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Citations sur La diablesse dans son miroir (La mort d'Olga Maria) (8)

Ma belle, il faisait une de ces chaleurs dans cette église ! Je ne sais pas ce qui leur a pris d’organiser les funérailles si tôt. On devrait climatiser les églises ! Ne crois pas que ce soit la première fois que j’y pense : je t’assure que si les curés y mettaient l’air conditionné, on irait plus souvent à la messe.
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Une tragédie pareille, ce n’est pas possible, ma belle. J’ai passé presque toute la matinée avec Olga María dans sa boutique des Villas Españolas, tandis qu’elle s’occupait d’une commande qui venait d’arriver. C’est incroyable. Je n’arrive pas à y croire ; on dirait un cauchemar. Je ne sais pas pourquoi ils mettent si longtemps à la préparer : il est déjà cinq heures et demie et le corps n’est toujours pas apparu. C’est que le juge a mis un temps fou à l’identifier. Un triste sire, ce juge. Et la pauvre, couchée par terre dans le salon, tandis que la foule des curieux entrait dans la maison. Épouvantable.
(Incipit)
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Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de cimetières dans les endroits respectables. Ils sont tous très loin et perdus, ma belle, entourés de quartiers dangereux. À vrai dire, cette ville est infectée d’endroits marginaux. C’est ce que m’a dit Diana qui s’étonnait que les quartiers des gens respectables se retrouvent presque tous entourés par des endroits marginaux, par la pauvreté qui engendre la délinquance. C’est pourquoi il est si facile de tuer une femme sans que personne lève le petit doigt, comme ça s’est passé pour Olga María : les délinquants commettent leur mauvais coup et retournent immédiatement dans leurs tanières. Il y a des villes où ce n’est pas comme ça : on vit dans un endroit et les malfaiteurs dans un autre, à plusieurs milles de distance, comme il se doit. Mais dans ce pays, tout se touche. Olga María elle-même m’a montré à l’entrée de son quartier, à deux pas des taudis, trois maisons contiguës, aux murs mitoyens : dans l’une, il y a une école primaire ; dans la suivante, un bordel ; et dans la dernière, une église évangélique. Tu t’imagines ! Une folie.
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Quel cauchemar ! Tout à la fois : la perte de l’argent d’Olga María, l’arrestation d’Alberto, la maladie de doña Olga, l’évasion de Robocop. J’ai l’impression d’être dans un film. Et l’assassin qui s’est mis en tête de me filer. Il faut que je boive une tasse de tilleul pour calmer mes nerfs.
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Ma belle, il faisait une de ces chaleurs dans cette église ! Je ne sais pas ce
qui leur a pris d’organiser les funérailles si tôt. On devrait climatiser les
églises ! Ne crois pas que ce soit la première fois que j’y pense : je t’assure
que si les curés y mettaient l’air conditionné, on irait plus souvent à la
messe. Quand j’ai dit ça à ma mère, elle a fait une telle tête qu’on aurait dit
que j’avais blasphémé. Heureusement qu’on est déjà dans la voiture et que
je l’avais garée à l’ombre. À un moment donné, je transpirais tellement que
je sentais mon maquillage commencer à fondre. Et quel bavard, ce curé, ma
belle !
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Regarde celle-là en minijupe, on dirait qu’elle vend de la cellulite. Les gens n’ont plus aucun sens du ridicule, ma belle ; la règle, c’est le laisser-aller.
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Un soir, j’y suis venue avec Olga María. On a commandé une bouteille de vin blanc français et une assiette de fromages et de viandes froides. Exquis. On n’a pas arrêté de parler. Je crois que c’est la dernière fois qu’on a autant bavardé. Elle était superbe, minijupe noire, bottes montantes. Elle était impressionnante ; je ne l’avais jamais vue aussi coquette. On a d’abord visité l’endroit ; de ce côté, après le comptoir, il y a des magazines et des journaux étrangers, au cas où tu serais seule et aurais envie de lire. Puis on a choisi cette table. Olga María était un peu triste, après sa déception avec El Yuca et à cause de ses problèmes de couple avec Marito, mais après les premiers verres, elle est devenue pétillante, joyeuse, extrêmement sympathique. Ce qu’il y a de plus agréable ici, ce sont les serveurs, étudiants à l’université, de beaux garçons qui te mettent l’eau à la bouche. On dit que Mirna les choisit pour que les femmes deviennent accros de l’endroit. Des mauvaises langues, ma belle : quoique moi, si j’étais à la place de Mirna, qui sait si je résisterais à la tentation de les essayer ? Celui qui passe est celui qui nous avait servies quand je suis venue ici avec elle. Joli comme un cœur, n’est-ce pas ? Je crois qu’il s’appelle Rodolfo. Tu aurais vu Olga María ce soir-là ! Elle n’a pas arrêté de jacasser avec ce Rodolfo. Chaque fois qu’il passait près de nous, elle l’appelait et se mettait à lui poser des questions. Le pauvre gosse en était tout retourné. Olga María ne plaisantait pas quand elle avait le béguin pour quelqu’un.
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Il y a des villes où ça n'est pas comme ça : on vit dans un endroit et les malfaiteurs dans un autre, à plusieurs milles de distance, comme il se doit. Mais dans ce pays, tout se touche.
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