Citations sur A quoi pensent les chinois en regardant Mona Lisa ? (9)
Pour qu'il y ait "culture", il faut des hommes et des femmes qui se risquent à dire ce qu'ils comprennent devant ces oeuvres déposées dans nos églises, nos palais, nos musées, nos livres. Il faut bien sûr des artistes, écrivains, scientifiques, architectes, musiciens... qui expriment leur vision et leur pensée, mais il faut tout autant de lecteurs qui osent lire, relire et relier ces oeuvres, dans une "interprétation" singulière. Chacun de nous peut le faire, car là commence le premier acte d'une culture vraiment personnelle, dans le désir de regarder "par soi-même".
« Encore aujourd’hui, nous ne nous comprenons vraiment qu’en passant à l’écrit ; vous le voyez dans la rue : quand nous avons du mal à nous comprendre, nous dessinons des caractères dans la paume de la main pour voir à quel sens nous nous référons. »
CC : ...une petite fille occidentale vivant en Chine disait à ses parents qu'elle préférait les bouddhas bien gras et souvent rieurs aux Christ tristes et décharnés des églises occidentales.
W : Elle devait faire référence à Milefu, qui est la traduction phonétique de Maitreya, celui qui a été désigné par Sâkyamuni comme son successeur. A vrai dire il ne s'amuse pas et son gros vendre ne symbolise pas le plaisir de la bonne chère. En effet à côté de chaque statue de Maitreyea, on peu lire une sentence parallèle sur laquelle est écrit : "Un ventre énorme afin de contenir tout ce qu'il y a d'insupportable sous le ciel, une bouche rieuse pour rire de tous ces gens peu dignes d'estime sous le ciel."
« Plutôt que de s’appréhender soi-même comme un sujet qui existe en lui-même et pour lui-même, chacun trouve sa place dans ce grand tout hiérarchique et affectif qu’on appelle la famille. Nous appartenons à des cercles qui nous relient selon que nous nous retrouvons à travers des liens filiaux, amicaux et, bien sur, nationaux, fils et fille d’une même patrie, la Chine. »
« Dans ce dialogue libre et incessant entre l’ordre humain et l’ordre divin, on devine en sourdine ces appels à la liberté et à l’égalité qui oriente votre histoire et votre pensée. »
« Pourquoi tant d’œuvres sur des thèmes religieux ? Que vous le vouliez ou non, je pense que l’idée d’un Dieu transcendant qui connaît le fond de vos conscience continu de jouer un rôle prédominant dans votre culture aujourd’hui dite athée »
« Ce qui nous importe ici, c’est le poids de ces représentations sur nos consciences occidentales. »
« Atteindre l’autre dans ses lignes dans son devenir, en suivant les lignes de fuite qu’il trace tel un peintre à travers sa culture et ses désirs. Atteindre l’autre, se laisser atteindre par lui. »
« [...] En un sens, tout est permis puisque je serais toujours accueilli par le père… Pour qu’une société fonctionne selon un certain ordre, il faut qu’une logique de comptabilité et qu’un sens des limites s’imposent, sinon l’individu n’agit qu’au nom de ce qu’il pense, désiré, et sombre dans la surpuissance : « Tout pour moi car je suis unique » ! »