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Critique de Aela


Benoîte Groult... Une grande icône du féminisme des années 70... Qui pourrait l'oublier? Sa magistrale oeuvre "Ainsi soit-elle" résonne encore dans nos mémoires. C'était un cri de colère qui a ouvert les yeux à des millions d'hommes et de femmes dans le monde.. Elle y dénonçait la condition des femmes dans différentes parties du globe.. Cela lui avait valu à l'époque de se faire qualifier de "précieuse ridicule" par l'Académie.

Sa fille Blandine nous fait vivre dans ce livre autobiographique les derniers moments de sa mère, cette femme écrivain auteure de nombreux romans et essais.
Benoîte s'est éteinte en 2016 et sa fille, Blandine de Caunes, a eu l'immense tristesse de perdre sa fille, Violette, 36 ans, quelques mois avant de perdre sa mère..

C'est d'abord d'un clan dont il s'agit, une famille recomposée, l'auteure a 5 frères et soeurs de 3 mères et 2 pères différents. Son père est Georges de Caunes, qui a eu ensuite Antoine de Caunes avec Jacqueline Joubert.
Benoîte a épousé ensuite l'écrivain Paul Guimard, décédé pas mal d'années avant elle, qui a été conseiller de François Mitterrand et qui a écrit le célèbre roman "Les choses de la vie" adapté au cinéma avec le magnifique film de Claude Sautet qui a marqué les mémoires aussi (Ah Romy Schneider et Michel Piccoli...)

Une famille brillante depuis plusieurs générations: la grand-mère de Blandine, Nicole, avait fondé une maison de couture très florissante (elle était d'ailleurs proche de la couturière italienne Schiaparelli) et l'arrière-grand-père était un célèbre décorateur du début du 20ème siècle.

Mais tout cela est peu de chose face à la diminution physique et mentale que va subir Benoîte Groult les derniers mois de sa vie. Benoît Groult était atteinte d'Alzheimer, et sa fille Blandine nous relate des moments particulièrement difficiles, quand sa mère s'égare continuellement et ne peut être laissée seule.
Un quotidien difficile à gérer, et une perte des capacités très dure à vivre pour cette femme qui faisait partie de l'élite intellectuelle.
Benoîte Groult avait milité pour le droit à l'avortement et elle avait milité aussi pour le droit "à mourir dans la dignité". Elle avait d'ailleurs rédigé ses directives anticipées afin de ne pas subir "d'acharnement thérapeutique"...

Blandine va donc voir sa vie se mettre entre parenthèses pour mieux suivre sa mère dont elle détaille les soins quotidiens ..
Et le drame de la perte de sa fille va survenir.
Violette, 36 ans, qui meurt dans un accident de voiture.
Violette était medium et sa mère parle avec beaucoup d'émotion de cette activité peu ordinaire pour laquelle sa fille avait une vraie vocation...

Le récit est très émouvant. Les rapports mère-fille sont très bien rendus. le témoignage nous fait vibrer et nous ramène aux questions essentielles de la vie: les soins à donner à ceux qui nous ont donné des soins dans notre jeunesse... le deuil, la résilience sont aussi des thèmes forts de ce roman.

Benoîte Groult partageait sa vie entre Hyères, Paris et Doëlan, un petit port de Bretagne (Finistère Sud, aux marches de Cornouaille), près de chez moi et je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour elle quand j'y passe..

J'ai aimé ce livre fort et qui donne de la force, à méditer en ces temps de "lecture forcée?"....
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