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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais repéré ce livre à sa sortie : j'apprécie le travail des éditions le Tripode, qui dénichent souvent des auteurs rares et passionnants. Et une couverture avec le visage de Louise Brooks dans Loulou était une incitation très forte pour découvrir un auteur qui m'était inconnu : Pierre Cendors.

Le roman mêle le cinéma, le mystère, la recherche d'un monde différent … le personnage principal, Egon Storm, est un cinéaste islandais, qui invente un nouveau procédé de cinéma, lui permettant « d'utiliser » les acteurs du passé pour tourner de nouveaux films. Il est censé avoir réalisé trois films selon ce procédé, qui ont révolutionné l'histoire du cinéma. Après avoir fini sa trilogie, il s'est réfugié dans la solitude du fin fond de l'Islande. Mais son ami Oska, qui a eu droit à la primeur des films de Storm dans son cinéma, commence à penser que ce dernier serait en train de tourner un nouveau film, en lien avec un certain Erland Solness, un personnage insaisissable, jusqu'à ce que son fil n'entre en contact avec Oska….

Révélations progressives mais qui gardent toujours quelque chose d'inexpliqué au final, récit dans le récit, qui pose la question où est la réalité et où le scénario en train de s'écrire, chamanisme, voyage dans d'autres univers, la façon dont se construit une identité, en particulier grâce à l'art, la solitude comme destin de tout homme, et encore plus de l'artiste… les lectures de ce roman peuvent être multiples. La poursuite de Solness, l'impossible rencontre avec Storm, le secret de leurs identités complémentaires, sont une sorte de trame. Les films de Storm, et au-delà un certain nombre de films, sont aussi un fil rouge.

L'écriture est belle, des citations diverses, en particulier de poèmes s'y mêlent, là encore, comme dans le cinéma de Storm, les mots des autres se mêlent à ceux de Pierre Cendors pour en constituer un élément essentiel, comme les visages d'acteurs apparus dans d'autres films forment les oeuvres supposées du personnage du roman. C'est parfaitement maîtrisé, et ne semble à aucun moment artificiel, ni gratuit. Cela reflète indéniablement la création d'aujourd'hui, dans laquelle les références, les citations, l'utilisation d'éléments venus d'ici ou là semblent incontournables.

C'est incontestablement prenant, par moments fascinant. Toutefois j'avoue ne pas être très sensible à l'inexplicable, au chamanisme, au contact avec un autre monde qui existerait à côté du nôtre. Cet aspect du livre m'a un peu fait décroché par saccades. J'ai plus été sensible à la poésie douce amère des personnages, à l'amour fou du cinéma, de l'art en général, au besoin inexpliqué de créer, à l'ambiance crépusculaire, aux paysages désolés mais habités.

Un auteur qu'en tous les cas j'ai envie de découvrir un peu plus maintenant.
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Avec Archives du vent, le lecteur s'écarte sensiblement de l'introspection à l'honneur dans L'invisible dehors. Les personnages ici sont multiples et tous étroitement liés les uns aux autres par le projet fou et cinématographique d'Egon Storm : réaliser trois films et peut-être quatre à l'aide de la technologie du Movicône qu'il a inventée et les faire diffuser après sa mort par son complice, les uns après les autres, un film tous les cinq ans. Outre ce scénario génial et déstabilisant, l'auteur n'hésite pas à voyager dans le temps et l'espace, égarant le lecteur sur toute la longueur du XXIème siècle de la Suède à l'Ecosse en passant par l'Islande, pour former un ensemble complexe et cohérent largement influencé par la théorie des voyages astraux.

Archives du vent est aussi et surtout une perle de littérature à vous faire corner votre livre à chaque page – aussi bibliophile que vous soyez – tant les aphorismes et citations à vous éveiller un mort sont nombreux et incitent à la méditation ou à la réflexion. de petites vérités assénées discrètement et tout juste bonnes à vous remémorer le but de toute littérature digne de ce nom – ou plus simplement digne de ce que j'aime.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Nebula, La septième solitude et le Rapport Usher : trois films du mouvement cinématographique tout nouveau, le Movicône (mélange de film et d'images d'archives), inventé par Egon Storm, cinéaste mystérieux, qui utilisent des images de Louise Brooks, Marlon Brandon et Adolf Hitler en leur faisant jouer des rôles qu'ils n'ont jamais tenus, le procédé va avoir un succès mondial qui rendra son auteur célèbre et riche,

Au bord de la faillite, le ciné-club le Lunaire se voit sauvé par l'envoi de Nebula film devenu culte envoyé par son réalisateur, suivi d'un deuxième puis d'un troisième tous les cinq ans,
Lors de son ultime interview, Egon Storm semble annoncer son dernier film Solness et s'adresser, sans qu'on sache de qui il s'agit, à un certain Erland, : Er -land, Solness : le pays sans soleil ? Envoyé au Lunaire ? Réalisé par un Storm ? L'auteur joue avec nous,,,

Mais qui est cet Erland ? Depuis la Bavière où il vit, Erland Solness, âgé de vingt ans, se voit envoyé dans un cabaret par une sorte de devin, cabaret où il va entendre parler de cet interview, Erland Solness, c'est aussi le nom de son père qui lui a laissé une lettre mystérieuse, à lire le jour de ses 20 ans,
Une enquête quasi policière débute,

Les images , les époques et les lieux se répondent, en une trame fine et savante comme un fondu-enchaîné où nous verrions se faire et se défaire toutes les nuances des nuages, Islande, Écosse, Bavière, Norvège, Années 30, années 50, cinéma muet, images en noir et blanc, apparitions de Buffalo Bill dans son Wild West Show, regard perçant et scrutateur de Louise Brooks, Hitler devenu poète, Dali roulant les rrr à la catalane : un tourbillon d'images et d'évocations nous donnent le vertige, encore bien plus quand on découvre que la réalité n 'est là que pour faire émerger l'imaginaire, que la vie réelle et la vie rêvée se mêlent et se superposent,
Il est difficile de rendre compte d'un vertige, d'une plongée dans l'inconscient, à la frontière du surnaturel, La langue de Cendors, cinématographique, belle, toutes en volutes, nous hypnotise et nous retient, même quand on se dit que, tout de même, l'histoire est par moments confuse, Une lecture exigeante, hypnotique, qui permet de s'arracher à un réel en ce moment fait de sauvagerie (nous sommes le 18 novembre : 130 morts à Paris),
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