Je ne connaissais de
Cendrars que les poèmes et j'avais tort, L'or est un beau roman d'aventures. Évidemment, un poète écrit comme un poète et c'est toute la magie de cette histoire rocambolesque, un brin philosophique.
Suter est happé par l'aventure, il me semble que c'est la véritable raison de son départ d'Europe, puis de sa volonté de participer à la conquête de l'Ouest, de découvrir, puis habiter et conquérir la Californie. Il ne veut pas d'une victoire facile, rien ne l'arrête ni l'amour, ni la peur, ni les scrupules. L'homme n'est pas tendre !
Puis, la découverte de l'or sur ses terres va ruiner sa vie. Cet or dont il ne voudra jamais, qui corrompt ses ouvriers et ses amis, qui lui glisse entre les doigts.
Une belle envolée sur la raison de vivre et de se battre, sur l'idéal, la justice et l'absurdité de l'existence.
A lire pour la beauté du texte et le petit sourire ironique que cette trajectoire de vie ne manquera pas de provoquer.
D'ailleurs, l'auteur s'est bien amusé, on le sent dans la jubilation qu'il met dans cette phrase si souvent répétée :
"L'or l'a ruiné".