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Citations sur Choix de poèmes (98)

Toi aussi parle

Toi aussi parle
parle comme le dernier
dit ton message

Parle -
Mais ne sépare pas le oui du non
Donne aussi le sens à ton message :
donne lui l'ombre.

Donne-lui assez d'ombre,
donne-lui en tant,
que tu en sais autour de toi partagée
entre minuit et midi et minuit.

Regarde alentour,
vois, comment ce qui t'entoure devient vivant -
Par la mort ! Vivant !
Celui dit vrai, qui parle d'ombre.
Mais voici que s'étiole l'endroit ou tu es ;

Maintenant où aller, à découvert d'ombre, où aller ?
Monte. vers le haut en tâtonnant.
Plus grêle tu deviens, plus méconnaissable, plus fin !
Plus fin : un fil,
où l'étoile veut descendre :
pour nager en bas, tout en bas,
là où elle se voit luire : dans la houle
des mots errants.
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Strette


Extrait 2

                  Nulle part
                           il n’y a souci de toi –
L’endroit où ils étaient couchés, il a
un nom –il n’en a
pas. Ce n’est pas qu’ils étaient couchés là. Mais il y avait
  quelque chose
de couché entre eux. Eux
ne voyaient pas à travers.

Ne voyaient pas, non,
parlaient de
mots. Aucun d’eux
ne s’est réveillé, le
sommeil
est venu sur eux.
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Et voici que monte une terre, la nôtre,
celle-ci.
Et nous n'expédions
aucun des nôtres vers
ton abîme
Babel.
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derrière vous mains
de trois-chemins.

Les dés jetés, de l'Est,
devant vous, terribles,

Personne
ne témoigne pour le
témoin.
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La plus blanche des colombes s’est envolée : j’ai le droit de t’aimer!
Dans la fenêtre discrète hésite la porte discrète.
L’arbre silencieux est entré dans la pièce silencieuse.
Tu es proche comme si tu demeurais ici.

Dans ma main tu prends la grande fleur :
elle n’est pas blanche, pas rouge, pas bleue — pourtant, tu la prends.
Où jamais elle ne fut, elle restera toujours.
Nous ne fûmes jamais, nous restons donc chez elle.
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Nous ne dormions plus car nous gisions dans les rouages de l’horloge mélancolie
et courbions les aiguilles comme des verges,
et elles se sont détendues d’un coup et ont fouetté le temps jusqu’au sang
et tu racontais une pénombre qui grandissait,
et douze fois j’ai dit tu à la nuit de tes mots,
et la nuit s’est ouverte, et elle est restée déclose,
et j’ai mis un œil en sa chair et t’ai tressé l’autre dans les cheveux
et j’ai noué entre les feux la mèche, la veine ouverte –
et un jeune éclair a nagé jusque-là.

*

Brandmal

Wir schliefen nicht mehr, denn wir lagen im Uhrwerk der Schwermut
und bogen die Zeiger wie Ruten,
und sie schnellten zurück und peitschten die Zeit bis aufs Blut,
und du redetest wachsenden Dämmer,
und zwölfmal sagte ich du zur Nacht deiner Worte,
und sie tat sich auf und blieb offen,
und ich legt ihr ein Aug in den Schoß und flocht dir das andre ins Haar
und schlang zwischen beide die Zündschnur, die offene Ader –
und ein junger Blitz schwamm heran.

*

Stigma

We slept no more for we lay in the clockwork of sorrow
and bent the hands like rods,
and they bolted back and scourged time till blood was drawn,
and you spoke a gathering twilight,
and twelve times I said thou to the night of your words,
and it opened and stayed apart,
and I put one eye in its lap and plaited one in your hair
and I twisted the fuse between them, the open vein-
and a young flash of lightning came floating.

***
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Port



extrait 3

                    ici
voilure toute parée de cils,
un souvenir aussi est passé, lentement
les flammes ont sauté sur l’autre bord, et sé-
parées, entends-tu
séparées sur les deux
gabarres de mémoire
bleu-noires,
mais aujourd’hui encore poussées
par le mille-bras
dans lequel je te tenais,
naviguent, longeant des bouges au Jet d’Étoile,
nos bouches toujours ivres-abreuvées, et buvantes,
et d’un monde à côté – pour ne parler que d’elles –
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Paysage (« Landschaft »)

Il y a un tronc de bouleau tortu :
Craie blanche tordue.
A gauche trois nuages. Une crête.
Et la lande, la lande, qui ne s’arrête.

Puis une forêt, une forêt de pins, soudain.
Des blancs bouleaux. Et de nouveau des pins.
Tout là-haut des corbeaux. Ne vont-ils pas
Ecouter les étoiles approcher pas à pas ?
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Dans le parc (« Im Park »)

La nuit. Et tout est là :
Le lac, les arbres, la barque ;
Les cercles dans l’eau…

Blanche
Une lueur traverse la prairie :
Une jeune fille
Qui se dépêche.

L’unique cygne passe.
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Ton éclat (« Dein Schimmer »)

Ton éclat, ton éclat
Jamais, jamais ne s’approchera…

Ton silence, ton silence
Ruisselle des branches.

Si bien que des corbeaux, des corneilles
S’étonnent et surveillent.

Alors, en hâte, sans alarme,
Saisiront au vol des larmes.

(…)
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