, le sens etc. L'héritage et les traces de ces vies vont créer ce patchwork.

La première partie c'est celle du temps de Aÿmati, c'est la plus longue, puisque c'est une sorte de mythe fondateur » et elle est divisée en plusieurs chapitres. C'est cette histoire que les générations futures vont essayer de recréer. Béatrice Castaner nous donne sa version des faits, c'est la puissance de l'écrivain, utiliser ce qu'elle observe pour interpréter sans avoir à apporter de preuve, c'est le côté objectif… il en va autrement pour les archéologues et les historiens !

Aÿmati cette néandertalienne de vingt ans va nous raconter la fin de son clan et sans le savoir de sa civilisation.

Il y a plusieurs aspects marquants au niveau de l'écriture. Dans sa narration, on va faire des bons en arrière comme pour remonter un ruisseau jusqu'à sa source pour mieux revenir au moment crucial de l'extinction d'un peuple.

D'autre part à travers ses histoires du quotidien, on voit l'importance de la création artistique et la puissance des représentations rupestres. Béatrice Castaner nous fait revivre ce moment où les clans vont peindre dans les cavernes. A travers l'avalanche d'émotions que reçoit en particulier Aÿmati. Début de l'écriture et de la mémoire d'un peuple ? On y voit aussi la place de l'oralité notamment quand arrive un nouveau membre, on va lui dérouler l'histoire du clan avant de l'inclure son chaînon dans cet enchaînement.

La puissance de la transmission que ce soit en apposant le signe du clan sur le front ou en dessinant les moments forts de la vie des gens Aÿmati va aussi expérimenter la souffrance des pertes, de la mort. le deuil, l'introduction du rituel funéraire pour différencier la mort d'un être humain d'un animal. J'ai aimé cette idée de raconter toute j'histoire du clan devant le corps comme s'il devenait le réceptacle et le dépositaire de la mémoire. Il y a une part de magie dans la représentation des scènes et des animaux.

Gabrielle, l'archéologue d'aujourd'hui, viendra plusieurs milliers d'années après rechercher les traces laissées par ces clans. On se retrouve aussi au moment de la fin du chantier. Comme un entre deux, un intermède… Juste au moment où ces découvertes vont modifier sa vie.

La troisième femme, c'est Mara, une génération après nous, on va avoir des réponses à ce qui c'est passé du temps de Gabrielle jusqu'au moment tragique de la fin de l'expérience à laquelle a participé Mara.

On retrouve aussi cette façon de repartir vers al source pour reprendre le cours des choses présentes.

Qu'est-ce qui lie tout cela ? En partie ce sang qui contient la vie, l'ADN, et la mort…
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Transmission à travers les âges par l'art.Cet art essence du vivant intelligent, témoin de son passage, pilier de sa survivance, néandertalien, sapiens et ... ?
Un livre écrit dans un style peu commun, chantant, poétique et bouleversant.
Un style déroutant au début mais dans lequel on s'infiltre peu à peu jusqu'à en épouser le rythme. Une belle découverte qui bouscule les schémas de notre responsabilité d'humain face au vivant.
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D'emblée la construction du roman est déconcertante. Puis on découvre Aymati "jeune" néanderthalienne de 20 ans. On est pris par l'évocation de son enfance, de son initiation à l'art pariétal et à la sculpture, par l'évocation de la fin d'une époque. Apparaît Gabrielle, archéologue de notre temps qui découvrira les traces d'Aymati puis qui disparaitra. Enfin comme en symétrie, par rapport à Aymati, nous suivons Mara dans le futur, dernière représentante des "sapiens" dans un chaos angoissant.
Ce petit livre poétique est émouvant et nous interroge sur nos fonctions de passeurs, sur l'art, sur la mort.
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Avec ce livre j'ai connu plusieurs strates de lecture.
J'ai d'abord été happée par la forme. Béatrice Castaner est une virtuose de la phrase, du mot. Par moment récit, à d'autre poème, originalité de la ponctuation, de la mise en page. A chaud, cette virtuosité a étouffé les histoires. Je me suis un peu perdue dans ses figures de style.

