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Citations sur Renverse du souffle (25)

Tu peux…

TU PEUX en confiance
m’offrir de la neige :
chaque fois que j’ai, épaule contre épaule,
avec le mûrier traversé l’été
sa dernière feuille
criait.

*

DU DARFST mich getrost

mit Schnee bewirten:
sooft ich Schulter an Schulter
mit dem Maulbeerbaum schritt durch den Sommer,
schrie sein jüngstes
Blatt.

*
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Je te connais…

(JE TE CONNAIS, tu es la très courbée.
Et moi, le transpercé, te suis assujetti.
Où flambe un mot qui témoignerait pour nous deux ?
Toi, tout à fait réelle. Moi, tout entier folie.)

*

(ICH KENNE DICH, du bist die tief Gebeugte,
ich, der Durchbohrte, bin dir untertan.
Wo flammt ein Wort, das für uns beide zeugte?
Du – ganz, ganz wirklich. Ich – ganz Wahn.)

*
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GRANDE VOÛTE INCANDESCENTE

avec
l’essaim d’astres noirs qui s’affouille
une voie de sortie, de départ :

au front caillou d’un bélier
je marque au feu cette image, entre
les cornes, dedans,
dans le chant des circonvolutions, enfle la
moelle des
mers de cœur figées.

Contre
quoi
ne fonce-t-il pas ?

Le monde est parti, il faut que je te porte.

*

GROSSE, GLÜHENDE WÖLBUNG

mit dem sich
hinaus- und hinweg-
wühlenden Schwarzgestirn-Schwarm:

der verkieselten Stirn eines Widders
brenn ich dies Bild ein, zwischen
die Hörner, darin,
im Gesang der Windungen, das
Mark der geronnenen
Herzmeere schwillt.

Wo-
gegen
rennt er nicht an?

Die Welt is fort, ich muß dich tragen.

*
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Tenir debout,dans l'ombre
du stigmate des blessures en l'air.

Tenir debout -pour -personne et pour rien
Non Reconnu
pour toi
seul

Avoir tout ce qui a ici de l'espace.
et même sans
parole
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L’ÉCRIT se creuse, le
Parlé, vert marin,
brûle dans les baies,
dans les noms
liquéfiés
les marsouins fusent,
dans le Nulle part éternisé, ici,
dans la mémoire des cloches
trop bruyantes - - mais où donc ?,
qui
dans ce
rectangle d’ombres,
s’ébroue, qui
sous lui
scintille un peu, scintille, scintille ?
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Sous la peau de mes mains cousu :
ton nom consolé
avec des mains.

Quand je pétris la motte
d’air, notre nourriture,
la lueur de lettres passée par le
pore
ouvert-délirant la
surit.
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Noirs
comme la blessure de souvenir,
les yeux fouillent et te cherchent
dans le pays de couronne mordu
à blanc par des dents de cœur,
qui est toujours notre lit :

c’est par ce puits creusé que tu dois venir –
tu viens.

Dans le sens
de semence
la mer t’étoile, au plus intime, à jamais.

Donner des noms a une fin,
sur toi je jette mon destin.
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PRÈS DU GRÊLON, dans la
quenouille de maïs
charbonnée, au pays,
obéissant aux tardives, aux dures
étoiles de novembre :
     
noués dans le fil du coeur les
dialogues des vers de terre – ;
     
corde tendue qui fait
vibrer ton texte-flèche,
Sagittaire.
     
8 novembre 1963
     
-
BEIM HAGELKORN, im
brandigen Mais-
kolben, daheim,
den späten, den harten
Novembersternen gehorsam :
     
in den Herzfaden die
Gespräche der Würmer geknüpft – ;
     
eine Sehne, von der
deine Pfeilschrift schwirrt,
Schütze.
     
(pp. 30-31)
     
*
BEIM HAGELKORN
Le maïs, ou « blé de turquie », se sème en avril-mai et se récolte tard à partir de septembre jusqu’en novembre. Après les récoltes, on trouve sur le sol des épis brûlés par un champignon, atteints par le « charbon » ou la « rouille », abandonnés. Le grêlon est un cristal, une sorte de perle. Le pays du poète est chez les abandonnés-brûlés du côté du poème, du cristal de souffle qui témoigne. Les vers qui rongent ces restes dans la métaphore transcendent celle-ci, ce sont aussi les vers du poème : ils dialoguent avec ces restes et se tressent dans le cordon qui tend l’arc du sagittaire, le signe astral (22 novembre-20 décembre) de Paul Celan, et fait vibrer les flèches-poèmes qu’il décoche d’une manière particulière, cordiale si l’on veut. Gehorsam (obéissant, plus qu’un comportement d’obéissance ponctuel, désigne une attitude générale ainsi qu’une sorte d’appartenance docile (via gehören). Herzfaden (« fil du coeur ») : allusion peut-être au nom du fil rouge que, pendant la dictature nazie, on attachait sur la chemise des élèves de l’école juive de Königsberg, le dernier vendredi qui précédait leur départ en exil, symbole du lien qui continuerait de les unir malgré leur séparation… Annotations de Jean-Pierre Lefebvre (pp. 202-203).
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GLOIRE DE CENDRES



extrait 2

Gloire de
cendres
derrière vous mains
de trois-chemins.

Les dés jetés, de l'Est, avant et
devant vous, terribles.

Personne
ne témoigne pour le
témoin.


/traduit de l'allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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GLOIRE DE CENDRES



extrait 1

GLOIRE DE CENDRES derrière
tes mains nouées-ébranlées
au trois-chemins.

Naguère Pontique : ici,
simple goutte,
sur
la pale d'aviron noyée,
tout au fond
du serment pétrifié,
on entend soudain sa rumeur.

(Sur la corde de souffle
verticale, autrefois,
plus haute qu'en haut,
entre deux nœuds de douleur, tandis
que la luisante
Lune des Tartares grimpait vers nous,
je me suis affouillé en toi et en toi.)



/traduit de l'allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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