Jamais je n’avais franchi autant d’obstacles dans un même couloir. Acier, grilles, barreaux. Je ne connaissais ni le grincement des portes coulissantes, ni le choc des barrières électriques, ni le cliquetis éprouvant des clefs. J’étais un entrant, un nouveau, une ombre frêle épiée par les caméras de surveillance.
Après ses huit heures, l’ouvrier rendait sa lampe de casque et récupérait sa taillette. Le lendemain matin, il l’échangeait contre une batterie chargée. Un jeton de trop à la lampisterie, c’était un homme resté au fond de la mine.
« Blessé, c’est un mot triste pour dire qu’il est vivant. »(p. 54)
« Tu ne savais pas que le grisou avait des complices ? » (p. 85)
« Par mesure d’économies, les Houillères avaient pris le risque de l’accident. » (p. 103)
« La mort de Jojo ne pesait plus sur moi. Ma vengeance était éteinte. Tout allait pouvoir être dit. » (p. 195)
« Il portait son costume du dimanche et son front du lundi. » (p. 8)
« À l’heure de dire au revoir à son charbon, la France a oublié de dire adieu à ses mineurs. » (p. 108)
« Notre pays parlait de terre et de charbon, pas de circuit automobile. Comme les paysans d’ici, il espérait que son fils reprenne la ferme et craignait que la mine l’enlève. » (p. 5)
« Tu sais quoi ? disait mon père. Tu n’iras pas au charbon, tu iras au chagrin. Même si tu ne meurs pas. » (p. 13)