Qu'à cela ne tienne, j'ai laissé se décanter mes premières impressions et le fond à fait surface.

Aÿmati et Mära vivent, à des milliers d'années de distance la même chose, comme une histoire en miroir, l'extinction de leur race. Ce sont les dernières voire ultimes représentantes des néandertaliens ou des sapiens. Les deux époques, une passée et une future s'éteignent par des écoulements « le sang quittait nos corps humains par flots jaunâtres » pour Mära.

Gabrielle, archéologue, découvre par un grand hasard, une statuette, celle-là même qu'Aÿmati a sculptée juste avant de mourir devant la grotte. L'auteur raconte le voyage de cette petite statuette, de la préhistoire à un futur proche en passant par l'actuel.

Aÿmati fait l'apprentissage du geste artistique sur les parois. Ce geste qui sera transmis de génération en génération, à chaque fois renouvelé, à chaque fois amélioré modifié. La joie transparait lorsqu'elle apprend à dessiner sur les parois et lorsque qu'elle transmet ce savoir.

L'époque, futur proche, de Mära ne m'a pas touchée. Trop catastrophique. Je sais bien que l'homme est un loup pour l'homme et les autres espèces, mais je n'ai pu adhérer. Mära est donc l'ultime détentrice de la statuette en ivoire trouvée dans a sacoche transmise par Myn.

J'ai aimé que les portraits des deux femmes se répondent, j'ai aimé ce lien entre elles avec Gabrielle et Myn pour passeurs. J'ai aimé la beauté intérieure de ces personnages. J'ai aimé la réflexion que ce petit bouquin suscite.

Aÿmati est un livre sur la transmission, la pérennité de l'art, sur la disparition et la survie à travers l'art. Oui, ce livre est un OLNI où il faut se laisser aller et écouter la conteuse qu'est Béatrice Castaner. Une belle écriture, un livre à découvrir.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Étrange petit roman écrit par une archéologue qui s'interroge sur notre place et notre rôle de « passeurs » dans la chaîne de l'espèce humaine.
Récit sur trois strates, comme un chantier de fouilles, « Aÿmati » donne successivement la parole à trois femmes : l'ultime néandertalienne Aÿmati, qui vivait il y a 30000 ans, Mära, l'ultime sapiens née en 2026 et qui assistera, impuissante, à l'extinction du genre humain.
Entre elles, via les écrits retrouvés par Mära, il y a Gabrielle, archéologue, qui travaille aux côtés du primatologue Myn en Amérique.

Le lien entre ces trois femmes sera une statuette d'ivoire, sculptée finement à l'époque néandertalienne, comme une réplique de la « dame de Brassempouy » trouvée dans les Landes, petite tête gracieuse finement coiffée d'une « capuche » de cheveux tressés serrés, un front et un nez joliment dessinés, tirés de la masse d'ivoire il y a des milliers d'années.

Si l'histoire est par moments difficile à suivre, ondulant entre des personnages d'époques différentes, hommes préhistoriques, chercheurs du XXième siècle en primatologie et paléontologie, le message de Béatrice Castaner est clair : nous ne sommes que des passeurs d'histoire et de techniques, responsables devant les hommes d'autrefois mais plus encore devant nos descendants, responsables de ce que nous faisons des vestiges et connaissances transmises des ancêtres, responsables du monde que nous laisserons à nos enfants et de la qualité de vie que nous pourrons faire perdurer ou pas. La place de l'art dans tout cela est essentielle, avec sa richesse en termes de valeurs, d'humanisme, d'émotion.

Un livre un peu déroutant tant par sa construction que par son écriture poétique et originale. A découvrir.
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Lu en avant première cet été, je suis passé complètement à côté de cet ouvrage. Je n'ai pas compris où l'auteur a voulu en venir... Je n'ai pas compris l'intérêt des deux parties....
J'ai lu, j'ai refermé et je n'ai pas apprécié :-(

2/5
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