- Votre époux ne prend pas le petit déjeuner avec vous ?
- Mon époux est le genre d'accompagnement qui fonctionne très bien la nuit, mais devient très vite encombrant le jour. Je l'ai envoyé se dépenser à la piscine de l'hôtel.
- Il me donne l'impression d'aimer se dépenser.
- Oui, un peu comme les labradors.
- Je suis française.
- Nul n'est parfait.
Je suis sûre qu'il y a une bête enragée terrée entre mes côtes et, dés qu'il lui prend l'envie, dés qu'elle juge que la joie tourne un peu trop autour de moi, elle ouvre sa gueule pleine de crocs et mord encore et encore.
Ne me dites pas que c'est l'heure du jugement dernier, je n'ai pas encore pris mon thé de l'après-midi.
Vous savez, au début, il n'était pas comme ça.
- Ils ne le sont jamais.
Que sommes-nous d'autres que le produit de nos liens passés et présents ?
– L’endroit est effectivement magnifique.
– Parfois, on s’y ennuie à mourir. C’est d’ailleurs la réponse pour laquelle Dieu a créé un tel paysage. Le contempler fait passer le temps, les jours de pluie.
Il y a un homme nu dans ma chambre. Entièrement nu. J'imagine qu'en d'autres circonstances, j'aurais fait quelque chose de festif de cette information, mais pas dans le cas présent.
- "Un homme nu et une suite dans la même soirée, il me semble qu'il y a là de quoi satisfaire n'importe quelle femme, commente l'homme antipathique.
- Votre simplicité d'analyse est vraiment rafraîchissante.
- Le chauffage de la chambre se règle, cela devrait suffire à vous réchauffer, rétorque-t-il avant de se pencher pour saisir une pochette cartonnée.
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Tu as raison, je déteste le genre humain. Sauf toi.