Je ne crée rien à vrai dire – Je nettoye une sorte de médaille cachée, une statue enfouiedans la glaise – Tout existe déjà c’est mon impression – Lorsque tout est bien nettoyé,propre, net – alors le livre est fini. Le ménage est fait – On sculpte, il faut seulement nettoyer,déblayer autour – faire venir au jour crû – avoir la force c’est une question de force – forcerle rêve dans la réalité – une question ménagère – De soi, de ses propres plans il ne vientque des bêtises – Tout est fait hors de soi – dans les ondes je pense – Aucune vanité en toutceci – C’est un labeur bien ouvrier – ouvrier dans les ondes.
Je saurais s'il le fallait faire danser les alligators sur la flûte de Pan. Seulement, il faut le temps de tailler la flûte et la force pour souffler...
Je fais le trust des diamants vivants du langage parlé.
En vérité mon apport aux lettres françaises a été je crois ceci, on le reconnaitra plus tard rendre le langage français écrit plus sensible, plus émotif, le désacadémiser - et ceci par le truc qui consiste (moins facile qu'il n'y parait) en un monologue d'intimité parlé mais TRANSPOSE - Cette transposition immédiate spontanée voilà le truc - En réalité, c'est le retour de la poésie spontanée du sauvage. Le sauvage ne s'exprime pas en poésie, il ne peut pas. Le civilisé académie, s'exprime en ingénieur, en architecte, en mécanisé, plus en homme sensible -