Ayant découvert ce livre dans une bouquinerie où il était rangé dans un carton « gratuit », j'ai eu la curiosité de l'emporter et de le lire.
Je ne le regrette pas, car c'est une lecture bouleversante et instructive.
Comme la plupart des gens, je n'avais qu'une vague idée de ce que fut vraiment cette période terrifiante pour ceux qui furent victimes de la canicule de l'été 2003. Canicule qui se déroula pendant le week-end du 15 août et prit tout le monde de court.
Il fallut plusieurs années pour que les chiffres d'excès de mortalité furent révélés : on parle de plus de 19.000 cas rien qu'en France, ce chiffre montant à 70.000 pour l'Europe.
Dans ce récit sobre et concis, toute l'horreur des situations vécues est racontée avec beaucoup de pudeur, bien qu'en n'en laissant aucun détail dans l'ombre. La notion d' « épidémie » est évoquée, bien qu'il ne se soit pas agi ici d'une maladie.
J'ai rarement été aussi secouée par un récit.
Les deux auteures ont laissé parler les personnes qui ont bien voulu s'exprimer, ce qui provoque chez le lecteur un sentiment d'effroi mais aussi de profonde compassion pour les victimes, leurs proches et tous les professionnels, ceux qui ne comptèrent pas leurs heures de travail pour accomplir ce qu'ils considéraient comme leur devoir
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Carte Blanche à l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation
Modération:
Kilien STENGEL, enseignant-chercheur, chargé de mission à l'IEHCA
Intervenantes
Céline GEFFROY, anthropologue, Lou KERMARREC, anthropologue et
postdoctorante au Musée du Quai Branly, Catherine LE GRAND-SEBILLE,
maîtresse de conférences à la faculté de médecine de Lille 2
Envisager une lecture anthropologique des ritualisations de l'acte de boire ou de manger avec un mort, individuellement et collectivement, dans un contexte festif ou non, dans une situation funéraire ou non, reste un champ fascinant. Qu'il s'agisse de la temporalité des moments partagés, du type de repas, du lieu de pratique du rituel, chaque temps, chaque espace, chaque produit, chaque convive, contiennent tout un monde de significations. L'imaginaire que provoquent ces moments de partages favorise diverses formes de mise en relation avec le monde animé environnant et avec les morts. C'est à travers ces boissons et ces mets partagés que les hommes font entendre leurs requêtes auprès d'entités non-humaines, pour dialoguer avec les morts et les faire apparaitre en alter ego. L'univers du boire et manger avec les morts se retrouve comme un moyen de consolider le lien social, de renforcer l'identité de groupe et de se rapprocher du sacré.
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